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Le corps est un vêtement que l'on quitte
Le corps est un vêtement que l'on quitte



Fiche descriptive

Roman Graphique

Éric Liberge

Éric Liberge

Éric Liberge

Glénat

1000 Feuilles

10 Mars 2021


25€50

9782344023501

Chronique
Le corps est un vêtement que l'on quitte
Looking for Julien

Approcher la mort. Découvrir la vérité. À 15 ans, alors qu'il intègre le prestigieux club de rugby de Bordeaux, Julien voit son avenir devant lui tout tracé : il sera rugbyman professionnel. Mais une violente chute au cours d'un match lui fait perdre connaissance et vivre une expérience de mort imminente (EMI : sensation de décorporation suivie d'un état modifié de conscience, parfois consécutive à un état de mort clinique) qui le met sur la piste d'un lourd secret de famille.

Revenu de cette expérience bouleversante aux frontières de la vie, il demande à ses proches qui est l'homme qui l'a accueilli au seuil de la mort. Ce dernier dit s'appeler Paul et lui livre un glaçant secret de famille.

Entre l'incrédulité des soignants, qui ne voient là qu'un simple épisode hallucinatoire, et le violent déni que ses proches lui opposent, Julien entreprend de soulever une chape de plomb que son père - tyran domestique - maintenait hermétiquement fermée sur le clan familial depuis des années.

Lorsque l'Invisible frappe à notre porte il a le pouvoir de faire éclater la vérité, nous rendre notre intégrité et nous réinventer.
un chef d'oeuvre!


Looking for Julien
Le corps est un vêtement que l'on quitte, planche de l'album © Glénat / LibergeJulien, 15 ans, est un espoir du rugby du club de Bègles… Malgré son jeune âge, l’entraîneur décide de le faire entrer sur le terrain… Une violente chute le laisse sans connaissance et il est évacué d’urgence en hélicoptère vers l’hôpital Pellegrin de Bordeau…

Lorsqu’il se réveille, il confie à sa mère que durant son arrêt cardiaque, il a vécu une expérience de mort imminente qui allait le mettre sur la piste d’un lourd et pesant secret de famille…

Comment peut-il en parler à ses parents, profondément cartésiens de cette expérience qui bouleverse profondément la perception qu’il a du monde, d’autant que le père, neurologue, use de ses relations pour qu’il l’oublie dans les moindres détails…

Mais, plusieurs années après, il recroise par hasard Sabine, l’infirmière qui avait recueilli ses propos suite à son réveil et dont il a oublié jusqu’au souvenir…


Un récit initiatique foisonnant et remarquablement bien orchestré
Le corps est un vêtement que l'on quitte, planche de l'album © Glénat / LibergeLe corps est un vêtement que l'on quitte est un album somptueux et troublant mené de main de maître par un auteur qui habite son sujet et maîtrise parfaitement son histoire pourtant dense et complexes, car dotée de nombreuses ramifications…

Difficile en vérité de faire un pitch de l’album tant l’auteur y aborde de nombreuses thématiques qui se mêlent et s’entremêlent pour former un tout aussi vertigineux que cohérent… Éric Liberge y aborde les états modifiés de conscience à travers cette troublante expérience, injustement baptisée expérience de mort imminente (EMI) alors que le terme de « mort provisoire » semble plus approprié… Expérience troublante qui fut peinte par l’inénarrable Jheronimus Bosch à l’aube du XVIe siècle, comme le souligne l’auteur ! Mais le scénariste explore aussi de façon tout aussi convaincante le monde du rugby, l’univers de la médecine, l’hypnose, le thriller, les secrets de famille et la romance tout en entraînant le lecteur dans une Inde éternelle pour un voyage aussi contemplatif et salutaire…

