Difficile de savoir, lorsqu’on hérite d’une affaire, vers quoi elle nous conduira… Lorsque celle-ci débute, par le dépôt de plainte de Pierre Perret pour le vol de son cabriolet, qui pouvait se douter qu’elle allait mener à la plus grande prise de shit du SRPJ de Versailles.
Par un heureux concours de circonstances, la voiture allait être retrouvée à Malaga aux côtés d’une voiture de location qui a été flashée pour de multiples excès de vitesse. Pour les flics de l’antenne d’Evry, cela ne fait pas l’ombre d’un doute : ces grosses cylindrées ont été utilisées pour un go-fast.. Commence alors une enquête de plusieurs mois pour remonter la piste et démanteler un réseau de trafic de drogue…
Si vous aimez les polars musclés, riches en poursuites pieds aux plancher, en fusillades débridées et en scènes d’action virevoltantes à grand renfort de pyrotechnique et de testostérone, passez votre chemin… Car
Flic à la PJ propose une enquête crédible et feutrée, reconstituant avec minutie le quotidien d’une brigade de la SRPJ de Versailles, des filatures aux planques laborieuses en passant par les écoutes infructueuses ou aux subtiles séances d’interrogatoire où tout peut basculer…
S’appuyant sur le récit de Ludovic Armöet, ancien flic à la retraite et actuel délégué chargé de la politique de la ville dans les quartiers prioritaires aurpès du Préfet de Gironde, Eric Corbeyran joue clairement la carte du réalisme. Son récit est truffé d’anecdotes qu’on devine authentiques et qui rendent ce polar particulièrement immersif. Loin des clichés cinématographiques, il nous dépeint avec force détails le quotidien d’une équipe d’enquêteurs empêtrés dans les lourdeurs administratives et doté d’un matériel vétuste qui peut difficilement rivaliser avec les bolides utilisés par les trafiquants.
Pour donner corps à son récit, le prolifique scénariste met en scène une poignée de flic particulièrement travaillés qu’il esquisse par le biais de ces récitatifs si caractéristiques du genre. Ces inspecteurs ne sont pas de vagues silhouettes reléguées au second plan mais des êtres de chair et de sang avec leurs travers et leurs qualités. Il dépeint sans fards ce milieu machiste dans lequel les femmes peinent parfois à s’imposer… Mais le récit est d’autant plus prenant qu’il revient sur la jeunesse du narrateur, de sa vocation précoce à cet amour contrarié qui en fait un personnage particulièrement attachant.
Pour mettre en scène cette nouvelle série, Eric Corbeyran fait appel à Luca Malisan avec qui il avait notamment signé
In Vino Veritas ou
Les seigneurs de la Terre. Son trait réaliste s’inscrit dans une veine classique mais n’en demeure pas moins efficace. Son découpage nerveux et ses cadrages incisifs donnent furieusement au lecteur l’impression de visionner une excellente série TV, renforçant la crédibilité de l’ensemble de façon saisissante…
Pour cette nouvelle série, Eric Corbeyran associe sa plume à celle de Ludovic Armöet, ancien inspecteur travaillant à la préfecture de Gironde.
Assistés au dessin par Luca Malisan, Flic à la PJ joue clairement la carte du réalisme. S‘amorçant par un banal fait divers, truffé d’anecdotes authentiques et de personnages particulièrement crédibles cette première affaire nous entraîne sur la piste de trafiquants de drogues et le lecteur va suivre au quotidien le travail souvent ingrat de policiers, loin des clichés véhiculés par le septième art…
Une série prometteuse et captivante qui ravira les amateurs de polars réalistes…
Cette affaire allait nous emmener à démanteler un important trafic de stups et nous permettre de réaliser la plus grosse prise de shit de l’histoire du SRPJ de Versailles.Ludovic, le narrateur