Ring Circus fait partie de ces séries romantiques par essence qui marquera sans nul doute profondément le lecteur.

Le scénario concocté par un David Chauvel très inspiré sort des sentiers battus. Composé en quatre volets dont chacun évoque une saison, du printemps à l’été en passant par l’automne et l’hiver. Si le premier est bourré de poésie, d’humour et de légèreté, les suivant se font plus sombres et tourmentés, pour finir dans la tourmente révolutionnaire, évènements tragiques propices aux histoires romantiques tel Sambre, le Temps des Bombes ou les Désespoir du Singe… L’histoire glisse peut à peu vers le drame et plus on s’avance vers son terme et plus on sent qu’irrémédiablement son issue sera tragique.
De nombreuses zones d’ombre subsistent à l’issue du dernier opus de cette tétralogie, notamment en ce qui concerne les réelles motivations de l’énigmatique Lunaire. Question délicieusement frustrante à laquelle le lecteur devra répondre…

Côté dessin, le trait très personnel de Cyril Pedrosa qui a débuté avec cette série son métier de dessinateur de BD est superbe et envoûtant. Son expérience de l’animation glanée aux Gobelins le rend à la fois fluide, et dynamique.
On peut regretter qu’il ait passé la main à Christophe Araldi pour le dernier tome. Non que ses couleurs ne soient pas superbes (rarement une colorisation à l’ordinateur a été aussi aboutie), mais la série y perd un peu en homogénéité. Les couvertures de chacun des quatre albums sont quand à elle superbement composée et il est difficile pour le lecteur d’y rester insensible…

Ring Circus est une série atypique envoûtante ou les sentiments exacerbés finissent par être balayés par le vent de l’histoire et le souffle de la Révolution qui s’annonce…