Fiche descriptive Humour Louis Leogrin Vera Daviet Bamboo 03 Février 2021 10€95
9782818969496 Chronique Quartier Fovéla Fovela forever |
La douce quiétude du petit village de La Fierté-aux-fraise est menacée par la construction d’une petite cité : le quartier Fovéla… Chauvins patentés, les anciens du village voient d’un mauvais œil l’arrivée de ces hordes de barbares débarquant dans leur chère campagne alors que la bande de djeunes les prennent clairement pour de vieux croulants… Mais si les préjugés ont la vie dure et si le choc générationnel semble inévitable, les Papyz et les Sneakkiz vont apprendre à se connaître, à vivre ensemble et même (bien qu’aucun ne le reconnaîtra face caméra) à s’apprécier… Un petit hymne à la tolérance… Ce nouvel album de Stéphane Louis, alias Louis, aborde de façon humoristique et un brin engagé le choc des générations et des cultures… Rien ne prédestinait ces vioques des campagnes à rencontrer ces djeunes venus de la ville pour les envahir… et si, comme le chantait Brassens, le temps ne fait rien à l’affaire, force est de reconnaître que les préjugés ont la vie dure…Mais le scénariste de Mon père ce poivrot, l’Amour est une haine comme les autres ou de l’édifiant Homme sans sourire (et par ailleurs dessinateur émérite) ne se contente pas de jouer avec les clichés pour créer des gags potache juste destinés à dérider le lecteur. Il montre surtout qu’il suffirait de presque rien pour que ces gens que tout semble opposer puissent vivre ensemble… Car, en allant au-delà de ces différences qui les séparent, ils ont au final bien plus de points communs qu’il n’y paraît et que l’incompréhension repose bien souvent sur une méconnaissance de l’autre et des jugements à l’emporte-pièce… Les gags concoctés par Stéphane Louis ne font pas moins mouche pour autant et l’album s’avère indéniablement rafraîchissant… Bougrement expressif, le dessin de Leogrin (Les brumes d'Asceltis, L'instit Latouche…) s’avère redoutablement efficace et campe avec aisance cette truculente galerie de personnages, jouant avec art avec les contrastes de l’image qu’ils renvoient et de ce qu’il sont, une fois gratté le vernis des apparences… On aurait tort de cantonner cet album à un recueil de gags tout juste destiné à divertir le public… ce qui en soit et en cette période de morosité générale serait déjà une fin en soi… Car avec Quartier Fovela Stéphane Louis et Leogrin jouent avec les préjugés et les à priori pour montrer qu’entre un jeune de cité et un vieux des campagnes, il y a plus de choses qui rassemblent que de choses qui clivent… Un brin de tolérance et d’ouverture d’esprit ne seraient pas de trop pour que l’on puisse faire société…
|
||||