Le corps est un vêtement que l'on quitte, planche de l'album © Glénat / LibergeEncore tabou dans nos sociétés occidentales, la mort a de tout temps fasciné l’humanité… Est-elle la fin d’une vie ou le passage vers un autre état de conscience ? Parce que les gens ayant vécu une expérience d’EMI ont fait un pas de l’autre côté, peut-être ont-ils beaucoup à nous apprendre sur l’après-vie… Si son récit est solidement documenté, Éric Liberge ne cherche pas à faire un exposé précis de ces expériences rapportées par de nombreux patients, ni même à nous donner des réponses clef en main… A travers son récit intimiste, il cherche à susciter le questionnement chez son lecteur à travers le parcours initiatique d’une poignée de personnages joliment écrits qui s’avèrent tous, à la leur façon, particulièrement bouleversant et qui se trouveront à jamais transformés par cette histoire… Tout comme le lecteur…

Un dessinateur virtuose au sommet de son art
Si l’album s’avère remarquablement bien écrit, il est aussi graphiquement somptueux. On savait qu’Eric Liberge était l’un des maîtres du noir et blanc et il le prouve une fois encore avec des planches somptueuses superbement composées et rehaussées de lavis sépias qui permettent à l’auteur de jouer avec art avec les lumières et les contrastes… Son découpage est d’une rare efficacité et renforce la dramaturgie du récit de façon confondante, mettant en scène avec une redoutable efficacité les émotions qui traversent chacun des protagonistes. Et puis, aux deux-tiers de l’album, alors que Sabine part en Inde à la recherche de Julien, l’auteur nimbe ses planches de couleurs chatoyantes, marquant graphiquement les deux parties qui structurent l’album et montrant qu’il maîtrise la couleur autant que le noir et blanc, ce qui n’est pas peu dire…

Le corps est un vêtement que l'on quitte, planche de l'album © Glénat / LibergeEric Liberge est un auteur dont le travail et l’univers nous fascinent depuis son Monsieur Mardi-Gras Descendres qui nous entraînait déjà de l’autre-côté de la vie… Si bon nombre de ses albums nous ont envoûtés, Le corps est un vêtement que l'on quitte semble être son chef d’œuvre, comme si toutes ses œuvres passées n’avaient été écrite que pour préparer cet album.

Dans ce roman graphique de plus de deux cent pages, dont le titre à lui seul est une petite merveille, l’auteur nous livre une histoire aux multiples facettes et ramifications… Toutes s’enchevêtrent pour tisser patiemment une toile somptueuse et troublante qui aborde avec force et finesse le passage de la vie à la mort à travers le destin bouleversant d’un jeune homme ayant connu une expérience de mot provisoire…

L’auteur ne cherche pas à faire un discours didactique sur le sujet ou à apporter des réponses clefs en main mais à proposer des pistes de réflexions au lecteur qui, à l’instar des principaux protagonistes du récit, sortira transformé de ce récit foisonnant, orchestré de main de maître et mis en image avec une virtuosité bluffante…

Le corps est un vêtement que l'on quitte est chef d’œuvre incontournable signé par un auteur au sommet de son art…


- En voilà des façons d'intégrer ton nouveau club ! Tu nous as fait une de ces frayeurs ! Et tu as une sacrée chance, car apparemment, tu n'as pas de lésions.
- Maman... Pourquoi ne m'avez-vous jamais parlé de Paul ?
- ...
- Pendant mon évanouissement... J'ai été transporté quelque part. Je me suis retrouvé dans un espace tout blanc, et doux comme un tapis de nuages. Et là, tout s'est arrêté. Je me sentais incroyablement bien... Plus de douleurs, plus de peur, rien que la paix. J'ai vu une forme venir vers moi. C'était Mamy...
- Julien, tu as eu des visions, comme un rêve... Tout cela est sûrement dû au choc que tu as reçu.
- Non, ce n'était pas un rêve. C'était même plus réel que la réalité. Mamy est venue à moi. Elle était rayonnante... Elle m'a pris dans ses bras. D'un coup, elle m'a donné tellement de force, d'amour, de joie... Et puis elle m'a présenté un homme qui à son tour m'a serré contre lui... Instantanément, j'ai su qu'il s'appelait Paul, et qu'il était le frère aîné de Papa...Dialogue entre Julien et sa mère

Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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