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Kokoschka, portrait d'un amour expressionniste
Kokoschka, portrait d'un amour expressionniste



Fiche descriptive

Biographie

Max Vento

Max Vento

Max Vento

Steinkis

16 mai 2024


25€

9782368466971

Chronique
Kokoschka, portrait d'un amour expressionniste
les amours ne durent qu’un jour

Portrait d'un amour expressionnisteVienne, 1912. La capitale vit au rythme de l'art et de la culture. Pourtant, les oeuvres d'Oskar Kokoschka, peintre subversif, perturbent et bousculent la bourgeoisie. Le jeune homme possède un talent unique, mais il est extrême, en émotion comme en art.


À l'occasion d'une commande, il rencontre Alma Mahler, une riche veuve, impérieuse et fascinante. Les premiers mois de leur amour sont ceux d'un bonheur éphémère. Attirée par son talent, Alma voudrait faire de lui un artiste reconnu,...
un excellent album!


les amours ne durent qu’un jour
Kokoschka, portrait d'un amour expressionniste, planche de l'album © Stenkis / VentoVienne, 1912. La capitale autrichienne vit au rythme de l’art et de la culture. Les peintures expressionnistes du jeune Oskar Kokoschka, élève de Gustav Klimt, heurtent la bourgeoisie et l’establishment… Peignant les portraits de personnalité de la haute société viennoise, il place la vérité au-dessus de la beauté, quitte à heurter ses commanditaires…

A l’occasion d’une commande, il croise Alma, de sept ans son aînée, veuve du grand compositeur Gustav Mahler. Tous deux vont vivre une brève mais intense passion. Alma sera son Pygmalion et Oskar en sera amoureux fou… Fasciné par son talent, Alma voudrait faire de lui un artiste reconnu… Mais les crises de jalousie possessives du peintre vont peut à peu éloigner Alma… jusqu’à la rupture…


une histoire d’amour en un artiste et sa Pygmalion
Le dessinateur du Vieil Homme et les Narcos (sur un scénario de Ricardo Vilbor) nous propose une fois encore le saisissant portrait d’un homme, artiste avant-gardiste qui ne cherchait pas à sublimer ses modèles mais à les peindre tels qu’ils sont au fond d’eux-mêmes, une fois gratté le vernis des apparences.

Kokoschka, portrait d'un amour expressionniste, planche de l'album © Stenkis / VentoMais Max Vento ne se propose pas de nous raconter sa vie, de sa naissance en tant qu’artiste dans la Vienne bouillonnante d’avant-guerre à sa mort… Il centre son récit sur sa relation tumultueuse et passionnée qu’il eut avec Alma Mahler… Le récit nous entraîne dans l’intimité d’un peintre tourmenté qui va pour la première fois aimer et voir son art bouleversé par cette rencontre qui allait le marquer au fer rouge… Mais, à travers lui, c’et le portrait d’une époque qu’esquisse l’auteur espagnol, et plus particulièrement celui du milieu artistique et culturel de cette Vienne insouciante alors que le monde s’apprête à basculer dans la guerre la plus meurtrière de son histoire…

Si la naissance de leur amour s’avère tendrement touchante, leur étrange relation est décortiquée avec un soin méticuleux, avec une Alma attirée par le talent du jeune homme qui n’acceptera de l’épouser que s’il compose le chef d’œuvre qui fera de lui l’artiste renommé qu’elle croit avoir décelé en lui… Ce n’est pas tant l’homme qu’elle aime, mais l’artiste qui pourrait en éclore… On découvre un Oskar Kokoschka habité par son art, rongé par la jalousie, ravagé par la décision d’Alma de ne pas garder leur enfant et qui sombre peu à peu dans la mélancolie, peignant frénétiquement ce qui deviendra son chef d’œuvre, accouché dans la douleur : sa fascinante Fiancée du vent dans laquelle l’artiste a mis tout son amour pour Alma…

un dessin puissant et fascinant
Annonciatrice de la tragédie à venir, la couverture s’avère fascinante, avec ce peintre peignant frénétiquement sa toile tandis qu’une femme dont l’attitude peut sembler au prime abord aimante et protectrice mais dont le regard fuyant trahi leurs visions de l’amour… Le jeune homme puise son inspiration dans ses sentiments furieux et passionnés tandis que la femme cherche quelque chose au-delà de l’homme… Les planches de l’album s’avèrent fascinantes, tant par leur composition audacieuse que par leur mise en couleur singulière. Elles restituent avec art la Vienne de la Belle Epoque et mettant en scène des personnages bouleversants dont ce peintre que l’on voit peu à peu sombrer dans la folie alors qu’il voit, impuissant, son amour agoniser au fil des jours… Chargé de références à la propre vie du peintre et dramaturge, son Orphée et Eurydice s’avère bouleversante, avec ces allures de testament de son amour défunt…

Kokoschka, portrait d'un amour expressionniste, planche de l'album © Stenkis / VentoAvec Kokoschka, portrait d'un amour expressionniste, Max Vento signe une biographie du peintre qui se centre sur sa relation passionnelle et tourmentée avec Alma Mahler, la veuve du célèbre compositeur.

La Vienne d’avant-guerre est véritable creuset artistique et culturel. Oskar Kokoschka fut élève de Gustave Klimt avant de peindre des portraits qui heurtait leur commanditaire, l’artiste peignant ses modèles comme ils étaient, au-delà de leur apparence et sans rechercher la beauté… Mais sa route allait croiser celle d’Alma Mahler qui allait devenir sa Pygmalion. Tous deux allaient vivre une folle passion… Mais la jalousie maladive de Kokoschka devait précipiter la fin de leur amour et faire basculer le peintre dans la folie…

Le trait Max Vento s’avère d’autant plus envoûtant que sa colorisation singulière en accentue les charmes… On est captivé puis entraîné par ce récit romanesque et cette histoire d’amour qu’on voit se déliter sous nos yeux alors que s’éloignent les amants s’avère tout à la fois tragiquement bouleversante et indéniablement dérangeante… Oskar Kokoschka devait vivre plus de soixante ans après la fin de son histoire d’amour avec d’Alma Mahler, changeant de résidence, de style et de vie… Mais le fait est que cette histoire d’amour a bouleversé et sa vie et son œuvre… Kokoschka, portrait d'un amour expressionniste nous donne envie de découvrir ou de redécouvrir l’œuvre de ce maître de peinture, à commencer par sa Fiancée du vent


– C'est que votre portrait ne ressemble pas du tout au modèle.
– L'important, ce n'est pas l'extérieur du modèle, mais de capter sa psyché.
– Je ne l'ai pas vu sa psyché. Mais, clairement, un portrait qui ne ressemble pas du tout au modèle... Quoique...vous me direz...
– Et vous ne trouvez pas que cette obsession pour l'apparence mènera Vienne à sa perte ?dialogue entre Oskar Kokoschka et un amateur d’art


Le Korrigan




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