Fiche descriptive
18€95
Chronique | ![]() ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Mais peut-on réellement s’extraire de sa condition ? La sortie d’un nouvel album de Vincent Zabus et Thomas Campi est en soit un petit évènement. Des Petites Gens en passant par les larmes du Seigneur Afghan, du surréaliste Magritte, Ceci n'est pas une biographie en passant par l’intimiste Macaroni !, sans oublier le formidable l’Eveil, ces auteurs ont signé des albums particulièrement originaux et envoûtants… ![]() Louis Dansart, un Rastignac tragicomique Prêt à tout pour réussir, le jeune Louis Dansart n’est bien sûr pas sans évoquer Eugène de Rastignac de la Comédie Humaine de Balzac, archétype même de l’arriviste… De nombreuses similitudes existent entre le jeune Louis et le héros balzacien. Tous deux étudient le droit, séduisent pour réussir et nourrissent des ambitions démesurées… Mais, alors que tout va sourire à Rastignac, Dansart va aller de désillusions en désillusions, aiguillé par le narrateur qui tente, vainement, de le ramener à la raison… Mais c’est peine perdue… et de renoncements en renoncements, de compromissions en compromissions, Louis va peu à peu hypothéquer ses maigres chances de réaliser son rêve de devenir l’un de ces jeunes hommes élégants de la haute bourgeoisie… ![]() Si le scénario flirte parfois avec le surréalisme avec ce narrateur qui s’adresse directement au héros, brisant à sa façon le quatrième mur, le dessin semi-réaliste de Thomas Campi s’avère une fois encore particulièrement envoûtant. Son trait plein de douceur esquisse avec subtilité le portrait des différents personnages étranges et baroques qui traversent ce récit et vont accompagner Louis dans sa lente ascension comme dans sa chute vertigineuse… Sobre mais efficace, le découpage s’inscrit dans une veine classique, jouant avec art de la temporalité avec des illustrations pleines page qui viennent rythmer l’histoire et poser le décor de la scène qui va suivre, conférant au récit une dimension délicieusement théâtrale. Difficile de ne pas tomber sous le charme des couleurs envoûtantes et lumineuses qui subliment chaque case et la façon dont l’artiste sculpte la lumière pour qu’elle accroche les visages et souligne les silhouettes des différents personnages qui gravitent autour de Louis Dansart et ne semble qu’être les figurants de sa propre vie… ![]() ![]() On y suit les tribulations de l’ambitieux Louis Dansart, prêt à tout pour accomplir son rêve de devenir l’un de ces riches bourgeois qui le fascinent et qu’il envie… Mais, contrairement à Rastignac, le jeune homme va aller de désillusions en désillusions sans parvenir à se défaire de ses oripeaux de provincial, voyant ses aspirations se diluer peu à peu… Somptueusement mis en image par l’impressionnant Thomas Campi dont le trait sensible et les couleurs délicates font une nouvelle fois merveille, Autopsie d'un imposteur nous propose un conte amoral aux accents théâtraux flirtant avec le surréalisme dans la forme et délicieusement tragique sur le fond… - Je t’avais prévenu.
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