New Dehli, Inde, 2025. Un virus inconnu a contaminé une bonne partie de la population les transformant en non-morts avide de chair humaine. Le gouvernement intérimaire et les chefs militaires se sont retranchés dans un bunker assiégé par une horde de zombies.
Escorté par des militaire, un convoi humanitaire part du Baluchistan pour gagner New Dehli… Mais certains soldats ne sont pas dupes et savent que l’objectif est ailleurs… Pour l’heure, ils doivent traverser le désert du Thar rejoindre le seul poste de ravitaillement encore sécurisé… Harcelés par les Voraces, bien peu arriveront à destination…
Les récits de zombis ont décidemment le vent en poupe Christophe Bec signe avec Voraces un survival délicieusement oppressant… Ce n’est pas sa première incursion de l’auteur dans la jubilatoire et horrifique collection Flesh & Bones et au vu des qualités du présent album, on ne peut qu’espérer que ça ne soit pas la dernière !
Revisitant le genre,
Voraces est construit comme un film de genre, avec un prologue sanglant qui pose en quelques planches le contexte… On découvre ensuite les militaires de la mission humanitaire qui doit rejoindre New Dehli pour un raid de 1350 kilomètres à travers un environnement hostile peuplés de zombies d’autant plus dangereux que, contrairement aux récits mettant en scène ces morts qui marchent, ceux de l’album semblent organisés et dotés d’un inquiétant sens tactique les rendant mortels même pour des militaires aguerris… Les personnages sont joliment esquissés, à commencer par la caporale-chef Maria Osawa, narratrice et héroïne de ce récit tragique qui porte sur ces compagnons d’armes un regard lucide et un brin désabusé…
Comme de coutume, les véritables monstres ne sont pas les créatures écartelées entre la vie et la mort mais bien celle qui leur serve de repas qui mettent en lumière les méandres ténébreuses de l’âme humaine, mais aussi le courage de certains et leur sens du sacrifice…
Au vu de la thématique, on pouvait difficilement croire que le récit bénéficierait d’une happy-end… Mais la chute n’en est pas moins d’une redoutable efficacité…
Délaissant l’univers de Star Wars et Daredevil, le dessinateur italien Stefano Landini fait montre de ses talents de dessinateurs en mettant en image le récit oppressant et nerveux de Christophe Bec… Jouant avec art des cadrages, son trait anguleux s’avère des plus percutant, renforçant l’ambiance oppressante qui baigne l’album…
Avec le sens de la dramaturgie qui le caractérise, Christophe Bec nous livre un survival oppressant à souhait sur fond d’épidémie ravageant l’humanité. Inutile de trop vous attacher aux héros involontaires du récit, comme vous vous en doutiez, aucun n’en sortira indemne…
Stefano Landini fait du bien bel ouvrage pour mettre en images le scénario à grand spectacle joliment orchestré, avec cette tension qui va crescendo et un final apocalyptique particulièrement savoureux, le tout assaisonné de cette petite dose d’hémoglobine qui ravira les amateurs de la collection Flesh & Bones…
Voraces est un road-movie gore et sombrement désespéré qui revisite de façon convaincante les récit de zombies…
Officiellement, nous devions transporter du matériel humanitaire jusqu’à New-Délhi, là où le gouvernement intérimaire et e commandement militaire, bien planqué dans leur bunker sous le présidentiel, tentaient de se réorganiser pour planifier et programmer la distribution aux populations civiles. Mais je n’étais pas dupe… Est-ce que j’étais la seule ?Maria Osawa
(*) titre d’un excellent bouquin de Jerry Hopkins