Sur l’Île aux Géants Pétrifiés, Erioch et Khalipside , barons de la Légion Sombre, se livrent un ultime duel à l’issue duquel l’un des deux mourra…
Leur haine s’amorce dans les jeunes années de Khalipside , alors qu’Erioch et une poignée de ses légionnaire ont attaqué sur Hiésha Khom Nakhur, le monde dont était originaire Khalipside. Bien qu’inférieur en nombre, la Sombre Légion ne rencontra qu’une faible résistance, massacrant hommes, femmes et enfants… Khalipside, pourtant maître du Ghôm Shabbaln, aurait dû mourir ce jour-là… Mais le Baron Erioch en a décidé autrement… Bafouant son honneur de guerrier, il décide de l’épargner et de faire de lui entrouvrir les portes de la Sombre Légion…
Depuis lors, Khalipside n’aura de cesse que de s’élever dans la hiérarchie de la Sombre Légion pour pouvoir défier, tuer Erioch et se venger de ses affronts…
Ce présent album s’intègre dans la trame d’
I.S.S. Snipers, une série composée pour l’heure de cinq albums qui dépeint un univers âpre et violent… Scénarisé par Stéphane Louis qui avait signé les tomes 2 et 3 de la série mère,
La Légion Sombre en est un spin-off se déroulant deux siècles après les évènements relatés dans
I.S.S. Snipers…
L’affrontement entre Erioch et Khalipside n’est pas sans évoquer celui qui oppose Armand d'Hubert à Gabriel Féraud dans
The Duellists, adaptation du fascinant roman de Joseph Conrad et qui fut magistralement porté à l’écran par Ridley Scott… Comme eux, Erioch et Khalipside vont se retrouver alors que le jeune homme va peu à peu s’affermir et gravir les échelons de la hiérarchie de la terrifiante Sombre Légion…
Stéphane Louis fait montre d’une grande maîtrise narrative, avec cette séquence d’ouverture en cinémascope qui nous immerge d’emblée dans l’action… ou plutôt juste après l’action puisque le duel entre Erioch et Khali est achevé, ce dernier gisant démembré au pied de son adversaire, réclamant le coup de grâce…
Puis commence le récit proprement dit où l’on va voir Erioch planter la graine de la fureur qu’il entretiendra au fil des années alors que Khalipside, mû par sa soif de vengeance, n’aura de cesse que d’affronter son ennemi juré et néanmoins mentor au sein de la Sombre Legion… Tout le récit n’aura pour but que de conduire les deux protagonistes sur cette Île aux Géants Pétrifié, pour cet affrontement qu’on sait déjà perdu par Khali… A moins que… A moins que, comme bien souvent, les apparences ne soient perfides et trompeuses… Savamment orchestré le final en deux temps de Stéphane Louis, qui vient par ailleurs de signer les dessins du dix-huitième tome d’Aquablue, sur un scénario de Thierry Cailleteau, s’avère particulièrement réussi…
Si le scénario s’avère rythmé et entraînant, il est difficile ne pas être bluffé par l’envoûtant dessin d’Erwan Seure Le-Bihan… Il se dégage de ses compositions audacieuses et inventives une puissance impressionnante alors que sa mise en couleur confère à l’ensemble une singularité graphique indéniable…
Signé par Stéphane Louis et mis en scène par Erwan Seure Le-Bihan, La sombre Légion est un spin-off deI.S.S. Snipers, série-concept du dépeint un univers glaçant, âpre et violent…
Depuis que son peuple et sa planète ont été annihilé par les légionnaires du Baron Erioch, Khalipside, Maître du Ghôm Shabbaln, n’a de cesse que de gravir les échelons de la Sombre Légion pour pouvoir défier et occire sa Nemesis et néanmoins mentor…
Leurs multiples affrontements évoquent ceux des duellistes du roman de Joseph Conrad, adapté avec brio au grand écran par un Ridley Scott très inspiré et en bande-dessinée par l’impressionnant Renaud Farace… Mais leurs duels récurrents vont ici s’inscrire dans une machination machiavélique à double détente qui conduit le récit vers un final finement orchestré et somptueusement mis en scène par Erwan Seure Le-Bihan dont les compositions audacieuses et percutantes mettent magnifiquement en scène le scénario solidement charpenté de Stéphane Louis…
A cet instant-là, en le voyant fixer ses yeux sur moi, je ne pensais qu’à l’humiliation que j’avais subie... A la honte qu’il m’avait infligé.Khalipside