Fiche descriptive
15€95
Chronique | ![]() ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() L’homme qui vient de mourir est le Comte Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie qui renia le nom de son père pour prendre celui de sa mère, Marie-Cessette Dumas, esclave à Saint-Domingue… Devenu romancier à succès, son fils, Alexandre, qui n’est autre qu’Alexandre Dumas, nous parle de ce père, ce héros trop tôt disparu et à la lumière duquel il a grandi… Parmi les romancier français, Alexandre Dumas occupe une place de choix, avec ses récits épiques et romanesques qui revisitent l’histoire avec inventivité et dont le génie parvient même à ternir durablement les figures de Richelieu ou à magnifier la légende du Masque de Fer… Tous connaissent ses écrits et ses origines métissées… Mais qui connaît la vie de son père ? un récit épique et flamboyant ![]() Thomas Alexandre recevra ainsi une l’éducation qui échoit à un jeune noble, faisant des rencontres déterminantes et nouant de solides amitiés avant de se brouiller avec son père et de s’enrôler dans l’armée, non comme officier, rang auquel il aurait pu prétendre de par sa naissance, mais en que simple soldat, dans le régiment des Dragons où il se distinguera… Epris de liberté et gagné aux idées des lumières, il admirera Lafayette qui combattit en Amériques pour les libérer du joug anglais avant de s’opposer à lui lors de la funeste fusillade du 17 juillet 1791 dont il devra plus tard répondre devant la convention… Rythmé et dynamique, le récit, tout à la fois sublime et flamboyant, prend de nombreuses libertés avec la véracité historique, fusionnant certains personnages pour mieux servir la dramaturgie, retouchant certains éléments de la vie du père d’Alexandre Dumas, telles les raisons de la brouille d’avec son géniteur, pour mettre en avant les idées humanistes du futur général qui passa d’esclave à noble avant de choisir retomber tout en bas d l’échelle et de regravir un à un tous les échelons et de se tailler un nom, à la pointe de son sabre sur de nombreux champs de batailles… Mais prendre des libertés avec l’histoire n’était-elle pas la marque de fabrique d’Alexandre Dumas ? Et puisque le scénario s’appuie sur les premiers chapitres de ses Mémoires, quoi de plus normal qui enjoliva le rôle de son père qu’il idolâtrait ? D’ailleurs, Salva Rubio assume parfaitement ce choix narratif, comme il explicite dans la postface de l’album… Le scénariste s’est d’ailleurs amusé à truffer son récit de personnages et d’éléments narratifs emprunté aux romans les plus emblématiques de Dumas, tel ces dragons qui évoquent les futurs Athos, Porthos et Aramis, le nom de leur supérieur ou le motif du triple duel de D’Artagnan… Mais Dumas lui-même n’a-t-il pas pris pour modèle sur ses grands oncles pour camper les ennemis d’Edmond Dantès ? Qu’il est séduisant de penser que les Trois Mousquetaires trouvent leurs origines dans les compagnons d’armes de son père ! Le récit n’en reste pas moins solidement documenté, mettant en lumière des pans ténébreux de l’histoire de France, telle la création de la « Police des Noirs » crée en 1777 et chargée de renvoyer dans les colonies les esclaves en fuite arrivés en France qui auraient pu, sans cela, prétendre à la liberté. un trait souple, énergique et généreux ![]() Reprenant la composition du Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard, célèbre toile de Jacques-Louis David, la couverture de l’album font du Général Dumas un personnage historique à part entière, même si son opposition au Général Bonaparte, sous les ordres de qui il servit lors de la Campagne d’Italie et celle d’Egypte, a entravé son ascension fulgurante et l’a presque effacé des livres d’histoire… ![]() ![]() Porté par la plume flamboyante de Salva Rubio, scénariste éclectique à qui on doit des œuvres aussi différentes que Max - les années 20, Degas, la danse de la solitude ou le Photographe de Mauthausen, ce premier opus du Premier Dumas est mis en image par le trait puissant et généreux de Rubén Del Rincón dont le talent ne cesse de nous émerveiller. S’inscrivant dans la veine d’un roman de Dumas, le récit prend des libertés quant à la véracité historique ! Mais quoi de plus normal puisqu’il s’appuie sur des mémoires d’Alexandre Dumas qui n’a sans doute pas hésité à travestir sans vergogne la vérités historiques pour retranscrire l’admiration qu’il avait pour ce père héroïque qu’il a trop peu connu… - Comment penses-tu que j’ai payé mon passage ? et le tien ?
|
||||
![]() |