Dans cette version limitée d’Azul, les joueurs incarnent des maîtres chocolatiers désireux de composer la boîte parfaite…


La boîte s’avère aussi élégante que l’était celle d’Azul, petit chef d’œuvre de Micheal Kiesling superbement illustré par les inénarrables Chris Quilliams et Nina Allen… Et il en va du même du matériel : des tuiles Fabrique très élégantes, des plateaux individuels réversibles bien pensés, des tuiles Chocolat qui, bien qu’étant en résine, sont si jolies qu’on les croquerait presque ! Sans oublier un sympathique sac en tissus du plus bel effet…

Mais si le matériel est semblable à celui de l’Azul classique, les tuiles Fabrique réversibles intriguent et nous réservent sans doute de jolies surprises…

Bref, bien qu’abstrait, le jeu s’avère toujours aussi élégant…

Le livret de règles (6 pages en accordéon) est tout à la fois clair et bien écrit : les mécanismes sont exposés de façon très didactiques, ce qui permet de se lancer sans trop tarder dans la première partie… et, pour les gens pressés connaissant déjà Azul, sachez que la description des Fabriques Spéciales se trouvent en toute fin de livret…

Contenu de la boîte : 100 chocolats en résine, 9 Cercles de Fabrique réversibles, 1 sac, 1 marqueur Premier Joueur et, pour chacun des 4 joueurs : 1 plateau individuel et 1 Marqueur de Score.

Mis en place
On place en cercle sur la table un nombre de Cercle de Fabrique dépendant du nombre de joueurs. On place au hasard 4 Chocolats sur chacun des sacs.

Déroulement
Une manche se découpe en trois phases :
1Offre des Fabriques

Le joueur dont c’est le tour peut :

choisir toutes les tuiles d’un type donné de la Fabrique de son choix, les tuiles restantes étant déplacées au centre de la table.

choisir toutes les tuiles d’un type donné situées au centre de la table. S’il est le premier à choisir cette option, il prend le jeton Premier Joueur et le place sur la première case libre de sa Fonderie.

Les tuiles Chocolat ainsi récupérées doivent être placées sur une des Lignes Motifs de son plateau à condition qu’un Chocolat de ce type ne se trouve pas encore sur cette ligne dans la boîte. Les Chocolats éventuellement excédentaires sont placés dans ligne de Fonderie.

Cette phase s’achève lorsque toutes les Fabriques et le centre de la table sont vides.

2Confection de la Boîte

Pour chaque ligne pleine, le joueur fait glisser le premier chocolat dans la boîte et défausse les autres dans le couvercle de la boîte. Il va alors marquer un point en comptabilisant les tuiles adjacentes de la ligne et de la colonne (y compris celle qui vient d’être posée). Il soustrait ensuite les malus générés par les tuiles éventuellement présentes dans sa Fonderie (elles sont elles aussi défaussées dans la boîte, seul le marqueur premier joueur est conservé ).

3Confection de la Boîte

Si aucun joueur n’a complété une des 5 lignes de sa boîte, le Premier Joueur remplit les Fabriques. S’il manque des Chocolats pour compléter les fabriques, on remplit le sac avec les tuiles contenues dans le couvercle de la boîte.

Fin de Partie
Lorsque, à l’issue d’une manche, un joueur a complété une ligne de sa boîte, la partie prend fin. Chaque joueur ajoute à son score les éventuels bonus générés par ses lignes (2 points) et ses colonnes complètes (7 points) et marque 10 points supplémentaires à chaque fois qu’il a placé les 5 Chocolats d’un type donné dans sa boîte.

Le joueur totalisant le plus de points remporte la partie.


Six ans après la sortie d’Azul (récompensé par l’As d’or et le prestigieux Spiel des Jahres, excusez du peu), Micheal Kiesling revisite son petit chef d’œuvre ludique à la sauce chocolat… Exit les élégants azulejos et place à de non moins élégants chocolats créés par des maîtres chocolatiers… Le jeu n’en reste pas moins purement abstrait mais la beauté du matériel remplace une fois encore la thématique.

A l’instar d’Azul, c’est la mécanique élégante et épurée qui fascine d’emblée… A son tour, on prend une poignée de chocolat qu’on place sur la ligne de son choix… Simple, efficace… et diabolique ! Car le mécanisme qui fait glisser les chocolats restant dans une fabrique vers le milieu de la table, conjugué à la ligne de Fonderie où viendront se poser les chocolats excédentaires offre des choix savoureux et cornéliens. C’est bien évidemment grâce aux chocolats du milieu de la table qu’on pourra remplir en peu de temps les plus grandes lignes mais gare en fin de manche quand on est contraint, à cause du choix des adversaires, de prendre des chocolats en quantité alors qu’on en n’a que faire !

Car si les interactions entre les joueurs se font à fleuret moucheté, elles n’en sont pas moins très présentes, bien que cela n’apparaisse pas nécessairement lors de la première partie, trop occupé que l’on est à tenter d’optimiser ses choix, de sélectionner le bon type de chocolat pour optimiser son score… Car il faut clairement faire preuve de planification tant chaque choix impact son développement et celui de ses adversaires. Ces subtilités apparaissent au fil des parties et on doit prendre garde à ne pas se laisser entraîner dans un rythme rapide… Chaque choix se doit d’être soupesé et servir une stratégie à plus ou moins long terme, stratégie qu’il faudra certes adapter en fonction des configurations de la partie et des opportunités qui s‘offrent à nous, mais stratégie tout de même…

Cette édition limitée d’Azul ne se contente pas de changer la thématique, de toute façon plaquée sur une mécanique fascinante et épurée… Au dos des Cercle de Fabrique se trouvent des Fabriques Spéciales qui viendront pimenter le jeu et ouvrir le champ des possibles, offrant aux parties une saveur (chocolatée) unique… Cinq fabriques différentes viennent agrémenter le jeu donc chacune est dotée d’une capacité spéciale : une fabrique se verra ainsi garnir de 5 chocolats au lieu de 4, une autre captera une tuile d’un type donné sur les Fabriques voisines, une troisième conservera les chocolats non pris, une quatrième verra les chocolats non collectés sur les fabriques voisines alors que la dernière permet à celui qui la vide d’augmenter sa Fonderie d’une case « 0 » jusqu’à la fin de la manche… Autant de micro-mécanismes qu’il faudra prendre en intégrer à sa stratégie !

Six ans après la sortie d’Azul (récompensé par le prestigieux Spiel des Jahres et l’As d’Or du festival de Cannes), Micheal Kiesling revisite son chef d’œuvre… Exit les jolis azulejos, place aux chocolats et aux Maîtres Chocolatiers…

Jeu abstrait porté par un matériel de toute beauté et des règles aussi élégantes qu’épurées, la richesse du jeu se fera jour au fil des parties. Les interactions à fleuret moucheté sont, avec les mécanismes subtils, l’un des charmes d’Azul, Maître Chocolatier…

Le corpus des règles étant en tout point identique, les possesseurs d’Azul pourraient juger celui-ci inutile… Loin s’en faut ! L’auteur a ajouté des Fabriques Spéciales qui viennent modifier le comportement des fabriques, multipliant le champ des possibles sans pour autant dénaturer la saveur (chocolatée) du jeu…



le matériel élégant et bien pensé
la mécanique épurée mais subtile
les interactions à fleuret moucheté
l’équilibre parfait entre fluidité et profondeur



on ne peut pas manger les chocolats