A la mort mystérieuse de son père, Elias Ferguson a repris l’entreprise familiale et poursuit le rêve de son père de créer le premier train sous-marin capable de relier l’Europe aux USA…

Mais alors que le rêve est en passe de devenir une réalité, la construction de la voie ferrée subaquatique rencontre de nombreux problèmes et vingt-deux ouvriers ont déjà trouvé la mort, ce qu’Elias ne peut supporter… D’autant que tout laisse à penser, qu’en plus de devoir composer avec de gigantesques monstres marins, le chantier est victime de sabotage…

Malgré les risques encourus, il accepte de mettre son train à disposition de Kurt Spire, brillant scientifique allemand dont les recherches pourraient changer le cours de la guerre à venir… Mais certains semblent vouloir empêcher à tout prix Kurt Spire d’arriver à destination…

Mené par Simon Second qui sa signe première série, Elias Ferguson s’inscrit dans la veine des romans d’aventure de Jules Verne, transposés plusieurs décennies après, alors qu’Hitler a pris la pouvoir en Allemagne et que l’Europe et le monde s’apprêtent à basculer dans la guerre… Ce changement de paradigme accentue l’aspect rétrofuturiste du récit et le scénario, parfaitement calibré, met en scène des personnages haut en couleur et des méchants qui ne dépareilleraient pas dans un Indiana Jones.

L’album s’ouvre sur une ellipse narrative qui immerge d’emblée le lecteur au cœur de l’action tout en s’inscrivant dans la continuité du premier tome. Le contexte uchronique accentue la dramaturgie du scénario et permet à l’auteur de continuer d’étoffer son univers et ses personnages. En prenant les rênes de l‘entreprise familiale, Elias Ferguson a pris de l’assurance et gagné en maturité. Il lui faudra puiser dans ses ressources pour déjouer le complot dans lequel il va se retrouver englué et qui risquent de lui faire perdre son entreprise et… la vie… L’alternance de scène d’action débridées digne des plus grands blockbusters et de scènes plus intimistes rendent le scénario particulièrement entraînant alors que la fin de l’album s’avère on ne peut plus frustrante…

Rehaussé par les couleurs délicates d’Albertine Ralenti, le dessin épuré et stylisé de Shell Lender est particulièrement efficace. La couverture du second tome est aussi attirante que celle du premier et l’on devine d’emblée le poids des responsabilités qui pèse sur les épaules d’Elias alors que les requins qui frayent dans son sillage semblent prêt à tout pour s’emparer de ses secrets et de sa technologie… Aussi à l’aise dans les séquences de dialogue que dans les scènes d’action, son découpage énergique s’avère fluide et entraînant…

Récit d’aventure d’inspiration vernienne mêlant histoire, action et scènes plus intimiste, Elias Ferguson est la première série d’un trio d’auteurs italiens talentueux et complémentaires…

Désormais à la tête de l’entreprise familiale, Elias a pris de l’assurance mais doit faire face à une série de revers qui pourrait fragiliser sa position au sein de la firme. Devant les exactions commises par les nazis, il accepte d’extraire un brillant scientifique allemand pour le conduire aux Etats-Unis où il pourrait travailler sur une arme à même de changer le cours de la guerre à venir…

Un dessin épuré et stylisé, un découpage énergique, des personnages charismatiques et tourmentés et un scénario rythmé et entraînant sont les ingrédients de ce second opus qui nous entraîne au cœur des abysses pour un récit d’aventure haletant… Que dire sinon vivement el troisième et dernier tome de la série !

Elias ! J’ai des nouvelles pour toi. Elles ne vont pas te plaire.Kennocha