Quand on est l’enfant de Papa Mort et Maman Mort, même si on a une folle envie de se faire des amis et de devenir fleuriste, on a un avenir macabre et tout tracé… Les lecteurs ont pu s’en rendre compte dans les quatre tomes de la série-mère : on n’échappe pas à son destin, même avec plein de bonne volonté…

Et si… Et si la Petite Mort avait fait d’autres choix, sa vie en aurait-elle été bouleversée ? Rien n’est moins sûr en vérité…

Peut-on rire de tout ? Oui répondez Pierre Desproges qui n’a pu préfacer ce présent tome vu que la place était déjà prise par Jacques Brel… S’empressant de préciser mais pas avec n’importe qui… Peut-on rire avec la Mort me demanderez-vous, un brin inquiets et irrévérencieux… David Mourier réponds clairement « oui »…

Il nous dresse un portrait doux-amer de la Petite Mort qui devra reprendre l’entreprise familiale et faucher à tour de bras les victimes qu’on lui désigne… Avec ses gags à géométrie variable allant d’une illustration pleine page à des récits s’étalant sur plusieurs planche, l’auteur aborde avec légèreté et gravité le quotidien d’une famille presque ordinaire. Tantôt drôles, tantôt mordant, les histoires courtes imaginées par le scénariste peuvent prendre une teinte plus sombre encore, tel ce récit enchâssé dans un autre et qui allait, à juste titre, inquiéter sa maîtresse… Mais quand on est l’incarnation de la mort, comment voir la vie en rose ?

Le dessin de David Mourier s’avère particulièrement expressif, campant une petite mort bougrement attachante malgré ses macabres ascendants… La séquence où elle malmène les héros de son enfance est particulièrement jubilatoire bien qu’indéniablement sanglante alors que toutes les scènes de vie ordinaires s’avèrent délicieusement décalée…

Après avoir décliné son univers en dessin animé et en jeu de société un brin chaotique mais plutôt rigolo, doté Petite Mort d’une petite sœur, voilà que Davy Mourier propose à ses lecteurs un reboot des aventures dramatiques et touchantes d’une créature qui n’aspire qu’à devenir fleuriste alors que ses parents la voie prendre la succession d’une affaire familiale… florissante…

Sombrement drôle, cynique et tendrement caustique, l’album séduira bien évidemment les amateurs d’humour noir…

- Tu as vu ? Y’a Audrey ! Elle est trop belle. L’amour de ma non-vie.
- Euh ! T’est sûr d’être amoureux de la bonne personne ?
- Pourquoi tu dis ça ?
- Hey. Regardez ! Voilà les blaireaux qui sentent des fesses, surtout un parce que l’autre il a pas de fesses.La tête de mort et son pote cancéreux. Le duo gagnant de la dépression.dialogue entre la Petite Mort, Ludo et Audrey