Avril 1919. La guerre s’est achevée mais le traité de paix qui y mettra un terme définitif n’est pas encore signé.

Après s’être retrouvé, Luce, Lucien et Luigi partent à la recherche de Lucas… Ils ne peuvent pas croire que ce dernier soit mort dans le naufrage du bateau qui devait le conduire en Angleterre et décident de se rendre au Pays-Bas, au Château d'Eijsden où Lucas aurait trouvé refuge avec d’autres enfants réfugiés des zones occupées…

Si leur ami ne s’y trouve pas, il a néanmoins laissé une lettre à leur attention, une lettre dans laquelle il raconte son périple après sa séparation d’avec Ludwig qui a été capturé par les allemands…

Régis Hautière et Hardoc poursuivent leur formidable saga qui nous raconte la vie d’une poignée de gamins, la plupart orphelins, durant la Grande Guerre : Lucas, Lucien, Luigi, Ludwig et Luce… Les Lulus donc !

Ce neuvième tome de la série est donc consacré à Lucas, le plus jeune de la bande… Comme René Goscinny l’avait fait avec son Petit Nicolas, Régis Hautière a fait de Lucas le narrateur de sa propre histoire, en adoptant le ton et les tournures d’un gamin de son âge. Ce parti pris rend son récit particulièrement poignant et le personnage de Lucas on ne peut plus touchant… L’histoire qui nous est contée est donc cette fameuse lettre qui sera remise à Luce, Lucien et Luigi et dans laquelle Lucas raconte ses aventures… On y apprend son arrivée au château Château d'Eijsden (une demeure existante bel et bien !), son amitié avec la jeune Marie, souffre-douleur d’une bande de gosses dirigée par Agnès qui ne supporte pas que celle qu’elle surnomme Marie-la-Folle n’aie pas peur d’elle… Leur complicité est joliment retranscrite au fil des escarmouches avec la bande d’Agnès qui va leur donner bien du fil à retordre… Oscillant entre drame et humour, le récit s’avère captivant et la dernière planche abandonne une fois encore le lecteur à cette frustration de devoir patienter pour découvrir la suite des aventures de nos Lulus…

Le dessin semi-réaliste d’Hardoc est l’un des charmes et l’une des forces de cette série captivante qui nous donne à voir la guerre à hauteur d’enfant. Particulièrement expressif, son trait donne vie à ces gamins jetés dans une guerre qui déchire l’Europe mais dont on n’entend que le tumulte lointain… Chacun de ses Lulus s’avère bougrement attachants et Lucas, le plus jeune d’entre eux, ne fait pas exception à la règle. Voir ce gamin haut comme trois pommes prendre la défense de Marie contre des ados exécrables mais plus grand et plus fort que lui s’avère particulièrement bouleversant, de même que la façon dont les auteurs esquissent les liens qui vont tous deux les unir, la méchanceté d’Agnès et de sa bande contrastant avec leur inébranlable amitié… Alors que les couleurs réalisées à deux mains avec David Perimony soulignent avec finesse les différentes ambiances de l’histoire, le découpage de l’album s’avère impeccable, tant pour accentuer la dramaturgie ou l’aspect rocambolesque de certaines séquences que pour rendre la lecture de l’album particulièrement fluide… Savamment composée, la couverture de l’album est une fois encore magnifique…

Avec la Guerre des Lulus, Régis Hautière et Hardoc nous entraînent dans les coulisses de la Grande Guerre à la suite d’une bande de gamins aussi débrouillards qu’attachants.

Dans ce neuvième opus, nous allons suivre Lucas que ses amis s’efforcent de retrouver… Par le truchement d’une lettre adressé aux Lulus, il va leur raconter ce qui lui est arrivé depuis qu’il a été séparé de Ludwig, capturé par les allemands…

Le dessin semi-réaliste de Hardoc met joliment en image le scénario de son complice scénariste en nous racontant, à hauteur d’enfant et avec ses mots, une aventure riche en rencontres et en péripéties… Porté par une structure narrative impeccable et un découpage de haute tenue, cette nouvelle aventure s’avère des plus passionnantes… et il nous tarde de lire la suite des aventures des Lulus !

D’abord je voulais écrire à Lucien mais je ne sais pas où il est. Et Ludwig t Luigi non plus. Luce, je sais qu’elle est chez sa grand-mère mais je ne me rappeler pas son adresse. En fait, la seule adresse que je connais par cœur, c’est celle de la maison des enfants trouvés, parce qu’elle est facile à retenir.dialogue