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Un Général, des généraux
Un Général, des généraux



Fiche descriptive

Histoire

Nicolas Juncker

François Boucq

Alexandre Boucq, François Boucq

Le Lombard

4 février 2022


22€50

9782808201223

Chronique
Un Général, des généraux
Un joyeux et jubilatoire bordel

Mai 1958. Alger s'embrase contre un nouveau gouvernement qui, à Paris, semble prêt à dialoguer avec les indépendantistes.

Des milliers de colons se soulèvent, obligeant l'armée et ses généraux à choisir leur camp : rester loyaux à l'état ou à l'Algérie française, dernier vestige du grand empire colonial Français. Dépassés et galvanisés par la situation, les généraux s'embarquent dans un coup d'état qui devient rapidement incontrôlable...

Et si seul un vieil homme à la retraite, le « dernier héros français », était capable d'arrêter cette machine folle et éviter une guerre civile ?

Ce vaudeville politico-militaire donnera les clés du pouvoir à de Gaulle et sa Ve République... car juré-craché, « le Général » l'a promis à toutes et à tous : cette fois, il les a compris.
un chef d'oeuvre!


Un joyeux et jubilatoire bordel
Un Général, des généraux, planche de l'album © Le Lombard / Boucq / Juncker / Boucq1957. Alors que De Gaulle, l’homme du 18 juin, poursuit sa paisible retraite à la Boisserie, Alger s’embrase et le Général Salan, commandant supérieur Interarmées de l'Algérie, échappe de peu à un attentat au bazooka.

Mai 1958. Des milliers de colons se soulèvent et contraignent les généraux français à prendre position : vont-ils rester loyaux au nouveau gouvernement de Pierre Pflimlin qui cherche à dialoguer avec les indépendantistes ou à l’Algérie française, ultime vestige de l’empire colonial ? Quelque peu dépassés par les évènements, les généraux prennent le parti des insurgés et s’embarquent pour un coup d’état, perdant rapidement le contrôle de la machine infernale qu’ils ont mis en branle…

Un seul homme semble capable d’éviter la guerre civile qui s’annonce : le général de Gaule, dernier héros français… Et si ses fervents partisans pensent qu’il faut sans tarder lui confier les rênes du pouvoir pour sortir de ce bourbier militaro-politique, d’autres, dont certains sont de fervents gaullistes, doutent seulement qu’il en ait seulement l’envie…


Un Général, des généraux, planche de l'album © Le Lombard / Boucq / Juncker / Boucq
un vaudeville politico-militaire aussi jubilatoire qu’édifiant
Alors que la campagne de la prochaine élection présidentielle peine à s’engager pleinement et que de (trop) nombreux candidats revendiquent leur ascendance gaulliste, Nicolas Juncker et François Boucq s’intéressent aux évènements qui ont précédé la promulgation de la Cinquième République. Leur récit iconoclaste semblerait presque surréaliste tellement il est difficile de croire à cet implacable enchaînement d’évènements, à ces personnages pathétiques qui s’agitent frénétiquement en tous sens… Et pourtant, aussi improbables qu’ils paraissent, les faits relatés dans les pages d’un Général, des Généraux sont absolument véridiques et documentés…

De son à sa Vierge et la Putain en passant par [url=http://sdimag.fr/index.php?rub=0&art=Affiche_Fiche&aff_param=2&ID=4433#3019]Fouché ou Seules à Berlin, Nicolas Junker n’en finit pas de revisiter l’histoire avec un talent confondant en faisant à chaque fois un audacieux pas de côté qui lui permet de relater des faits de façon tout à la fois édifiante, iconoclaste et captivante. Et, à la lecture de l’album, sa collaboration avec l’immense François Boucq (dessinateur, entre autre du Janitor, du Bouncer, du Procès Carlton ou des Pionniers de l'aventure humaine… entre autre !) apparaît comme une évidence. Qui d’autre que cet auteur aux multiples facettes pour faire ressortir avec une telle efficacité l’humour féroce du scénariste, son audacieuse irrévérence, la force de ses dialogues ou l’ineffable comique de situation dont Nicolas Junker avait sur faire preuve dans son joyeusement déjanté Un jour sans Jésus.

