Paul est né en France en 1985. Sa vie a basculé lorsque l’ISS à bord de laquelle il était embarqué s’est crashée. Bouleversant ses connaissances scientifiques, il s’est retrouvé sur une planète perdue, à l’autre bout de l’univers, en compagnie d’hommes et de femmes arrachés comme lui à leur époque par un orage temporel…

S’agrandissant au fil des orages, une petite communauté s’est organisée au cœur de Newtown… Mais la cohabitation est parfois difficile avec ses membres de différentes cultures venant de différentes époques…

Conservant son esprit scientifique, Paul tente de comprendre ce nouveau monde dont il découvre les codes, guidés par Bohémond, un chevalier qui assume tant bien que mal le maintien de l’ordre de la communauté… Mais tant de choses échappent à son entendement : pourquoi la majorité des membres de la communauté ont été arrachés à leur temps entre le XIVe et le XXIVe siècle ? Pourquoi le ciel est vide d’autres astres ?

Pour ne rien arranger, le fragile équilibre patiemment construit par ces exilés s’apprête à voler en éclat suite au bannissement de l’un des leurs…

Outre la couverture superbe et intrigante, la préface de Denis Bajram, scénariste et dessinateur du fascinant Universal War One, chef d’œuvre de la SF, donne d’emblée furieusement envie de se plonger dans cette nouvelle série… Les noms de Vincent Brugeas, Ronan Toulhoat et Brice Cossu ne faisant que renforcer l’attrait qu’exerce l’album sur les amateur de ce genre fascinant qui nous donne à voir notre monde à travers le prisme d’une technologie, maîtrisée ou non, qui vient bouleverser nos repères et amplifier certaines travers de nos sociétés contemporaines.

Comment ne pas être, dès les premières planches, bluffé par le formidable travail graphique d’un duo de dessinateurs au sommet de leur art ? Du dessin percutant et bougrement efficace qui nous immerge avec force au cœur de scènes d’action particulièrement ébouriffantes à la mise en couleur somptueuse d’un Yoann Guillo en grande forme ? La première planche est de toute beauté et pose tant de questions qu’on ne peut qu’être pris du désir frénétique de lire la suite du récit ? La séquence de combat suivant l’orage temporel est tout juste sidérante et particulièrement efficace car on n’en connaît ni les tenants ni les aboutissants, immergés que nous sommes dans un univers dont nous ne connaissons rien… Et que dire de l’apparence des personnages, du soin apporté aux décors, mêlant des éléments arrachés, comme les personnages, à notre passé comme à notre futur? L’ensemble est tout à la fois cohérent et intrigant, esquissant les contours d’un univers inventif dont il nous tarde de connaître le développement…

Mais, même excellent un dessin ne suffit pas à faire un album incontournable. Mais en matière d’écriture, Vincent Brugeas, scénariste, entre autre, de Bloc 109, du Roy des Ribauds ou de Nottingham, n’a plus grand-chose à prouver… Même si on ne peut qu’être impressionné par la façon dont il introduit, par petites touches, un univers dense et foisonnant après y avoir immergé le lecteur, faisant d’emblée voler en éclat ses repères spatio-temporels… Sa complémentarité et sa complicité avec les dessinateurs semblent évidentes tant leurs travail respectifs s’enrichissent l’un-l’autre… Mais force est de reconnaître que sa façon de charpenter et de conduire ce premier opus, la richesse de l’univers et les personnages hauts en couleurs qui portent le récit conjugué à un dessin somptueux débordant d’énergie font qu’on attend avec impatience la suite de cette histoire de SF riche en promesse !

Avec La Terre en question, Vincent Brugeas, Ronan Toulhoat et Brice Cossu jettent les bases d’un récit de science-fiction aussi fascinant qu’envoûtant…

Pour une raison inconnue, des hommes et des femmes sont arrachés à leurs époques par des tempêtes temporelles pour être jetés sur un planète hostile semblant se situer en dehors du système solaire. Parmi eux, Paul, scientifique et ancien astronaute de l’ISS, tente de comprendre les lois physiques qui la régisse tandis que l’exil d’un des membres de la petite communauté, hostile aux nouveaux arrivants, allait fortement l’ébranler…

La narration impeccable est portée par un dessin de haute tenue composé à quatre mains par un Brice Cossu se chargeant du découpage et du crayonné et un Ronan Toulhoat encrant les planches avec maestria, le tout sublimé par la colorisation subtile d’un Yoann Guillo au sommet de son art… C’est peu dire que nous avons été conquis par cet entraînant premier opus de Bomb X dont nous attendons la suite avec une impatience frénétique…

Si un scénariste avait écrit ça, nous lui aurions jeté des cailloux.Paul