Après quinze années d’enfer passées au secret dans une prison militaire, Sam Castillo, devenu depuis immensément riche, revient pour se venger de ceux qui lui ont volé sa jeunesse et sa vie et qui sont depuis devenus des hommes de pouvoir…

C’est sous le nom de Victor Sirin qu’il se rapproche du procureur général adjoint Farrell avant de s’immiscer, par petits touches, dans la vie de ses ennemis… Mais ses agissements ont attiré sur lui l’attention de Danica Jorjevic, une jeune agente du FBI qui est persuadée que Victor Sirin est un criminel qui cache ses activités illégales derrière une façade reluisante. Victor admire sa ténacité et son sens du devoir, jusqu’à compromettre ses projets de vengeance…

Alors qu’il continue de tisser implacablement la toile dans laquelle il fera tomber un à un ses ennemis, il se demande comment limiter les dégâts collatéraux de sa vengeance et ne pas perdre ce qui lui reste d’humanité pour ne pas devenir semblable à ceux dont il a juré la perte…

Au même titre que les Trois Mousquetaires, le le Comte de Monte-Cristo fait partie de ces romans d’aventure incontournables du maître du genre que fut Alexandre Dumas… Alors que le premier volet de l’adaptation du premier des Trois Mousquetaires vient de déferler sur les écrans, le Comte de Monte-Cristo fait l’objet d’une audacieuse et remarquable transposition en bande-dessiné par le tandem Jordan Mechner / Mario Alberti… Après un premier tome particulièrement convainquant, nous attendions avec impatience le second opus… Et le fait est que nous n’avons pas été déçu !

On retrouve tout d’abord le fascinant dessin de Mario Alberti dont les planches s’avèrent absolument somptueuses. Résolument moderne, son découpage incisif et ses cadrages très cinématographique accentuent avec art le dynamisme du récit et confère au lecteur l’impression grisante de visionner une série immersive et particulièrement entraînante. J’avoue être littéralement fasciné par l’élégance de son encrage, sa façon saisissante d’équilibrer ses cases avec des masses noires et le remarquable travail de colorisation de Claudia Palescandolo qui souligne avec délicatesse les différentes ambiances de l’histoire. On appréciera la façon dont le dessinateur ménage quelques planches contemplatives, telle celle ou Victor Sirin se baigne de nuit sur une plage déserte, qui viennent rompre le rythme d’une narration nerveuse et tendue.

Basé sur la matière première du roman, le scénario de Jordan Mechner parvient à dépeindre la complexité du personnage de Victor Sirin, écartelé entre sa toute puissance qui fait presque de lui l’égal d’un dieu, et ses vestiges d’humanité qui viennent ébranler sa soif de vengeance… Le scénariste fait monte d’un talent bluffant pour s’emparer des motifs narratifs du roman et les transposer dans un monde ébranlé par les évènements du 11 septembre. On se laisse tellement entraîner par l’histoire et son implacable structure narrative qu’on en oublie, le temps de sa lecture, le roman originel pour savourer les qualités de ce second opus d’une trilogie on ne peut plus enthousiasmante.

Après un premier tome des plus prometteurs, c’est avec un réel plaisir que nous nous sommes plongé dans le second opus de cette trilogie adapté du Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas.

Jordan Mechner, par ailleurs scénariste des fascinants Templiers, s’est emparé avec audace des éléments narratifs du roman pour les transposer dans un monde post-11 septembre. Il nous esquisse le portrait d’un homme complexe, écartelé entre la toute-puissance et ses vestiges d’humanité. Le dessin fascinant de Mario Alberti, son encrage nerveux et élégant et son sens du cadrage et de la composition font une fois de plus merveille et contribue à l’efficacité de cet implacable récit …

Monte-Cristo réussi le tour de force de faire oublier, le temps d’une lecture, l’œuvre original par sa qualité d’écriture et un dessin de haute tenue… On attend la conclusion de l’histoire non sans une certaine impatience…

- Voici celui à qui je dois la vie. Papa, maman, je vous présente Victor.
- Votre fils m’a tant parlé de vous, Monsieur Farell, que j’ai l’impression de déjà vous connaître.
- Je vous dois plus que je peux exprimer, ma famille… Nous vous sommes redevables. Si vous passez par Washington, je vous promets que vous serez bien accueilli en Virginie.
- Et bien il se peut que je vous rende visite prochainement. Voici ma carte. Mon numéro personnel est écrit au crayon.dialogue entre Monsieur Farell, son fils et Victor Sirin