Les Chevaliers de l’Ether n’ont pu convaincre l’Empereur Napoléon III de secourir les martiaux écrasés par le joug prussien. Séraphin a été jeté en prison alors que la Princesse de Mars s’apprête à être exhibée lors de l’Exposition Interplanétaire qui doit ouvrir ses portes dans la Ville Lumière le 25 avril 1875.

Mais les compagnons d’aventure du jeune homme organisent sa rocambolesque évasion et s’apprête à faire évader la Princesse lors de son transfert se lors de son transfert dans le Pavillon de Mars… Mais, au dernier moment, Séraphin décide d’annuler l’opération, suscitant la colère du bouillonnant Loïc… C’est alors que le jeune homme expose aux Chevaliers de l’Ether médusés son plan audacieux : braquer l’exposition et s’emparer du Pavillon de Mars lorsque les dirigeant des Grandes Nations se trouveront tous à bord… Il suffirait ensuite de libérer les pouvoirs psychiques de la Princesse pour révéler au monde la fourberie des prussiens…

L’entreprise est osée mais Séraphin parvient à convaincre ses compagnons de tenter l’aventure… hormis Loïc qui les laisse en plan avec fracas. Le sort de Mars est en train de se jouer… Mais le prix à payer sera bien élevé…

Le dessinateur de l’envoûtant Troisième Testament et auteur de l’époustouflant Siegfried, remarquable adaptation du chef d’œuvre de Wagner poursuit son formidable récit d’etherpunk qui nous entraîne dans une Belle-Epoque uchronique sur fond de rivalité européenne pour la conquête de Mars et la maîtrise de l’Ether…

Nous retrouvons donc nos valeureux et intrépides Chevaliers de l’Ether en bien fâcheuse posture… Pour sauver Mars de la domination prussienne qui asservit et exploite les martiaux, ils prennent tous les risques, n’hésitant pas à s’emparer du Pavillon de Mars au nez et à la barbe des autorités française et des soldats prussiens qui gardent jalousement leur captive. Leur plan rocambolesque et audacieux n’est pas sans évoquer les grands films de braquage avec une tension qui va crescendo et devient presque insoutenable lorsque des grains de sables viennent gripper leur mécanique bien huilée… Jouant avec les codes du genre dans un univers baigné de magie, Alex Alice souffle avec art le chaud et le froid, faisant passer ses attachants héros comme les lecteurs par des montagnes émotionnelles, alternant espoir irraisonné et cruelles désillusions… Les lecteurs ayant participé à l’aventure vénusienne auront le plaisir de croiser deux joyeux drilles qui firent partie des explorateurs de Vénus… mais ce ne seront pas là les seuls personnages que l’on recroisera dans cet ultime opus de ce cycle puisque d’autres personnages éminents feront leur grand retour… Mais les héros, qu’ils soient réfléchis, irraisonnés, chevaleresques, gourmands ou colériques s’avèrent tous particulièrement attachants… à leur façon… Quant à la fin de l’album, mélancolique et poétique, elle s’avère particulièrement poignante et annonciatrice des aventures à venir…

Le dessin d’Alex Alice est encore et toujours particulièrement envoûtant. Ses somptueuses aquarelles nous immergent littéralement dans un Paris impérial uchronique et féérique. Les visuels de l’Exposition Interplanétaire de 1875 sont d’autant plus somptueux que par un artifice éditorial audacieux, l’artiste nous offre une superbe triple page qui donne la mesure de son talent. Rehaussés par des cadrages vertigineux et un découpage inventif, l’univers du Château des Etoiles rend hommage tant au génie feuilletonesque d’un Jules Verne qu’aux mondes envoûtants d’un Hayao Miyazaki dont on retrouve la fascinante poésie et des personnages sensibles, expressifs et formidablement attachants…

Ce n’est pas sans un petit pincement au cœur que l’on referme ce sixième tome du Château dans le Ciel, abandonnant pour quelques temps au moins Hans, Sophie, Séraphin et Loïc Chevaliers de l’Ether et défenseurs de Mars, sans oublier le Capitaine Schneidig ou la pétillante Jocaste Daumier…

Aventure, humour, fantastique, rivalités européennes, conquête spatiale, duels, féérie, casse du siècle et poésie sont au programme de cette série romanesque servie par les somptueux dessins d’Alex Alice dont les aquarelles envoûtantes et lumineuses esquissent les contours d’un univers d’etherpunk aussi sublime qu’entraînant…

En attendant la suite des captivantes aventures des Chevaliers de l’Ether, nous remettons le cap sur Vénus à la suite de Hélène Martin partie y délivrer son amant évadé… Le Château des Etoiles est une œuvre envoûtante qui parlera à tout amateur de récits d’aventure ayant gardé sa capacité d’émerveillement…

Nous sommes venus sur Terre pour trouver un allié. Nous avons voulu convaincre un souverain d’aider les martiaux. Je crois que c’était une erreur.
- Tiens, pour une fois je suis d’accord !
- Convaincre un souverain était risqué. Il faut les convaincre tous à la fois !
- Hein ? dialogue entre Serafin et ses compagnons d’aventure