l'héroïque queste de nos héroïques héros
Omnamül, capitale de l’Empire vit dans un crépuscule permanent depuis que le monde s’est arrêté de tourner tandis qu’une de ses faces est desséchée par un soleil de plomb et l’autre connaît une nouvelle ère glaciaire…
Altek, héritier légitime de la couronne impériale ne rêvant que de démocratie part en quête pour trouver une solution à ce problème de révolution du monde en compagnie de l’impétueuse astrante Irliti Milti Tidzi et les entreprenantes jumelles Kléon et Sligale… En son absence, son oncle qui a échoué à l’assassiner se prépare activement à épouser la Princesse Lythek et à poser son auguste popotin sur le trône impérial… Cette dernière n’en a guère envie mais elle s’endort bien trop souvent pour pouvoir protester et s’opposer efficacement à ses sombres projets, laissant à penser que le machiavélique Lompyste pourrait bien parvenir à ses fins
Quel plaisir que de nous replonger dans cet univers joyeusement barré esquissé par Christophe Arleston avec ce monde qui a décidé d’un seul coup d’un seul de s’arrêter de tourner… Et si les prémisses de l’univers vous semblent déjà quelque peu iconoclaste, autant vous dire que vous n’êtes pas au bout de vos surprises ! Mais, même sous la torture et la menace d’un yurmis trop minouchet aux dents pointues et aux griffes acérées, je ne révèlerai rien…
Si le monde s’avère aussi baroque que le titre à rallonge de ce diptyque, ce sont bien les personnages joyeusement barrés mais bougrement attachants qui donnent tout son sel au récit… De l’aspirant Empereur machiavélique et cruel qui a dû rater quelques cours de zénitude à la Princesse qui serait à même de s’opposer à ses projets de mariage si elle ne sombrait pas sans raison dans le sommeil, offrant des séquences vraiment irrésistibles, sans oublier l’héritier du trône impérial qui, outre ses rêves républicains cache un indicible secret ou Parmotte, facétieux roi des mendiants et des voleurs qui va participer à cette épopée, tout comme le frère de l’usurpateur qui, à l’heure où débute ce second opus, croupit dans une geôle dont seul le perfide et colérique Lompyste a la clef…
Scénariste chevronné, Christophe Arleston anime tout ce petit monde, alternant les récits sur un rythme endiablé qu’il parvient à maintenir d’un bout à l’autre de l’album pour un bouquet final aussi jubilatoire qu’inattendu… Sans oublier la quête qui va conduire Altek et Irliti Milti Tidzi en des territoires iconoclastes et interlopes…
Découpé comme une pièce de théâtre, l’album est d’autant plus entraînant qu’il est mis en image par la talentueuse Dana Dimat qui semble avoir pris un réel plaisir à animer tout ce petit monde avec son trait follement expressif qui donne vie aux différents protagonistes de l’histoire, accentuant le trait quand il le faut, tournant en ridicule l’usurpateur, son fils et ses conseillers et composant des décors fourmillant de détails qui donnent corps à l’univers cohérent et inventif imaginé par le scénariste… Son découpage fait la part belle aux personnages qui sont l’ossature même de l’histoire et les poses et les gestuelles très théâtrales dont les pare l’artiste rendent l’histoire plus entraînante encore…
Ce second et fort logiquement dernier tome de ce diptyque au nom aussi improbable que jubilatoire s’inscrit dans la droite ligne du premier en nous proposant un récit joyeusement décalé porté par des personnages drôlement attachants évoluant dans un monde improbable mais parfaitement cohérent…
En franchissant une nouvelle porte, suivis par deux étranges corbeaux, tandis qu’ils cherchaient à trouver un moyen de refaire tourner le monde, Altek, Irliti Milti Tidzi et les jumelles Kléon et Sligale étaient loin d’imaginer ce qu’ils allaient découvrir… Pendant ce temps, l’infâme Lompyste s’apprête à épouser (de force) la Princesse Lythek pour se faire couronner empereur tandis que son frère croupit dans une sombre geôle…
Comme de coutume, Christophe Arleston esquisse les contours d’un univers déjanté mais parfaitement cohérent pour y faire évoluer des personnages irrésistibles sur qui repose le récit. Animés par les crayons virtuoses de Dana Dimat qui donne vie à cette formidable galerie de personnages iconoclastes doté d’irrésistibles expressions et de postures très théâtrales, ce second opus aux accents féministes s’avère tout aussi savoureux que le premier, avec un final en apothéose et un épilogue aussi vertigineux que savoureux… du grand Arleston, assurément !
- Alors, vous vous êtes débarrassés du problème ?
- Il y a eu des complications. Ils ont tué Marmül ! Et en plus j’ai été blessé au pied !
- Ton frère est mort ?! Mais quel imbécile ! Bon, de toute façon, c’est sur toi que je comptais pour la succession.dialogue entre Lompyste et son fils