Ulysse s’est amouraché de la pétillante Nadia qui a réussit l’exploit retentissant de le convaincre d’assister à la pré-générale pour une adaptation résolument moderne de Carmen, célèbre opéra de Bizet où sa fille, Diane, joue comme second rôle…
Mais, lors de la représentation, un tragique incident blesse la cantatrice incarnant le rôle-titre… En échange d’une somme rondelette, Léo Loden, bien évidemment assisté de son tonton, va mener l’enquête… Une affaire complexe car cet accident n’est que le premier d’une liste presque aussi longue que celle des suspects…
Près de trente ans après sa première enquête, Léo Loden se lance dans sa vingt-huitième enquête… Et, après tout ce temps, on retrouve avec un réel plaisir ce personnage truculent, ancien flic reconverti en détective privé et devenu depuis peu époux et père, de deux jumeaux qui plus est…
Mais c’est aussi cette formidable galerie de personnages truculents et hauts en couleur, de Marlène, sa compagne légitimement colérique mais attachante en passant par l’irrésistible Tonton Loco et ses remarques désopilantes, sans oublier leurs adjuvants, Amadeus, hacker de haut vol et autre mafieux russe plus ou moins repenti… Et si Christophe Arleston a laissé la barre à Loïc Nicoloff après avoir co-signé avec lui plusieurs tomes, Serge Carrère est quant à lui toujours de la partie…
Ce présent scénario met en scène une tripotée de seconds rôles particulièrement gratinés, du créateur chilien qui n’est pas sans évoquer un célèbre scénariste franco-chilien génial et mystique, en passant par des producteurs froids et distants, des intermittents désabusés ou des artistes imbus d’eux même, le tout sur fond d’opéra iconoclaste… Le vent de la folie furieuse souffle indéniablement sur ce nouvel opus et si l’amour peut rendre aveugle, l’amour de l’art peut s’avérer bien plus dangereux encore !
Le trait semi-caricatural de Léo Loden est comme de coutume d’une redoutable efficacité. Les trognes expressives de ses personnages et leurs gestuelles délicieusement appuyés renforcent le comique de situation distillé par le scénario déjanté alors que sa mise en scène lorgne clairement du côté des comédies d’action qui ont fait les grandes heures du cinéma populaire…
Seul à la barre Loïc Nicoloff signe une nouvelle enquête entraînante du plus célèbre des détectives marseillais, j’ai nommé Léo Loden.
Le scénariste nous entraîne dans les coulisses d’un opéra dont les différentes représentations vont être émaillées d’incidents inquiétants qui donneront bien du fil à retordre au détective et à son débonnaire tonton… Non content de dérouler un récit dynamique et follement rythmé mis en scène avec efficacité par Serge Carrère, Loïc Nicoloff développe la vie privée de Léo dont les jumeaux entrent (déjà !) en maternelle, subissant le harcèlement d’un petit monstre aussi mal élevé que leur père…
Carmina Burrata s’avère être un récit entraînant qui reprend les codes du genre du polar en général et de la série en particulier de façon particulièrement convaincante.
- Et les conclusions de la Police ?
- La Police ? Vous voulez rire ? Leur enquête est déjà finie ! Un boulon desserré, une plate-forme prévue pour une seule personne, accident, affaire classée !
- Classique… Un flic pressé de rentrer chez lui… C’est bien pour ça que je préfère la vie de privé. Indépendance, efficacité.dialogue entre Léo Loden et la directrice de l’Opéra