Patrick travaille comme gardien au Musée du Louvre et veille souvent sur la Joconde dont il ne peut plus encadrer le sourire énigmatique que les foules viennent voir en masse… Il ne supporte plus ces touristes, leurs remarques, les guides, ses collègues, sa mère chez qui il vit encore malgré ses cinquante ans, les gens heureux… les gens tout court en fait…
Mais un jour, alors qu’il surveillait une fois de plus le portrait de cette « petite conne prétentieuse » de Mona Lisa, voilà que cette dernière l’appelle à venir la rejoindre… Il enjambe la balustrade, passe au travers de la toile et se retrouve dans cette Toscane où a grandi Leonardo Da Vinci…
Mais la Toscane qu’il va arpenter est empli de personnages de sa connaissance, comme si le tableau n’était qu’une plongé dans son monde intérieur…
Voilà un bien étrange album qui met en scène un personnage plutôt antipathique qui n’aime rien ni personne et que tout et tout le monde insupporte. Mais un jour, il entend un étrange appel… Une voie venue du tableau qu’il exècre tant et qui l’invite à venir la rejoindre de l’autre côté, dans cette Toscane écartelée entre le monde des hommes et les mondes imaginaires… Là, il croisera la route de personnes qu’il côtoie au quotidien sans jamais avoir pris le temps de les regarder ni même cherché à connaître… Ce voyage dans cette Toscane belle et douce de Vinci va initier un formidable voyage intérieur où ce misanthrope indécrottable va apprendre à ouvrir les yeux sur son petit monde, apprendre à regarder, apprendre à savoir voir cette beauté qui se cache en toute chose, comme le lui conseillera Leonardo lui-même, lorsqu’il le rencontrera dans sa librairie de livres anciens après qu’il l’ait croisé dans le métro puis suivi jusqu’à son échoppe…
A travers ce récit à la frontière du rêve et de la réalité, l’autrice, Théa Rojzman nous propose une plongé introspective dans la psyché d’un homme qui ne parvient pas à s’ouvrir aux autres parce qu’il ne s’aime pas lui-même. Mais sa rencontre avec l’œuvre de Vinci allait bouleverser sa vision du monde, des autres et de lui-même… Au fil de ses rencontres, il va craqueler la chrysalide dans laquelle il s’était enfermé faute de vouloir, ou de pouvoir, ouvrir les yeux… Confronté à l’Art, incarnée par la Joconde, il va voir son quotidien bouleversé, chamboulée et renaître… En s’acceptant tel qu’il est, il va s’extraire de son cocon et renouer avec la vie…
Le processus de renaissance est formidablement bien rendu par les pinceaux délicats de Joël Alessandra dont le trait évoque celui des carnets de voyages qui lui sont si chers. Son travail sur les bâtiments s’avère bluffant et nous donne à ressentir les troublantes émotion qui assaillent Patrick alors qu’il s’extirpe peu à peu de sa chrysalide et pose, à l’issue de son voyage initiatique et introspectif, un regard émerveillé sur le monde… Son approche de la couleur est tout à la fois fascinante et pertinente : morne et froid, le quotidien de Patrick y est dépeint en teintes de bleu alors que les œuvres d’art et la Toscane qu’il va arpenter se dote de couleur chaleureuse, comme s’il découvrait le monde et sa beauté pour la première fois…
Théa Rojzman et Joël Alessandra nous invitent à une plongée au cœur de notre univers intérieur à travers l’histoire d’un misanthrope qui va, littéralement, être happé par une toile de Léonard de Vinci qu’il ne pouvait pourtant plus voir en peinture… La rencontre entre cet homme esseulé et cette ouvre d’art aller bouleverser sa vie triste et morne…
Gardien au musée du Louvre, Patrick vit encore chez sa mère qu’il ne supporte plus, pas plus que ses collègues ou les touristes qui s’agglutinent en masse autour du portrait de Mona Lisa qu’il déteste. Mais un jour, il répond à un étrange appel et bascule de l’autre côté de la toile, dans la Toscane de Léonard de Vinci et y croiser des connaissances… Au fil des discussions et des rencontres, il va réapprendre à regarder le monde et renouer avec la vie…
Porté par les aquarelles lumineuses de Joël Alessandra, ce récit introspectif est une véritable invitation à un voyage intérieur pour apaiser ses maux et réapprendre à voir la beauté évanescente du monde qui se cache derrière un quotidien parfois désespérant… Joliment édité, ce Voyageur est un album lumineux et revigorant particulièrement salutaire en cette période de turbulence que nous traversons…
Sapere vedere… Ca veut dire “savoir vir », c’était la devise de Léonard. Je n’en ai plus besoin, vous pouvez écrire là la suite.un étrange libraire
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