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Chaplin contre John Edgar Hoover
Chaplin



Fiche descriptive

Roman Graphique

Chaplin

Tome 3

Laurent Seksik

David François

David François

Rue de Sèvres

31 Août 2022


17€

9782369814658

Chroniques
Chaplin en Amérique
Croire en son étoile
Chaplin Prince d'Hollywood
Un génie en liberté
Chaplin contre John Edgar Hoover
L’homme derrière le vagabond

Après avoir connu ascension fulgurante, succès incontesté et premiers échecs, Charlie Chaplin traverse, à l'aube de ses 40 ans, une période de doutes.

Désintéressé par les louanges d'Hollywood, et surtout marqué par la misère sociale et l'instabilité politique grandissante, le prodige du cinéma envisage de mettre un terme à sa carrière.

C'est sa rencontre avec l'actrice Paulette Goddard qui lui donnera un nouveau souffle créatif et lui permettra de prendre le virage dont son oeuvre avait besoin.

Délaissant la comédie au profit d'un ton plus engagé, Chaplin s'attelle à ce qui resteront ses films les plus marquants : Les Temps Modernes et Le Dictateur.
un chef d'oeuvre!


L’homme derrière le vagabond
Chaplin contre John Edgar Hoover, planche de l'album © Rue de Sèvres / François / SeksikAprès avoir connu le succès et la gloire et essuyé ses premiers échecs, Charlie Chaplin, désormais âgé de quarante ans, semble avoir perdu la flamme qui l’animait depuis sa prime jeunesse… Marqué par la misère noire de ses contemporains et ébranlé par l’instabilité politique du monde, il songe à même mettre un terme à sa carrière qui lui semble bien dérisoire au regard de ce qui se trame…

Sa rencontre impromptue avec l’actrice Paulette Goddard qui devint sa compagne allait lui donner l’inspiration pour signer ses œuvres les plus engagées, des les Temps Modernes au Dictateur, films qui allait lui attirer les foudres de John Edgar Hoover, haut fonctionnaire directeur du Bureau of Investigation qui synthétise à lui seul les aspects les moins reluisants de l’Amérique… Hoover avait déjà Chaplin dans le collimateur, tant parce que ses films mettaient en exergue des thématiques insupportables pour l’Amérique puritaine que pour ses fraques amoureuses et son refus de prendre la nationalité américaine…

Chaplin contre John Edgar Hoover, planche de l'album © Rue de Sèvres / François / SeksikSes prises de positions résolument pro-communiste et les messages véhiculés par ces derniers films n’ont fait qu’alimenter la haine du puissant patron du B.O.I. qui sera plus que jamais à l’affût pour faire tomber le vagabond d’Hollywood…


la confrontation entre deux géants du XXe siècle
Après Chaplin en Amérique qui racontait l’arrivée au pays de l’Oncle Sam d’un jeune acteur croyant à sa bonne étoile, et Chaplin, Prince d’Hollywood qui nous contait sa fulgurante ascension dans un monde en pleine mutation, Laurent Seksik et David François nous convient à la conclusion de cette fascinante trilogie dont l’ultime opus se centre sur la guerre que se livrèrent Hoover et Chaplin qui connu son apothéose durant la Guerre Froide avec le maccarthysme qui utilisa la « Peur Rouge » pour débarrasser l’administration, les centres de recherche et même Hollywood des sympathisants communistes… ou supposés tels…

