Benjamin Horwood, éminent docteur en histoire des sciences occultes pensaient pouvoir profiter de quelques jours de vacances en solitaire. Mais sa villégiature allait être interrompue par l’arrivée inopinée de Karen Holt, agent d’une branche secrète du MI6 qui, l’arme à la main, l’invite à le suivre…

Le Professeur Wheelhan, mentor d’Horwood qui travaillait pour ce service vient de décéder et c’est tout naturellement vers son disciple que se tourne le MI6 pour résoudre de délicates enquêtes touchant aux sciences occultes.

Une affaire les préoccupe particulièrement : plusieurs lieux historiques ont été visité par des individus qui se sont emparés d’étranges artefacts, délaissant d’autres objets inestimables. Le mythique Splendor Solis conservé au British Museum s’est ainsi fait vu amputé d’une page alors qu’une cave inconnue de la Holy Trinity Church a reçu la visite de cambrioleur qui aurait dérobé un objet de forme pyramidal emballé et un coffret en bois renforcé par des ferrures...

Romancier en vogue, Gilles Lejardinier s’est essayé avec succès à de nombreux genre dont le thriller occulte façon Da Vinci Code… Et quoi de plus naturel que ce soit Didier Convard qui a été l’un des précurseur de la bande-dessinée ésotérique avec son Triangle Secret, publié quelques années avant le best-seller de Dan Brown, s’attaque l’adaptation du Premier Miracle.

Conçu comme un épisode de James Bond, avec un prologue qui nous immerge d’emblée dans l’ambiance du roman, ce premier tome s’avère particulièrement entraînant. Il pose avec efficacité chacun des personnages, à commencer par Benjamin Horwood, éternel adolescent à l’humour délicieusement décalé, tout en déroulant une intrigue rythmée ciselée qui entraînera nos enquêteurs aux quatre coins du globe pour tenter d’élucider une bien étrange affaire qui semble remonter aux origines du Grand Art.

Toute adaptation est nécessairement le fruit d’une trahison de l’œuvre originelle. Malgré les inévitables coupes qui atténuent l’impact de certaines scènes clefs (celle de l’enlèvement notamment), le scénariste chevronné qu’est Didier Convard est parvenu à conserver tant l’ossature de l’album que l’atmosphère étrange du roman qui propose un thriller historique et ésotérique solidement charpenté tout en se permettant de délicieuses digressions humoristiques et sentimentales.

Lorgnant clairement vers le septième art, le découpage de Didier Brazao s’avère bougrement efficace. Bien qu’un brin figé, son trait réaliste et élégant met en scène de façon convaincante les acteurs de ce drame et nous offre des décors particulièrement soignés. Signée par la talentueuse Elvire de Cock, les couleurs se trouvent être très élégantes et son travail sur la lumière particulièrement réussi. Quoi de plus normal pour un scénario mettant la lumière au cœur même de l’intrigue ?


Qui mieux que Didier Convard pouvait adapter ce thriller ésotérique de Gilles Lejardinier, genre qu’il a initié avec son envoûtant Triangle Secret dont l’univers se décline depuis en de nombreuses séries.

Le scénariste chevronné met son savoir-faire au service de l’intrigue ciselée du romancier, conservant, malgré les inévitables coupes, l’ossature alambiquée de l’histoire originelle et parvenant à retranscrire la savoureux caractère de chacun des personnages qui sont l’un des charmes du roman. Le dessin de Didier Brazao est d’autant plus élégant qu’il est mis en couleur par les subtils pinceaux d’Elvire De Cock…

Mêlant histoire, espionnage, polar et alchimie de façon particulièrement convaincante, ce premier tome du Premier Miracle s’achève sur un cliffhanger qui promet de belles surprises au lecteur…

- Je déteste l’hélicoptère, je déteste vos manières, je déteste qu’on m’enlève en me brandissant une arme sous le nez !
- Je crois plutôt que vous détestez que l’on rompe votre petit train-train de rat de bibliothèque !dialogue entre Benjamin Horwood et Karen Holt