Pour avoir choisi l’amour de la plus belle femme du monde en donnant sa pomme à Aphrodite dans le Jardin des Hespérides, le jeune Pâris, prince troyen, allait déclencher la Guerre de Troie…
Car Ménélas, roi de Sparte, a assez mal pris de voir sa femme, la belle Hélène, enlevée par Pâris… Après, ce fut clairement le bordel : au nom du serment de Tyndare (merci Ulysse !), les princes grecs durent suivre Ménélas devant les murailles de Troie pour assiéger la puissante cité…
Le voyage (Road trip entre potes !) fut long, très longs, mais bien moins que la Guerre de Troie qui après bien des péripéties, vit les grecs l’emporter sur les troyens à grand renfort de cheval à roulette…
Après avoir assassiné une seconde fois César en le lapidant à coups de salades (
Salade César) et réécrit au vitriol les Mémoire de Napoléon (
Waterlose), Karibou retrouve Josselin Duparcmeur pour revisiter la Guerre de Troie, prenant le risque d’être traînés en justice par les virulents ayants droits d’Homère, si tant soit est qu’il ait existé… et qu’il ait eu des descendants.
Voilà un album iconoclaste qui devrait être remboursé par la sécu tant les situations burlesques et décalés imaginés par l’irrévérencieux scénariste sont mises en image avec un humour tendrement décapant par les cayons inspirés de son complice dessinateur… Leur complicité et leur complémentarité est une évidence tant texte et dessin se répondent et s’enrichissent l’un l’autre avec un sens du rythme et de l’absurde particulièrement savoureux qui évoque l’humour so british des Monty Pythons. Si chaque page se suffit à elle-même, l’effet running-gag rend chacune des répliques plus percutantes encore… Le récit est entrecoupé d’interludes antiques où l’on va croiser un sphynx un brin barré, un Hercules un peu las, un Prométhée résolument optimiste, un Jason aux motivations interlopes ou un Thésée tragiquement écervelé…
On croise dans cette fresque baroque et joyeusement barrée les héros emblématiques de la guerre de Troie, de Achille qui va piquer sa célèbre colère au rusé (malgré lui) Ulysse, Nestor, Agamemnon, Priam, Hector sans oublier Hélène et Pâris qui s’aime d’amour fraternel uniquement parce que sinon, c’est limite incestueux…
Et un bon paquet d’amphores et de kebab, avec sauce au choix… Même barbecue ? Oui, même barbecue…
Troie zéro est typiquement le genre d’album dont il est difficile de parler… C’est comme raconter un film des Monthy Python, le plus simple, c’est de le regarder… Sinon, ça ne fonctionne pas…
Avec le sens de l’absurde qui les caractérise et après avoir revisité l’assassinat de César et les Mémoires fantasmées de Napoléon, Karibou et Josselin Duparcmeur revisite le plus célèbre texte antique, à savoir l’Illiade d’Homère… à leur sauce (barbecue) bien évidemment… Rythmé autant que déjanté, leur nouvel album se dévore avec délectation et donne furieusement mal au ventre tant ces deux auteurs osent tout, avec une créativité et une inventivité saisissante…
Un véritable remède contre la morosité ambiante ! Et, en ces jours tristes, on en a clairement besoin !