Tout accusé, même la pire des crapules, a le droit d’être défendu par un avocat… Partant de ce constat communément admis qui tient presque de l’adage, Téhem se propose de nous entraîner dans le prétoire pour y suivre les plaidoiries d’un avocat imaginaire qui, par bien des aspects, à commencer par son aptitude à défendre les pires des criminels, n’est pas sans évoquer Jacques Vergès, avocat qui défendit notamment Klaus Barbie, Khieu Samphân ou Slobodan Milošević…
L’auteur semble avoir pris un malin plaisir à aborder de façon détournée et caustique le procès imaginaire de personnages historiques ou tirés de la culture pop… On voit ainsi son avocat défendre tour à tour des clients aussi éclectiques qu’Hitler, Staline, un Alien tout droit sorti du film de Ridley Scott, Néron, Drak Vador, Hannibal Lecter, Pol Pot, Francis Heaulme, Barbe Bleu ou Landru et proposant ses services à Jack l’Eventreur, bien qu’il il ait aussi des client plus recommandables, tels Jésus, Jeanne d’Arc, le cochon rescapé des
Trois Petits Cochons ou… Nessie…
Mais si la grande majorité des strips (présenté en gaufrier 2x2) nous montre notre avocat dans ses œuvres, on le voit aussi dans les coulisses des retentissants procès alors qu’il tente de batifoler avec sa stagiaire ou dans ses pénates lorsqu’il retrouve sa femme pour lui parler (ou pas) de son travail et pipeauter sur les raisons de la présence incongrue d’un cheveu blond sur sa robe d’avocat… ou dans son slip…
Avocat du Diable est un album drôle et rafraîchissant qui nous entraîne dans d’improbables procès de personnages historiques ou tout droits sortis de la culture pop…
Drôle, mordant, caustique et irrévérencieux, Téhem signe près d’une centaine de gags dont la plupart font mouche et dérideront les zygomatiques les plus grippés… Ce qui, convenons-en, en cette période de morosité ambiante et de pandémie irréelle s’avère particulièrement salutaire !