Les auteurs brossent le portrait saisissant et subtilement nuancé d’un des artistes majeurs du XXe siècle qui a marqué et son temps et l’histoire du cinéma et qui, malgré ses succès, n’a rien perdu de ses valeurs et de sa fibre sociale et humaniste, n’ayant jamais oublié d’où il venait. Sa capacité à se renouveler, à mettre son art au service d’une cause, à faire front dans l’adversité et oser risquer de tout perdre pour défendre ses idées ne peuvent que forcer l’admiration, même si son rapport aux femmes est des plus contestables. C’est d’ailleurs la force de cette trilogie : elle ne cherche pas à tisser une hagiographie de l’homme et n’hésite pas à mettre en lumière ses zones d’ombres… Chaplin contre John Edgar Hoover, planche de l'album © Rue de Sèvres / François / Seksik Mais à travers ce combat entre Hoover et Chaplin, c’est le portrait peu reluisant de l’Amérique d’après-guerre que nous esquisse avec force Laurent Seksik : le puritanisme, le sexisme, le racisme, l’homophobie, l’antisémitisme et l’anticommunisme primaire qui s’incarnent si parfaitement dans le personnage de Hoover… Ses propos ou ceux de ses agents font clairement froid dans le dos et on voit mal comment un amuseur tel que Chaplin pourra résister à ce rouleau compresseur qui a juré sa perte… Et qui finira par obtenir sa tête, remportant, pour quelques décennies au moins, ce combat de géants… Quand aux préoccupations de Chaplin, elles n’ont rien perdu de leur lucidité et s’avère, aujourd’hui, encore tristement d’actualité, rendant cette trilogie plus touchante et passionnante encore…

un trait virevoltant, élégant, et généreux
Et que dire du somptueux dessin de David François qui n’a pas son pareil pour animer ce personnage célèbre et finalement méconnu, une fois dépouillé de sa parure de vagabond. Superbe carricature de cet affrontement inégal, la couverture donne d’emblée le ton, avec la figure menaçante de Hoover qui semble bien décider à mettre un terme à la carrière de Charlot… Le trait généreux et virevoltant de l’artiste est sublimé par un encrage tout à la fois souple et élégant qui force l’admiration et des couleurs subtiles et envoûtantes qui s’avèrent tout juste fascinantes lorsqu’il s’agit de donner vie aux cieux ou aux océans… Mais le plus sidérant est sans doute son sens de la composition qui insuffle une énergie saisissante et une incroyable vivacité à chacune de ses scènes, tel celle où Hoover visionne le Dictateur qu’il ponctue de remarques assassines… Indéniablement, il fallait un artiste de sa trempe pour (re)donner vie à l’homme derrière le costume de Charlot…

Chaplin contre John Edgar Hoover, planche de l'album © Rue de Sèvres / François / SeksikAvec cet ultime opus, Laurent Seksik et David François referment un diptyque passionnant qui nous esquisse le portrait de l’homme derrière la figure du touchant vagabond qu’il a incarné et mis en scène avec un indéniable génie créatif…

Comme l’indique le titre, Chaplin contre John Edgar Hoover s’intéresse à la confrontation entre John Edgard Hoover, tout puissant patron du FBI et farouchement anti-communiste, et Charlie Chaplin, artiste inspiré et engagé qui allait utiliser son art pour pointer les travers de son époque et tourner en ridicule celui qui allait faire basculer le monde dans l’horreur…

David François, notamment dessinateur des passionnants un Homme de Joie et Briques et de Sang (sur des scénarios de Régis Hautière), nous livre une somptueuse partition où son trait souple et généreux et l’intelligence de ses cadrages font une fois de plus merveille…


- T’as pas peur que l’on te taxe encore de communiste ?
- Pourquoi on me taxerait ?
- Ben, ta scène avec le drapeau.
- Qu’est-ce qu’elle a ma scène ?
- Tout de même, t’écris que Charlot se retrouve avec un drapeau rouge au milieu d’une manif où les ouvriers ont des pancartes écrites en plusieurs langue appellent à la révolution.
- Et alors ?
- Et alors t’es en Amérique Charlie. Et si tu veux écrire un brûlot anticapitaliste, il est pas certain qu’Hollywood soit le meilleur endroit pour ça.
- Je suis en Amérique. Mais la Grande Crise aussi est en Amérique. Le chômage de dizaine de millions de personnes, la faim, la misère, sont en Amériques plus que partout ailleurs, peut-être. Alors si l’Amérique supporte tout ça, elle peut supporter le miroir que je lui mets sous le nez.dialogue entre Paulette Goddard et Charlie Chaplin

Le Korrigan




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