Le commissaire Pommard et son équipe continuent leur enquête sur la sanglante fusillade qui a fait deux morts dans un bar de Bayonne : Iban Calzada, Basque espagnol établi en France et Frankie Van Herke, patron d’une boîte de nuit.

L’enquête semble les conduire vers le GAL, nom donné aux commandos, recrutés dans les milieux d’extrême droite par le gouvernement espagnol pour traquer et exécuter les membres de l’ETA sur le sol français. Tout laisse à penser que leur prochaine cible serait un paisible éleveur qui aurait participé du commando qui a assassiné l’amiral Carillo-Blanco à Madrid, en 1973. Un ami de Pommard travaillant pour les RS l’informe de la date prévue pour l’exécution du pacifiste nationaliste catalan pour permettre au commissaire d’organiser sa protection…

Mais l’opération a été avancé d’un jour… Les tueurs ont été informés et tout laisse à penser qu’il y a une taupe dans l’équipe de Pommard…

Après ses fascinants mais glaçant Mystères de la République, Philippe Richelle referme le troisième volet consacré aux Affaires d’Etats, librement inspirées d’affaires bien réelles qui se sont déroulées dans les zones d’ombre de la République…

Affaires d’Etat – Extrême droite s’inspire ainsi de la retentissante Affaire Duprat qui occupait le poste de numéro 2 du Front National avant d’être victime d’un attentat à la voiture explosive… Cette série en quatre tomes explore les liens étroits existants entre les polices françaises et espagnoles et l’extrême droite… Le scénario de Philippe Richelle s’avère délicieusement alambiquée et il faudra au lecteur se replonger dans les trois premiers opus de la série pour l’apprécier à sa juste valeur… Car si les services de renseignements placent des taupes dans les milieux interlopes de l’extrême-droite, certains policiers sont prêts à prêter assistance aux policier espagnols dans leur traque des terroristes de l’ETA…

Comme de coutume, Philippe Richelle prend le temps nécessaire pour installer chacun de ses personnages tout en déroulant solide et entraînant plein de chausse-trappe et de faux-semblants… Il nous fait ainsi entrer dans l’intimité du commissaire Pommard, père un peu trop protecteur d’une jeune fille en âge d’avoir un petit ami, en faisant un être de chair et de sang et non un simple être de papier sans relief ni nuance… La fin de l’affaire du Van Dyck volé apportant une note délicieusement inattendue à l’un des arcs narratif de la série…

Epuré et réaliste, le dessin de Pierre Wachs nous plonge dans cette époque troublée. Son sens de la mise en scène donne à l’ensemble une dimension cinématographique qui colle bien à l’ambiance de l’histoire et nous immerge avec force au cœur des années 70…

Librement inspiré de l’affaire Affaire Duprat, non résolu à ce jour, cet ultime volet d’Affaires d’Etat nous immerge dans la mouvance d’extrême-droite des années 70, poitant les liens étroits qu’elle entretenait avec l’Espagne franquiste.

Le commissaire Pommard et son équipe poursuivent leur enquête sur la sanglante fusillade d’un bar de Bayonne… Ecartant la piste passionnelle, c’est vers le GAL, Groupes antiterroristes de libération, commando para-militaire et para-policiers clandestin traquant et exécutant les terroristes de l’ETA… Mais si des agents infiltrés dans leur rang par les services de renseignement français, des policiers les informent des opérations de police afin soutenir leur lutte contre le terrorisme… Entre manipulations et faux-semblant, il ne sera pas aisé pour le commissaire Pommard et son équipe de faire la lumière sur cette ténébreuse affaire…

Porté par le scénario au cordeau délicieusement alambiqué de Philippe Richelle et le dessin épuré de Pierre Wachs, cet ultime tome d’Affaire d’Etats – Extrême droite esquisse un portrait saisissant de la France des années 70 et s’avère tout aussi passionnant qu’édifiant… Tout amateur de polars et des zones d’ombre de la République y trouvera indéniablement son comptant…

Le scénario me paraît tout à fait invraisemblable. Vous pouvez arrêter la surveillance de Johanne Brunet…le commissaire Pommard