C’est la première journée de Gaëlle dans son nouveau collège… Si elle angoisse à l’idée de se retrouver dans un nouvel établissement, elle s’efforce de le cacher à ses parents et s’en va fièrement vers la porte de son établissement.
Mais chaque pas est pour elle plus difficile… Pour lui donner du courage, trois personnages tous droits sortis de son imagination et incarnant ses émotions apparaissent pour la soutenir… Elle leur demande de la laisser, persuadée de pouvoir s’en sortir seule… Elle prépare mentalement ce qu’elle dira quand elle arrivera dans la salle de classe afin que tout se déroule au mieux… La professeur l’installe aux côtés d’une élève avec qui elle semble avoir de nombreuses affinités…
Mais dès le repas de midi, elle se retrouve seule et sent l’angoisse monter… Elle se réfugie dans une pièce pour tenter de se calmer et… pénètre dans son imaginaire pour y trouver refuge, rejoint par ses trois créatures qui n’existent que dans sa tête… Bientôt, Milos, le psychologue qui la suit, s’introduit dans son univers pour lui expliquer qu’elle a fait une nouvelle crise et qu’il faut qu’elle le suive pour regagner la réalité…
Mais, encouragé par ses amis imaginaires, Gaëlle refuse de l’écouter, se sentant à l’abris dans cet univers où tout lui semble possible…
De nombreuse personnes doivent composer avec une maladie mentale qui les empêche d’avoir une vie ordinaire… Gaëlle, la jeune héroïne du récit, souffre de troubles dissociatifs : confrontée à un stress intense, elle perd pied et se retrouve coupée du monde qui l’entoure, isolée dans un univers imaginaire qu’elle compose pour se rassurer.
Oscillant entre songe et réalité, le récit n’est pas sans évoquer la célèbre histoire de Lewis Carroll, la première séquence se déroulant dans l’univers intérieur de Gaëlle faisant clairement référence au Tea Time avec le Chapelier fou… On retrouve d’ailleurs la thématique chère à l’auteur d’
Alice aux Pays des Merveilles avec cette enfance perdue à laquelle pense l’adulte avec nostalgie…
En permettant aux émotions de la petite fille de s’incarner, Valentina Venegoni montre ce qui se joue dans l’esprit tourmenté de Gaëlle et la lutte entre son ressenti et la raison, incarnée par le médecin qui va tenter de la ramener dans la réalité en usant de subterfuges pour duper les émotions, dont la Peur, qui lui donne sacrément du fil à retordre…
On est d’emblée subjugué par le dessin envoûtant de l’impressionnante Paola Amormino qui, aidé par les couleurs aussi somptueuses que lumineuses d’Ofride, nous esquisse les contours d’un univers féérique apaisant mais qui contient en germe une source d’angoisse inquiétante… Tous deux nous livrent des planches de toute beauté, mettant en scène de façon saisissante le monde intérieur de Gaëlle, écartelée entre l’envie de rester dans ce monde où elle se sent apaisée et l’envie de retrouver ses parents qu’elle aime et qui l’aiment en retour.
Le Chemin dans les étoiles nous invite à une expérience déstabilisante qui nous entraîne dans l’univers intérieur d’une petite fille souffrant de troubles dissociatifs qui l’isolent chaque fois un peu plus de la réalité…
Gaëlle s’apprête à rejoindre son nouveau collège… Son stress ne fait qu’aller crescendo alors qu’elle se rapproche de sa salle de classe, tandis que de petites voix intérieures lui donne des conseils peu apaisants… A la pause de midi, c’est la crise : se sentant rejetée elle s’isole et se réfugie dans son imaginaire… Son médecin traitant va l’y rejoindre pour tenter de la convaincre de revenir dans la réalité…
Pour dépeindre cette maladie mentale méconnue et difficile à diagnostiquer, Valentina Venegoni s’inspire de l’Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Carroll en entraînant le lecteur dans le monde intérieur foisonnant de Gaëlle… Superbement mis en scène par les crayons virevoltants de Paola Amormino et les pinceaux virtuoses de Ofride, le récit s’avère particulièrement envoûtant, proposant au lecteur une expérience étrangement dérangeante et pour le moins cathartique…
- Gaëlle. C’est l’école qui m’a appelé. Je suis venu parce que tu as eu une grosse crise. Tu t’en souviens ?
- Je n’ai pas envie d’en parler. Et si on mangeait quelque chose ? Je suis vraiment contente de te revoir. Tu es mon seul ami réel.
- Gaëlle…
- Assieds-toi ! Regarde, on a aussi de la limonade bien fraiche. Elle est aussi bonne que celle de maman, je t’assure.
- Gaëlle, je suis venu en tant qu’ami mais aussi en tant que docteur. Nous devons Nous devons résoudre cette crise.dialogue entre Milos et Gaëlle