Fiche descriptive Histoire Winoc (d'après le roman de Yasmina Khadra) Winoc Winoc Philéas 14 septembre 2023 20€90
9782491467654 Chronique Les sirènes de Bagdad La fabrique du terroriste |
20 mars 2003. Bafouant le droit international et sans mandat de l’ONU, une coalition dirigée par les Etats-Unis envahit l’Irak, marquant le début de la seconde Guerre du Golfe. Dans un Irak débarrassé du tyran mais occupé par les américains, un jeune bédouin vivait presque paisiblement auprès de sa famille dans le petit village de Kafr Karam. Mais un jour, les G.I. investissent leur modeste maison, malmènent et humilient le patriarche devant ses enfants et son épouse… Le jeune bédouin ne peut laisser l’humiliation de son père impunie… Lui qui avait la violence en horreur allait se métamorphoser en candidat au suicide pour frapper l’occident qu’il juge responsable du déshonneur de son père… une immersion dans l’Irak de l’après seconde Guerre du Golfe Winoc s’empare du roman de Yasmina Khadra pour esquisser un portrait saisissant de l’Irak d’après la seconde Guerre du Golfe à travers les yeux d’un jeune bédouin que rien ne prédestinait à devenir terroriste.Winoc, dessinateur du Postello ou de de Mémoire nous dépeint tout d’abord le quotidien presque paisible d’une famille qui semble vivre en marge de la guerre. A travers des discussions entre villageois, l’auteur pointe ls différentes façons dont les irakiens perçoivent l’invasion de leur pays, entre ceux qui se réjouissent de la chute de Saddam Hussein tout en regrettant que son peuple ne l’ai pas démis seul, et ceux qui dénonce l’occupation de leur pays par les force coalisées… Ensuite, il pointe les exactions de l’armée américaine que l’on va voir abattre froidement un simple d’esprit qui ne les menaçaient en aucune façon… Puis vient le drame de l’humiliation du père, que les soldats américains, étranger à la culture des bédouins, ne pouvaient comprendre, même si leurs actes et la violence tant physique que verbale dont ils usent est à elle seule condamnable… Cet événement va faire basculer la vie du jeune bédouin, le poussant dans le bras de groupes terroriste, seuls à même de lui permettre de laver l’affront qui vient d’être fait aux siens. Mais cela aurait-il suffit à ce qu’un jeune homme qui avait jusque-là la violence en horreur participe à un attentat suicide ? Sans doute pas… Encore fallait-il qu’il soit embrigadé par des terroristes qui ont détecté la faiblesse du jeune homme et qui n’ont eu qu’à le pousser un peu pour l’entraîner dans leurs rangs, avec des phrases toutes faites et l’appel à son sens de l’honneur… des personnages plein d’humanité La sobriété du dessin de Winoc sert remarquablement le récit. Son trait épuré et sans fioriture mettant l’humain au cœur du récit... On suit l’itinéraire du jeune homme qui le conduit inexorablement vers sa fin et on se laisse gagner par l’impression d’un formidable gâchis. Le comportement outrancier des américains et le lavage de cerveau réalisé par les terroristes ont suffi à faire d’un jeune homme pacifiste une arme redoutable…Winoc s’empare des Sirènes de Bagdad, roman de Yasmina Khadra, auteur algérien à qui l’on doit notamment des Hirondelles de Kaboul pour en signer une adaptation sensible et bouleversante… Dans l’Irak d’après la seconde Guerre du Golge, après avoir vu son père humilié par des GI américains, un jeune bédouin n’a d’autre choix que de le venger… Pourtant peu enclin à la violence, il va se jeter dans les bras de terroristes qui vont utiliser ses faiblesses pour le pousser à commettre un attentat suicide… Porté par un dessin épuré qui fait la part belle à l’humanité de ses personnages, l’auteur décrit avec finesse les exactions des troupes de la coalitions occidentales qui agissent sans aucun mandat, les tiraillements qui déchirent la société irakienne et la façon dont les terroristes embrigadent la jeunesse… Tout semble réuni pour une fin tragique… Mais l’implacable scénario de Yasmina Khadra est tout à la fois plus beau et plus cruel encore qu’on ne pouvait l’imaginer… Les Sirènes de Bagdad et un album coup de poing et tout juste bouleversant de justesse dont l’histoire reste, hélas, cruellement d’actualité… Mon père a vu que j’avais vu. Ma mère a vu que j’avais vu. Mes sœurs ont vu ma mère pâlir. Elles ont fermé les yeux. Les américains n’ont rien vu. Ils ont humilié mon père. Je suis son seul fils condamné à laver l’affront dans le sang. Moi qui ai le sang en horreur.monologue du jeune bédouin
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