Après un nouvel exploit de Spoon qui a miraculeusement arrêté un vil voleur de chocolat non sans avoir causé des milliers de dollars de dégâts dans le centre commercial où il officiait, Spoon et White se voient contraints de prendre des vacances pas vraiment méritée, n’importe où, mais loin… très loin…
Au lieu d’en profiter pour se ressourcer, nos deux calamités décident, chacun de leur côté, d’en profiter pour tenter une nouvelle approche de la belle Courtney Balconi, journaliste d’investigation qu’ils savent en passe d’interviewer l’Ogre du Bronx, un psychopathe cannibale dont les meurtres défrayent les chroniques…
Mais, alors que le FBI planque et surveille la journaliste dans l’espoir de coincer le vorace tueur, ce dernier fait une vingt-cinquième victime… Les policiers le retrouvent près de la dépouille et… il n’est autre que Spoon lui-même !
Bien sûr, le flic le plus débile de New-York clame son innocence mais son collègue en profite pour charger la barque et enfoncer son équipier pour tenter de se rapprocher Courtney Balconi dont il est raide dingue… Alors qu’il croupit dans un quartier de haute sécurité, en compagnie d’anciens malfrats qu’il y a expédié, l’Ogre du Bronx court toujours… ou pas…
Série itinérante étant passée par Dupuis puis par Vent d’Ouest, Spoon & White a donc été relancée par Bamboo et les orphelins que nous étions ne peuvent que s’en réjouir… Car en matière de flics aussi déjantés que dangereux, ils se posent… Et, même près de 23 ans après leurs débuts en fanfares, nos deux fous-furieux n’ont pas pris une ride et sont toujours aussi dangereusement stupides…
En grand professionnel, l’éditeur ne s’est pas contenté de reprendre les albums tels qu’ils furent publiés ! La couleur a été refaite, rehaussant de façon savoureuse le travail graphique de Simon Léturgie qui n’a rien perdu de son énergie et de son formidable potentiel comique. Ses planches aux cadrages percutants s’avèrent on ne peut plus dynamiques et portent avec une rare efficacité cette seconde enquête déjantée et pourtant haletante de ce tandem de choc… Mais ce n’est pas tout, les textes ont été revus et corrigés et le lettrage retouché… La couverture a été elle aussi reprise de fond en comble : conçue comme l’affiche d’un film d’action, elle s’avère sans nul doute plus efficace, plus dynamique et surtout bien plus percutante que celle des précédentes éditions… Bref, une indéniable réussite ! Ajoutons à cela un petit dossier reprenant la recherche de personnage, des illustrations ou BD courtes plus ou moins inédites et des recherches de couverture et de pages de garde et vous obtenez un très chouette album…
L’album est, comme il se doit, truffé de référence à la pop culture et à l’histoire américaine, de E.T., l'extra-terrestre au Silence des Anneaux, à Psychose, Apocalypse New, US Marshall, sans même parler des multiples références à la filmo de Clint Eastwood, idole de Spoon… et j’en oublie sans doute des dizaines d’autres… Scénariste et dessinateur jouent avec un plaisir évident avec les codes du polar pour nous servir une histoire jubilatoirement foutraque.
On se replonge avec délice dans le scénario décérébré écrit à quatre mains par Yann et Jean Léturgie, ses rebondissements totalement déjantés ou les plans improbables de White pour faire arrêter celui qui est, selon lui, son rival amoureux… Les scènes s’enchaînent sur un rythme endiablé, porté par des dialogues irrésistiblement décalés et des personnages totalement barges, des (anti)héros aux seconds couteaux… et dentiers…
Cette sympathique réédition joyeusement enrichie de la seconde enquête de Spoon & White, les flics les plus dangereux et les plus décérébrés de l’histoire de la police américaine, sera l’occasion pour les plus jeunes de découvrir une série décapante et irrévérencieuse truffée de références à la pop culture…
Alors qu’à l’instar de son collègue White, Spoon était censé être en vacances forcée suite à une nième coûteuse bavure, le voilà accusé d’être rien de moins que le terrible Ogre du Bronx, tueur cannibale qui vient d’occire sa vingt-cinquième victime. Enfoncé et traqué par son équipier qui désire libidineusement s’attirer les faveurs de la plantureuse et talentueuse journaliste d’investigation Courtney Balconi, il aura fort à faire pour se tirer d’affaire, d’autant que la prison de haute sécurité dans laquelle il est enfermée est emplie de prisonniers qu’il a contribué à faire enfermer pour le moins rancunier.
Second tome de la série, À gore et à cris est un excellent opus de la série qui ravira les amateurs d’humour trash et potache…
- Bon. Que New-York compte un voleur de moins, fût-ce un voleur de chocolat ne peut que me réjouir. Que le contribuable newyorkais ait, comme cadeau de Noël, une facture d’un million sept cent mille quatre cent trente-six dollars à régler, suite à la destruction partielle d’un centre commercial me laisse indifférent… Je n’habite pas à New-York.
- Vous avez raison, la city est très polluée.
- Mais que je me retrouve avec des enfants, dont mon neveu, hospitalisés suite à la vision d’un « Père-Noël Terminator », ça, je ne peux pas l’accepter ! Nous approchons de Noël… profitez-en… Allez rendre visite à de lointains parents… De très lointains parents… Prenez des congés supplémentaires s’il le faut, mais partez dès aujourd’hui… Et si vous trouvez une veuve riche au fin fond du Nebraska, faites-vous adopter !dialogue entre le Commissaire et Spoon
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