Un Général, des Généraux, planche de l'album © Le Lombard / Boucq / Juncker / BoucqSi la couverture montrant De Gaule dans sa fameuse et incompréhensible séquence du « Je vous ai compris » (que tout un chacun a compris comme ça l’arrangeait) avec un parterre de généraux aux ordres mais pour le moins décontenancés, donne à elle seule furieusement envie de se plonger dans l’album (les noms de Juncker et Boucq achevant de convaincre les plus dubitatifs), la première planche donne avec maestria la savoureuse tonalité de l’album… Le trait délicieusement caricatural du dessinateur est une petite merveille qui nous entraîne dans les coulisses d’un étrange coup d’état qui ne dit pas son nom. Un putsch parfaitement légal en quelque sorte… Chaque personnage possède sa propre gestuelle, ses propres mimiques, et même son phrasé (on entend réellement De Gaulle parler !), son jeu d’acteur en somme, qui rend chacune de ses interventions particulièrement caustiques et percutantes et, indubitablement, irrésistibles… En véritable orfèvre, Boucq soigne son découpage et ses cadrages qui sont partie intégrante de cette petite mécanique de précision concoctée avec malice, audace et inventivité par un Nicolas Juncker indéniablement inspiré.

L’humour impertinent et corrosif dont usent les auteurs donne la mesure du bordel ambiant qui régnait des deux côtés de la Méditerrané alors que la structure narrative accentue l’efficacité de l’ensemble, chaque séquence étant interrompue par une petite scène champêtre montrant un De Gaulle presque pantouflard, impassible et insensible à l’agitation qui secoue la quatrième république et ses généraux…

Un Général, des Généraux, planche de l'album © Le Lombard / Boucq / Juncker / BoucqUn Général, des généraux est l’une de ces délicieuses et incontournable surprises de ce début d’année…

Avec cet album généreux, Nicolas Juncker retrace avec un humour irrésistiblement caustique les événements qui ont porté De Gaulle au pouvoir et permis l’avènement de la Cinquième République... Alors que les colons se soulèvent pour que l’Algérie reste dans le giron français, contraignant les généraux à choisir vers qui, de l’Algérie française ou de la Quatrième République qui souhaite négocier avec les insurgés, ira leur loyauté, l’Homme du 18 juin vit une paisible retraite à la Boisserie, insensible, en apparence, à l’agitation ambiante…

Tandis que se profile l’élection du neuvième président de la Cinquième République, avec pléthore de candidat se réclament sans vergogne du gaullisme, Nicolas Junker associe son humour corrosif à l’impertinence des crayons de François Boucq, pour créer un récit aussi fascinant qu’édifiant dont l’humour retranscrit avec force tant l’incertitude que le bordel ambiant qui régnait à l’époque…

La finesse des dialogues, les personnages subtilement caricaturaux aux trognes expressives et à la gestuelle savamment étudiée, le rythme entraînant, les cadrages et le découpage tout juste parfait, tout contribue à faire de cet album un petit chef d’œuvre du neuvième art tant le plaisir évident qu’ont pris est auteurs à lui donner vie s’avère communicatif…


- Mon général, au balcon on vient d’apprendre pour les plein pouvoirs ! Ils veulent tous vous fusiller là-bas ! Il faut que vous alliez les voir !
- Vous croyez que j’ai que ça à faire, Massu ??? Le pays est paralysé ! Le blocus ! Le préfet qui disparait et c’est moi qui doit tout créer, alors débrouillez-vous avec vos copains au balcon, mais foutez-moi la paix !!!dialogue entre les généraux Massu et Salan

Le Korrigan




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