Le soleil a disparu. Les récoltes diminuent d’années en années, menaçant la survie d’une petite communauté… Même les abeilles semblent avoir déserté cette terre et c’est au pinceau qu’il faut désormais polliniser les tournesols dont les graines assurent leur subsistance…

Victor est trop jeune : il n’a jamais vu le soleil et n’en connaît que la description de sa grande sœur, Léna : un rond tout jaune dans le ciel… Cela suffit à donner envie au garçon de partir à l’aventure pour retrouver ce soleil dont on dit qu’il se morfond au pied de la Montagne Noire… Son optimisme enfantin convainc sa sœur de l’accompagner dans sa quête…

Prétextant la recherche d’un jouet, les voilà partis à l’aventure, armés d’un bâton de marche, d’une vieille paire de jumelles et d’une besace contenant une poignée de graines de tournesol.

Après son superbe et poignant d'Ambre et de Feu Hélène Canac signe un premier album solo en forme de conte écologique et post-apocalyptique résolument optimiste…

Cette présente histoire se déroule dans un futur proche, alors que le soleil lui-même semble s’être lassé de l’homme, n’éclairant plus la Terre de sa lumière, source de vie… Mais les adultes n’en ont cure et pensent que les enfants ne sont pas concernés par la situation qui les préoccupe… Si la situation est plus préoccupante encore que celle que nous connaissons, on sait que la catastrophe annoncée depuis les années 70 par des militants écologiques se précisent et se rapproche à grandes enjambées : dérèglement du climat, tempêtes, inondations, sécheresse, incendies, problèmes d’approvisionnement en eau potable, disparition des espèces animales et végétales… Et, malgré ces avertissements qui vont crescendo depuis des lustres, la prise de consciences des boomers et de leurs enfants en général et des politiques en particulier ne semble pas être pour demain… Seule quelques voix se font entendre et parmi eux, les jeunes qui sont, il est vrai, les principaux concernés par ces bouleversements en cours et à venir… Il y a tout cela en filigrane dans ce récit d’aventure, même si, destiné à un jeune public, le propos s’avère édulcoré et adoucit par l’espoir…

La quête de Victor et de sa sœur s’avère pleine de surprises et de rencontres qui la jalonneront jusqu’à ce qu’il retrouve la tanière du soleil et fasse renaître l’espoir, comme on plante une petite graine qui plus tard donnera une plante ou un arbre… On retrouve un peu de l’esprit de Hayao Miyazaki avec cette nature maltraitée qui se retrouve au centre de l’histoire mais aussi dans la tendresse qui se dégage des deux protagonistes, l’une écartelée entre l’enfance et l’âge dit de raison et l’autre animé par une pulsion de vie enthousiasmante et communicative…

Et il y a ce dessin plein de vie et de malice dont Hélène Canac a le secret… La magie opère dès la couverture et accompagne les gamins tout au long de leur quête, même lorsqu’ils se retrouvent au cœur d’une inquiétante décharge où échouent toutes les choses que les humains ont patiemment construit et qui, désormais inutiles, ont échoué en ces lieux habités par des hordes de rats qu’on imagine radioactifs… Si les planches de l’album s’avèrent tout à la fois belles et émouvantes, la dernière est tout juste somptueuse, car d’une beauté revigorante…

Reprenant la structure et les motifs des contes, Hélène Canac nous entraîne dans un récit d’aventure teinté d’écologie…

Dans un monde post-apocalytique, le soleil a disparu, menaçant la disparition de la vie elle-même… Prétextant de retrouver son jouet, un bateau parti à la dérive sur un petit cours d’eau, Victor et sa sœur partent à la recherche du soleil… Victor est un garçon plein de rêves et vie alors que sa sœur, adolescente lucide et protectrice, en veut aux adultes de n’avoir rien fait pour protéger leur planète…

Le dessin lumineux de l’autrice porte joliment ce récit plein de tendresse et d’optimisme destiné à un jeune public, plus conscients peut être des enjeux climatiques et écologiques qui devraient être au centre de nos préoccupations et de celles de nos politiques…

- Ca ne va pas Léna ?
- Ils ne veulent pas m’écouter., comme si ça ne me concernait pas. Mais je vis ici ! On vit tous sur cette planète. Je leur en veux de n’avoir rien fait pour la protéger. Même le soleil a préféré senfuir. Et eux, ils se disputent.dialogue entre Victor et Léna