Fiche descriptive Biographie Laurent-Frédéric Bollée Jean-Michel Ponzio Jean-Michel Ponzio Glénat 9 1/2 28 août 2024 28€
9782344057377 Chronique Belmondo: Peut-être que je rêve debout Le rêve d’un grand homme |
Paris, quartier de Montparnasse, au début des années 80… Lorsqu’il pénètre dans son atelier où il exerce son art, Paul Belmondo, sculpteur renommé ne s’attendait pas à y trouver son fils, Jean-Paul Belmondo… Lorsqu’il n’était encore qu’un enfant, il père avait sculpté le visage de son fils et lui avait depuis mainte fois demandé de poser pour lui pour qu’il puisse le sculpter, adulte… Mais le cinéma ne lui en laissait guère le temps… Pourtant, en ce jour, Jean-Paul Belmondo a décidé de lui accorder ce temps et de tenter de tenir la pause, promettant de revenir chaque jour de la semaine pour que son père puisse achever son œuvre… Ces longues séances de pauses seront l’occasion pour le fils d’échanger avec son père et de revenir sur sa carrière, de la naissance de sa vocation aux premiers revers jusqu’au succès qui ont fait de lui l’un des plus grands noms du cinéma français… le récit poignant d’une vie d’acteur Jean-Paul Belmondo fait partie de ces acteurs populaires qui ont accompagné des générations de spectateurs. Figure de proue de la nouvelle vague, son visage atypique, sa nonchalance, son apparent désinvolture et sa présence à l’écran ont fait de lui l’un des grands noms du cinéma français… et le fait qu’il effectue seul ses cascades ne faisaient que rajouter à son aura…Il est étrange qu’il a fallu attendre 2024 pour mettre une partie de sa vie en image tant cet acteur a marqué de son empreinte le cinéma français. Mais ce qui rend cet album si touchant, c’est l’angle d’attaque choisi par le talentueux scénariste qu’est Laurent-Frédéric Bollée et à qui on doit notamment la Bombe (coscénarisé par Didier Alcante et dessiné par Denis Rodier) ou les Illuminés (mis en image par l’impressionnant Jean Dytar)… Plutôt que de nous raconter la carrière saisissante de Belmondo, il l’esquisse avec finesse et pertinence à travers les échanges entre un père et son fils et dans lequel transpirent leur admiration réciproque. Grâce à cet artifice narratif, l’auteur peut laisser l’acteur s’exprimer sur ses rencontres déterminantes qui ont marqué sa vie et sa carrière, revenant sur ses premiers revers dont on perçoit encore les cicatrices, sur ses amitiés nées sur les planches, son rapport, parfois houleux avec un réalisateur, son admiration pour des acteurs avec qui il partage l’affiche, sont travail Godard ou avec ou ses rencontres avec Gabin ou Delon… Truffé d’anecdotes connues ou méconnues, le récit de Laurent-Frédéric Bollée s’avère particulièrement délicat, avec le regard bienveillant que le père pose sur son fils et le bonheur de l’acteur de voir la fierté illuminer son regard… Et, au fil des pages, ce lien père-fils prend une tout autre dimension, baignant l’histoire d’une mélancolie bouleversante… mais délicieusement apaisante… Le dessin ultra-réaliste de Jean-Michel Ponzio impressionne, comme de coutume… On retrouve dans son travail les expressions et les mimiques si caractéristiques de l’acteur et on serait à peine surpris s’il se mettait à bouger tant on croirait entendre… sa voix. Difficile de pas être bluffé par le sens de la composition de l’artiste et par son formidable travail sur la lumière qui confère à l’ensemble une dimension cinématographique très à propos… Figure de proue de la nouvelle vague, Jean-Paul Belmondo et ses films ont accompagné plusieurs générations de spectateurs, s’imposant comme l’un des acteurs populaires les plus marquants de l’histoire du cinéma français… Après son remarquable et poignant Patrick Dewaere, à part ça la vie est belle dessiné par Maran Hrachyan, Laurent-Frédéric Bollée s’attache à retracer la carrière de l’artiste à travers la relation père-fils… Quartier de Montparnasse, début des années 80. Le célèbre sculpteur Paul Belmondo pousse la porte de son atelier et a la surprise d’y trouver son fils, Jean-Paul Belmondo, venu poser pour son père afin qu’il réalise un buste de lui, des années après l’avoir sculpté enfant… L’occasion pour le fils et le père de revenir sur la carrière de l’acteur, de la naissance de sa vocation à ses projets à venir… Ce biais narratif rend l’album on ne peut plus poignant et permet au scénariste de donner une coloration particulière à ce récit truffé d’anecdotes connues ou méconnues. L’écriture ciselée de Laurent-Frédéric Bollée est remarquablement servie par Jean-Michel Ponzio dont le trait d’un réalisme bluffant et le formidable travail sur la lumière confèrent à l’ensemble une coloration cinématographique envoûtante et particulièrement pertinente. Belmondo - Peut-être que je rêve debout ravira tant les amoureux du septième art dont Belmondo a marqué l’histoire que les admirateurs de cet acteur qu’il nous semble presque connaître intimement, une fois le livre refermé… tant on a l’impression d’avoir passé quelques moments privilégiés en sa compagnie, l’espace d’un album particulièrement réussi… - Le conflit entre les jeunes et les vieux ? Ou entre les modernes et les classiques ? Toi, à l’évidence, tu n’étais pas un acteur en devenir comme les autres. Tu avais trop de… fantaisie ! Mais c’était ta voie.
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