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Le Feu et la Glace
Le Feu et la Glace



Fiche descriptive

Roman Graphique

Jean-Luc Cornette

Jürg

Jürg

Futuropolis

3 avril 2024


20€

9782754833103

Chronique
Le Feu et la Glace
Le film perdu

Le 17 juin 1929, à Berlin, Georg Wilhelm Pabst commence le tournage du Journal d’une Fille Perdue avec Louise Brooks qui sympathise avec Marlene Dietrich qui leur rend visite. Une amitié-rivalité nait entre les deux jeunes femmes. Kurt Weill, qui est à Paris, appelle son ami Pabst. Il lui parle d’une chanteuse et comédienne noire extraordinaire, Adelaide Hall. Il faut qu’il la rencontre. Pabst pense tout de suite à un film avec elle et Louise.

Mais Louise repart après le tournage aux États-Unis. Son billet sur le S.S. Homeric au départ de Cherboug est réservé le 31 juillet. Alors, Weill et Pabst s’organisent. Ils mettent Bertold Brecht à contribution avec qui Weill a écrit et composé L’Opéra de Quat’Sous, l’année précédente. Il doit écrire un scénario en un mois qui doit pouvoir être tourné en 6 jours.

Lorsque le tournage s’achève, Pabst, Brooks et Dietrich et son chef opérateur, Allgeier, le scénario de Brecht sous le bras, sautent dans un train pour Paris. À Paris, Kurt Weill présente Adelaide Hall à l’équipe. Et Charles Vanel jouera le rôle du marin séducteur. Le 31 juillet 1929, le Paquebot S. S. Homeric largue les amarres…
un excellent album!


Le film perdu
Le Feu et la Glace, planche de l'album © Futuropolis / Jürg / CornetteAlors que Georg Wilhelm Pabst tourne Fille Perdue avec Louise Brooks, la grande Marlène Dietrich, un temps pressentie pour le rôle, leur rend visite. L’actrice va se prendre d’affection pour Louise Brooks dont la fraîcheur et la spontanéité l’amuse et lui faire découvrir les milieux interlopes du Berlin nocturne…

Lorsque son Kurt Weill lui parle d’Adelaide Hall, une chanteuse américaine qui se produit à Paris et qui ferait une merveilleuse actrice, Georg Wilhelm Pabst imagine déjà la faire jouer avec Louise et Marlène dans son prochain film… Mais Louise doit repartir pour les Etats-Unis avant de revenir en Europe pour tourner un film avec René Clair ne peut que décliner son offre…

Mais Georg Wilhelm Pabst ne se laisse pas abattre ! Il demande à Bertold Brecht d’écrire un scénario qui sera tourné durant les six jours que durera la traversée de l’Atlantique à bord du bateau qui ramène Louise en Europe… Le 31 juillet 1929, le S.S. Homeric lève l’ancre… Le tournage du premier film parlant européen peut commencer…


Le Feu et la Glace, planche de l'album © Futuropolis / Jürg / Cornette
chroniques d’un tournage imaginaire
Un film réalisé par Georg Wilhelm Pabst, écrit Bertold Brecht et réunissant Marlène Dietrich, Louise Brooks, Adelaïde Hall sur une même affiche a de quoi émoustiller les cinéphiles les plus exigeants…

Mais ce film n’a jamais existé que dans l’imagination fertile de Jean-Luc Cornette qui fait revivre avec force détails l’effervescence des années folles et la formidable liberté qui régnait alors dans un Berlin déjà gangréné par les idées nationalistes qui, d’ici quelques années, allaient porter Hitler au pouvoir et faire basculer l’Europe dans la guerre… Porté par l’énergie Georg Wilhelm Pabst et la liberté de ces trois femmes, l’histoire de ce tournage s’avère tout à la fois drôle, rafraîchissante, et entrainante, avec un soupçon de drame pour charpenter l’ensemble et faire de cette folle traversée réunissant deux mondes un moment charnière entre l’insouciance et la créativité de l’entre-deux guerre et les années sombres qui s’annoncent en filigrane…

Le Feu et la Glace, planche de l'album © Futuropolis / Jürg / CornetteChacun des personnages de ce récit virevoltant est joliment campé alors que la complicité entre Louise Brooks et Marlène Dietrich, deux monstres sacrés du cinéma, apparait comme un évidence… Les dialogues du scénariste s’avèrent savoureux et sont indéniablement l’un des atouts de l’album…

Après avoir signé Fleur de Tonnerre, fascinante et glaçante adaptation du roman éponyme du regretté Jean Teulé, Jean-Luc Cornette retrouve le talentueux Jürg dont le trait semi-réaliste, follement élégant, sensuel et délicieusement expressif, n’est pas le moindre des charmes de ce Feu et la Glace. A l’instar d’une Marlène Dietrich ou d’une Louise Brooks, ses personnages s’avère plein de vie et de malice. Son approche de la couleur s’avère tout à la fois somptueux et pertinent, avec ces séquences en noir et blanc lors des séquences filmées qui donnent ainsi corps à ce film dont on suit le tournage… Le découpage de l’album s’avère quant à lui particulièrement fluide, guidant l’œil du lecteur avec finesse et retranscrivant avec force l’esprit de ces Années Folles…

Le Feu et la Glace, planche de l'album © Futuropolis / Jürg / CornetteAvec le talent qui est le sien, Jean-Luc Cornette nous entraîne dans les coulisses du tournage d’un film imaginaire réunissant à l’affiche deux actrices mythiques de l’âge d’or hollywoodien…

Georg Wilhelm Pabst rêve de réunir à l’écran la pétillante Louise Brooks, avec qui il vient de tourner Loulou et Le Journal d'une fille perdue, la sublime Marlène Dietrich et la chanteuse Adelaide Hall… Hélas, le planning de Louise est bien trop chargé pour qu’elle puisse accepter la proposition… Le réalisateur demande alors à son ami Bertold Brecht d’écrire un film d’amour et d’action qui sera tourné à bord du paquebot ramenant Louise en Europe…

Follement rafraîchissant et porté par des dialogues hauts en couleurs, l’envoûtant scénario de Jean-Luc Cornette se conjugue une nouvelle fois avec le dessin du talentueux Jürg pour nous immerger dans l’insouciance virevoltante des Années Folles à la suite de deux femmes pétillantes complices à la vie comme à l’écran… Quel dommage que ce film ne soit qu’une fiction !... A moins que cet excellent album n’inspire un cinéaste pour porter à l’écran ces chroniques imaginaires d’un film disparu…


- Mon ami Bertolt Brecht nous a écrit un scénario plein d’action, de violence, d’amour et d’émotion. Comme toujours, on y voit des gens de différentes classes sociales s’opposer. Lisez-le, c’st très beau et il y a un beau rôle pour toi, Marlène.
- Je savais bien qu’un jour vous ne pourriez plus passer à côté de mon grand talent, mon cher Pabst. Et vous avez compris qu’il fallait au moins deux petites américaines face au sommet de la sensualité germanique.dialogue entre Georg Wilhelm Pabst et Marlène Dietrich /Citation_auteur]
Le Korrigan




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