



Traquée par des dents-limés qui souhaitent la dévorer, Itomë chute dans une grotte jonchée de cadavres de guerriers Raka-Rongo et Dagdars. Après un instant d’hésitation, ses poursuivants y descendent à leur tour… Pour sauver sa vie, elle va pactiser avec l’esprit du sorcier malfaisant incarné dans un masque et qui ne souhaite rien d’autre que de s’emparer de son âme…
A chaque fois qu’elle en aura besoin, elle pourra faire appel à lui, renforçant peu à peu son emprise sur elle… Bannie de son village à cause de ce pacte contre-nature, elle n’a d’autre choix que de se rendre à Massaka, en Terre des Sorciers pour quérir l’aide d’un Maître, seul à même de pouvoir rompre le lien entre elle et l’esprit…
Peu après son départ, une bande de peaux vertes menée par un sorcier débarque au village pour mettre la main sur le masque… Commence alors une longue traque alors que l’emprise de l’esprit va aller grandissante…

Depuis le premier tome de la série Elfes, les mondes des Terres d’Arran est en perpétuelle expansion… D’albums en séries, l’histoire de cette terre hostile et dangereuse s’est écrite devant nous, mettant en scène des personnages emblématiques évoluant dans un univers foisonnant qui devait servir de cadre à un jeu de rôle… Peu à peu, on évoquait un nouveau continent situé au-delà de la faille, annonçant ces
Terres d’Ogon dont le second opus vient de sortir… Et d’emblée, cette nouvelle série s’annonce comme une évidence… Alors que les récits d’heroic-fantasy s’appuient sur notre Europe Médiévale avec une société hiérarchisée et des peuples aux cultures riches et variés, les Terres d’Ogon nous propose un nouveau genre, étrangement sous-exploité malgré la fascinante richesse des possibles qu’il nous offre : un univers de fantasy basé sur l’Afrique ancestrale, avec des peuples exotiques qui permettent de changer subtilement de registre tout en s’intégrant dans un genre codifié… de l’african-fantasy en quelques sorte…

Ces
Blancs Visages sont scénarisés par le grand Nicolas Jarry qui préside à la fascinante série
Nains, ce qui laissait augurer le meilleur… La première séquence immerge d’emblée le lecteur au cœur de l’action avec cette course poursuite haletante superbement chorégraphiée par un Alex Sierra particulièrement inspiré. Ses cadrages sont tout justes dingues et donnent la furieuse impression d’assister, scotché à son siège, à un film a grand spectacle… Les scènes de combat sont ébouriffantes de virtuosité alors que ses personnages sont attachants, inquiétants ou répugnant à souhait… L’artiste parvient à rendre palpable le malaise distillé par l’esprit du sorcier incarné dans le masque et la sombre et ténébreuse magie qui émane de lui. Ses paysages sont somptueux, sublimés par la mise en couleur fascinante du toujours impressionnant J. Nanjan. Leur travail à deux mains leur permet de poser des ambiances envoûtantes, de sublimes couchers de soleil à de vertigineuses cascades, sans oublier une jungle hostile et délicieusement oppressante…
Construit comme une longue traque, rythmée par la confrontation entre Itomë et l’esprit du sorcier, l’album s’avère particulièrement entraînant, avec un final à grand spectacle où l’on assiste à un formidable déchaînement de magie avant un épilogue apaisé où l’on sent toute la complicité entre Imoë et ce jeune et fougueux dent-limé qui est devenu son compagnon de route et d’aventure.

Après un premier tome envoûtant qui nous entraînait de l’autre côté de la grand faille, voici un second opus tout aussi passionnant écrit par Nicolas Jarry, l’un des conteurs émérites des Terres d’Arran, fraîchement revenu des Terres d’Ogon avec de nouveaux contes cruels, et mis en scène par l’impressionnant Alex Sierra qui nous émerveille une fois encore par le dynamisme de ses composition et les ambiances envoûtantes, exotiques et oppressantes qu’il parvient à distiller avec la complicité J. Nanjan aux couleurs…
Pour sauver sa vie et celle de son frère, Itomë a signé un pacte tacite avec le puissant esprit d’un sorcier prisonnier d’un masque maudit qui va chercher à s’emparer de son âme. Bannie de sa tribu, traqué par des peaux vertes désireuse de s’accaparer le pouvoir du sorcier, elle n’a d’autre choix que de se rendre en Terre des Sorciers pour y trouver quelqu’un capable de rompre le lien maléfique qui l’unit au masque…
Menée sur un rythme échevelé, Blancs Visages poursuit un genre fascinant et étrangement sous exploré et qu’il convient d’appeler l’african-fantasy… Avec ces Terre d’Ogon, un vent de fraîcheur et d’exotisme souffle désormais sur les Terres d’Aquilon…
- Bintou doit vivre !
- Es-tu prête à en payer le prix ?
- Il doit vivre !
- Biens. Je savais qu’en te choisissant, j’avais fait le bon choix, Itomë… Toi et moi allons faire de grandes choses ensemble !dialogue entre Itomë et l’esprit Sorcier