Le scénario oscille entre Indiana Jones et X-Files. L'ambiance rappelle immanquablement celle de Seven (il suffit de voir l’affiche pour s’en convaincre), le génie de David Fincher en moins.
L’accroche du film laissait entrevoir d’intéressants développements empruntant des pistes ésotériques et historiques. Mais si l’enquête s’oriente rapidement sur la piste ésotérique du créneau porteur qu'est l'Apocalypse, elle progresse mollement, de cheveux sur la soupe en cheveux sur la soupe, sans réelle surprise et sans rebondissements… Les enquêteurs se plongent sans conviction dans ce jeu de piste ésotérico religieux balisé par les sinistres moines ninja. L’intrigue en elle même fait penser à une grosse pelote de laine, soigneusement enroulée dont il suffit de tirer une extrémité pour voir parvenir au dénouement.
On reconnaît la patte scénaristique de Besson qui a réussit à recycler les Yamakasis qui ont troqué leur tenue de banlieue pour une défroque de moine. Il emprunte allégrement ingrédients et ambiances à plusieurs films (Seven, au Nom de la Rose, aux aventuriers de l’Arche perdue et même Astérix et la potion magique, si, si… ) sans parvenir à lier le tout par de subtils dialogues ou de sympathiques rebondissements… La chute, rapide, abrupte et quelque peu facile et manque cruellement de piment et d’intérêt, à l’image de l’enquête en fait. A se demander si le scénariste n’était pas purement et simplement à cours d’idée et a tout bonnement décidé de surfer sur une vague ésotérico mystique qui passait par là. Il noie l’absence d’intrigue sous une pluie de référence ésotérique de bas étage…
Côté mise en scène, les plans se succèdent et ne se ressemblent pas. On passe de séquence plutôt réussie à des plans hachés filmés par un caméraman jouant au derviche tourneur sans que cela apporte quoi que ce soit sinon une impression lancinante de tournis… Quand à la lumière sans nul doute censée poser une atmosphère lourde, pesante et angoissante, elle est indéniablement ratée car bien trop artificielle…
Les acteurs essayent de se démener comme il peuvent avec un scénario et des dialogues bâclés, sans parvenir à rehausser le film. Benoît Magimel, brillant, comme de coutume (et vu le scénario et la pauvreté des dialogues, c’était un challenge !) tire néanmoins son épingle du jeu. Quand à la femme flic maître es religion, son rôle est tellement ténu et inconsistant qu’il est difficile de pouvoir juger de sa prestation. Christopher Lee, par contre, est assez convainquant dans son rôle d’ancien nazi.
De la réalisation au scénario, en passant par les cascades abracadabantesques des moines ninja sous amphé, on comprend aisément que ce film, américanisé à outrance et à l’intrigue filiforme, est calibré pour l’exportation.
A condition de se laisser prendre par ce film de série B sans prétention après une journée de travail harassante, on peut à la limite passer un bon moment, mais il est peu probable que ce film sans scénario digne de ce nom reste dans les anales…
Rôlistiquement vôtre
Evidemment, l'intrigue devrait permettre d'élaborer un intéressant scénario pour Nephilim... une société secrète versés dans la symbolique apocalyptique, à la recherche d'un antique grimoire, le tout dirigé en coulisse par un templier... Cela pourrait faire un bon scénario, à condition d'entreprendre quelques recherches sur Lothaire et ce fameux trésor soit disant dérobé à la papauté...
Emerich est un personnage fort intéressant qui fera Templier fort convainquant…
La bande son, particulièrement réussie, devrait être une BO intéressante pour animer une partie de JdR où angoisse, mystère et action s'entremêlent...