Paris, 1889… Alors que l’exposition universelle bat son plein et que la capitale se retrouve sous le feu des projecteurs, un troisième cadavre vient d’être découvert dans les hauteurs de la Dame de Fer qui surplombe Paris. Le gouvernement tente d’étouffer l’affaire qui pourrait perturber le bon déroulé de l’exposition mais il est évident qu’ils ont affaire à un tueur en série…

L’inspectrice Éléonore Kowalski est chargée de l’enquête et on lui adjoint Jules Castignac, une nouvelle recrue fraîchement émoulue de l’école de police et très probablement pistonnée dont le comportement excentrique et la personnalité quelque peu incontrôlable a le don d’énerver Kowalski qui ne manquera pas de le renvoyer vertement dans les cordes…

Cette tortueuse affaire va les mener à enquêter sur une société secrète qui semble lié au culte d’une déité amérindienne et dont Alexandre Beaumont, un banquier protégé et corrompu ferait partie…

L’élégante couverture pose avec force le décor de ce polar steampunk et ésotérique se déroulant dans un Paris de la Belle Epoque fantasmé. Les auteurs ont privilégié l’action virevoltante au réalisme, donnant par exemple un maire à Paris qui n’en n’a plus depuis 1871 et la fin de la Commune (ce qui perdurera jusqu’à l’élection de Jacques Chirac en… 1977 !) ou faisant de l’héroïne la première inspectrice alors que les premières femmes n’entreront dans la police qu’en 1914… comme dactylo…

Le décor donc, ne se veut nullement historique, même s’il contient des éléments authentiques, comme la Présence de Buffalo Bill lors de l’expo universelle de 1889… Ce mélange permet aux auteurs de créer un univers plein d’inventions et de mystères grâce auxquels ils peuvent poser une atmosphère singulière. L’action est au cœur de ce récit à la pagination généreuse et le tandem formé par les deux enquêteurs fonctionne parfaitement, avec suffisamment d’humour dans les dialogues pour les rendre accrocheur et souligner l’ambivalence de leur relation. Le dénouement de l’enquête est peut-être un brin abrupt avec un twist pour le moins inattendu qui vient rebattre une dernière fois les cartes alors que le dernier masque tombe… Mais l’ensemble n’en reste pas moins entraînant et devrait ravir le public résolument ado auquel il se destine.

Assurant à quatre mains les dessins de l’album, Brice Cossu et Sentenac Alexis signe un album graphiquement très convaincant. Les dessinateurs esquissent les contours d’un Paris rétrofuturiste entraînant tandis que leurs planches s’avèrent particulièrement dynamiques grâce à un découpage moderne et aéré, alternant plan larges et resserrés pour servir au mieux l’action. Rehaussé par la colorisation de Piky Hamilton, le dessin s’avère des plus efficace… Les auteurs se sont amusés à cacher quelques easter eggs dans leurs planches, telle une célèbre boucherie relookée version Art Nouveau ou un fameux héros masqué créé par Bob Kane et Bill Finger dont le portrait figure parmi les suspects potentiels ou une épicerie au nom d’un célèbre dessinateur.

Maxe L'Hermenier tisse un polar se déroulant dans un Paris de la Belle Epoque teintée de steampunk où il situe une enquête nerveuse menée par deux enquêteurs iconoclastes…

Alors que l’Exposition Universelle de 1889 bat son plein, un tueur en série met en scène ses meurtres macabres perpétrés au sommet de la Tour Eiffel… Craignant pour l’image de la France à l’international, les autorités étouffent l’affaire et Éléonore Kowalski, l’inspectrice chevronnée chargé de l’enquête, se voit adjoindre un jeune inspecteur pistonné et exubérant pour traquer le meurtrier et mettre un terme à ses agissements…

Porté par un tandem de policiers hauts en couleur et calibré pour un public adolescent, le scénario rythmé est servi avec une redoutable efficacité par le dessin dynamique et virevoltant signé à quatre mains par Brice Cossu et Sentenac Alexis qui semblent avoir pris un réel plaisir à mettre ce récit en image…

- Ce n’est pas la première fois qu’on essaie de le coincer… Il colle bioen à la description de notre tueur. Bien joué Kowalski !
- Merci chef !!
- Hum ! Ce n’est pas parce qu’un animal a des plumes aux fesses qu’il s’agit forcemment d’un oiseau… Y’a qu’à voir au Moulin Rouge !
- Mmh… C’est qui le comique de service ?
- Je suis désolé, j’aurais dû vous le présenter… Il s’agit de Jules Castignac, mon nouveau collègue qui remplace Pat…
- Le pistonné qui nous vient du ministère ?! On dirait qu’il y a du relâchement dans le recrutement…dialogue entre le Commissaire, Kowalski et Castignac