Collatéral est un film à part, une sorte de road movies à travers sur les avenues de Los Angeles, un voyage au bout de la nuit, plein de cynisme et de désillusions.

Les deux personnages principaux sont denses et intéressants, plus complexes qu’il n’y parait au prime abord. Vincent est un tueur froid, cynique et mysantrope. Max, un chauffeur de taxi humain à tendance bon samaritain qui poursuit un rêve inaccessible. Mais leurs différences masquent ce qui les rapprochent, finalement : la solitude et les rêves brisés. Tous deux vont s’enfoncer dans la nuit de Los Angeles qu’ils sillonnent, laissant derrière eux une traînée sanglante.

Les acteurs sont bons, avec une mention spéciale à Jamie Foxx dont l’interprétation brillantiscime éclipse celle de Tom Cruise, convainquant dans ce rôle à contre emploi de tueur.

La mise en scène est fluide et nerveuse. Le scénario, dont l’issue est peut-être trop prévisible, réserve néanmoins de très bonnes surprises, délicieusement cyniques. Les scènes d’action sont menées avec efficacité et dynamisme. On retiendra particulièrement la scène très réussie se déroulant dans une boîte de nuit bondée de la Cité des Anges.

La bande originale du film est un petit bijou, la musique soutenant admirablement bien l’action.

Sans être le plus grand film de Michael Mann, Collatéral n’en reste pas moins un très bon film.



Le thème et l'enquête de police esquissée en toile de fond, avec les liens avec une seconde affaire similaire qui a vu un chauffeur de taxi sans histoire abattre deux hommes apparemment choisis au hasard avant de se donner la mort, nous avons, avec un peu de travail, un très bon scénario pour un jeu tel que Cops, qui permettra à un groupe d'enquêteur de voir l'envers du décor et d'empêcher si faire se peu Vincent de remplir son contrat...

Note : Pour la petite histoire, ce film a été projeté en avant première grand public unique en France parce que le distributeur du film, ayant décidé d’annuler toutes les avant premières hexagonale, a tout bonnement oublié de faxer l’info au St Ex à Strasbourg. Se rendant compte de sa bévue, il téléphone au cinéma qui refuse, faute de temps, à déprogrammer la séance… Reste à savoir si le distributeur prendra des mesures de rétorsion sur le cinéma…

Comme d'hab avec Mann. Une pure tuerie. Un film incroyable. Pour moi, le meilleur film 2004 pour l'instant. Ce gars filme Los Angeles, la nuit, les relations entre ses personnages d'une manière magistrale. C'est un peu l'équivalent de Scorcese de l'autre côté de l'Amérique. Lu'n magnifie New York, l'autre n'en finit pas de nous filmer Los Angeles.
Le rythme, l'image, la photo, les scènes d'action, le développement de ses personnages, autant de preuves que Michael Mann est définitivement l'un des meilleurs réalisateurs des USA. Certe, à mon avis, sa meilleure réalisation reste Révélations, mais ce film talonne de près son meilleur film.

Je ne peux pas dire que c'était une bonne surprise, je savais, j'étais sûr que ce serait un chef d'oeuvre. Mais bon, j'en suis ressorti conforté. Mann confirme si besoin est sa place à la droite de Lynch dans mon panthéon personnel.

L'interêt de ce film n'est pas, à mon sens, dans son originalité, ni dans le rôle de méchant de Tom Cruise (même s'il est très bon) ni même dans ses scènes d'action, néanmoins tout à fait honorables. Non, l'interêt est dans l'ambiance, dans la manière dont est filmée la ville tentaculaire le temps d'une nuit hors du commun, la relation entre les personnages, et comment ils s'influencent l'un l'autre, leur affrontement, bref, c'est vraiment un putain de bon film, assurément.

Pour l'instant, c'est le meilleur film que j'ai vu en salle en 2004.