Hella et Kieran, son petit ami, zonent dans le huppé la rue Duroc pour y vandaliser la voiture la Porsche d’un prof qu’ils exècrent et qui habite non loin d’une maison réputée hantée… Meurtres, disparition, incendies et suicide s’y sont succédés…

Par défi, Kieran y pénètre mais Hella préfère ne pas l’y suivre… Mais ce dernier ne répondant pas à ses messages, elle décide de se rendre dans la maison abandonnée pour le retrouver… Passé une porte délabrée, elle se retrouve dans le premier Cercle de l’Enfer et ne peut échapper aux démons qui le garde que grâce à l’intervention des Hellboys chevauchant des BMX et qui semblent eux aussi être victime de la maison…

Avec Louis, un lycéen passionné de maisons hantées secrètement amoureux d’elle et un policier croyant contre toute attente aux dires d‘Hella, la jeune femme va tenter de franchir un à un les sept cercles infernaux pour délivrer son petit ami des griffes des démons qui les gardent prisonniers…

Avec Hella et les Hellboy, Kid Toussaint nous entraîne dans un récit d’aventure horrifique qui nous conduira au cœur même des Enfers…

Le prologue s’avère particulièrement efficace en présentant la maison infernale avant d’y lancer Kieran, le jeune voyou dont est éprise Hella, bientôt suivie de la jeune ado rebelle. Le reste de sa sinistre histoire sera distillé au fil de l’album, complétant le tableau par petite touche… La structure du scénario évoque, comme le reconnaît le scénariste, celle d’un jeu vidéo où chaque monde est un univers en soit, régit par ses propres règles… Passer d’un Cercle de l’Enfer à l’autre nécessitera de combattre un puissant démon, intimement lié à l’histoire de la maison, qui pourra d’une certaine façon être considéré comme le boss de fin de niveau dont la défaite est le sésame pour le niveau suivant…

Si il peut être horripilant, le personnage d’Hella n’en demeure pas moins attachant… On pourra s’étonner qu’elle accepte sans coup férir la réalité démoniaque qu’abrite la maison ainsi que son acceptation de la mission tacite qui est sienne… Mais le récit s’inscrit dans la plus pure tradition d’un genre codifié… Et, étant la première à sortir à peu près indemne de la demeure démoniaque, sans doute était-elle prédestinée à pareil destin…

Découverte avec Envols où Nicolas Kempf et Roger Seiter revenait sur le séjour strasbourgeois d’Antoine de Saint-Exupéry, Luisa Russo signe un album particulièrement convaincant. Si son découpage s’avère impeccable d’un point de vue narratif, sa vision du premier Cercle des Enfers fait montre de la créativité de la dessinatrice… Truffé de références à la culture pop des années 80, son travail graphique immerge le lecteur dans cet univers infernal, sorte de double maléfique du pays des merveilles de Lewis Caroll revu par les pinceaux de Jérôme Bosch .

S’inscrivant dans l’esprit de films horrifiques pour teenagers en mal de sensations, ce premier tome d’Hella et les Hellboyz entraînera les lecteurs et lectrices dans une aventure inquiétante dont la structure narrative évoque celle d’un jeu vidéo…

Truffé de références à la culture pop des années 80, le récit est construit autour du personnage d’une maison hantée et d’Hella, ado rebelle et borderline rejetant toute forme d’autorité, qui va se retrouver bien malgré elle à devoir franchir un a un chacun des Cercles des Enfers dont parlait Dante dans sa Divine Comédie…

Kid Toussaint et Luisa Russo amorce une série originale et intrigante dont l’histoire jette des ponts entre l’enfer et notre réalité…

- Mais c’est n’importe quoi ! Je ne sais pas ce que vous avez pris avec Kerian, mais c’est de la bonne !
- Bah, je te dis ce que j’ai vu. Je suis entré au 21 rue Duroc. J’ai ouvert une porte et je me suis retrouvé dans une fête foraine.
- Mais c’est n’importe quoi !
- Et pourtant, Hella n’est pas la première à parler d’une fête foraine sous le 21 rue Duroc. Carol Ann Baxter a été la première je pense.
Dialogue entre Louis, Hella et l’inspecteur Talgom