Né dans une famille les plus en vue de Genève, Victor Frankenstein part faire ses études de médecin à Ingoldstadt où il espère percer les secrets de la vie…

Après de longs mois de recherches, il parvient à donner la vie à une créature composée de différents morceaux de cadavres humains volés dans les cimetières. Horrifié par ce qu’il vient de créer, le Docteur Frankenstein préfère abandonner sa créature… A quelques temps de là, son frère William trouve la mort dans de mystérieuses circonstances… Pour Victor Frankenstein, son meurtrier n’est autre que le monstre auquel il a donné vie…

Livrée à elle-même, rejeté par son créateur, rongé par son infinie solitude, la créature n’est plus animée que par une seule chose : la vengeance… Hanté par les remords d’avoir causé la mort de son frère et sachant qu’aucun de ses proches n’est désormais à l’abri, Victor glisse peu à peu dans un abîme de folie…

Avec Dracula, Frankenstein est sans doute l’un des romans gothiques qui a le plus influencé scénaristes et créateurs… Ecrit par une femme, Mary Shelley, née Mary Wollstonecraft Godwin, ce roman épistolaire publié pour la première fois en 1818 est né lors d’un séjour en suisse, alors que Mary, Percy Shelley, son futur époux, et Lord Byron décident, pour tuer l’ennui, d’écrire chacun une nouvelle d’épouvante… Byron amorce un récit qui, sous la plume de John Polidori deviendra le Vampyre et Mary son Frankenstein… Le roman est considéré par beaucoup comme précurseur de la science-fiction puisque l’autrice abandonne la dimension fantastique de la littérature gothique pour lui substituer un réalisme scientifique inquiétant et envoûtant…

Souvent confondu avec sa créature, le Docteur Frankenstein est un médecin de génie qui, pour percer les mystères de la vie et s’affranchir des frontières de la mort, parvient à animer une créature composée de fragments de cadavres… S’il se détourne de sa création contre nature qui défie les lois humaines et divines, c’est sa créature elle-même qui apporte sa dimension horrifique et tragique au récit… Si son désir de vengeance en fait un monstre, son aspiration à ne pas vivre seul, son désir de voir le docteur lui créer une compagne, en fait un personnage délicieusement complexe et alambiqué, à la fois répugnant par son apparence et bouleversant…

L’adaptation qu’en signe Sergio A. Sierra reprend la structure des récits enchâssés du roman original et la dramaturgie de l’histoire est fidèlement retranscrite… Mais si l’album a un tel impact, c’est indéniablement grâce au formidable travail graphique de Meritxell Ribas Puigmal… Travaillant à la carte à gratter, il fait émerger la lumière de ses planches, jouant avec art des contrastes, sublimant les ombres et servant en cela avec une rare efficience l’histoire originelle… Utilisées avec parcimonie, les couleurs participent à l’ambiance délicieusement gothique du récit et renforcent la dramaturgie de l’histoire, avec ce rouge qui gagne peu à peu les planches alors que la haine et la violence se déchaînent. Superbement maquettée, par Bruno Boileau et Chareton, la couverture de l’album est de toute beauté avec cette illustration qui parvient à saisir de façon fascinante l’esprit du roman de Mary Shelley…

Sergio A. Sierra et Meritxell Ribas Puigmal signe avec cette remarquable adaptation du Frankenstein ou le Prométhée moderne écrit par Mary Shelley en 1816 et publié anonymement et pour la première fois en 1818…

Brillant étudiant en médecine, Victor Frankenstein rêve de percer les mystères de la vie… Après de longs mois d’études et de recherche, il parvient à animer une créature composée de fragments de cadavres. Horrifié par cet acte contre nature, il abandonne sa création. Mais lorsque son frère st retrouvé mort, il comprend que son meurtrier n’est autre que la créature qui a décidé de s’en prendre à ses proches…

Le scénariste reprend la structure de récits enchâssés les uns dans les autres, avec cette ouverture sur cette expédition polaire qui retrouve le docteur à demi-mort dans un traîneau et qui va conter au capitaine l’étrange récit de sa vie avant que la créature ne raconte la sienne… Si l’adaptation est fidèle au roman originel, elle est sublimée par l’élégance du travail graphique de Meritxell Ribas Puigmal… A l’instar d’Hippolyte et de son fascinant diptyque consacré au Dracula de Bram Stoker, l’artiste utilise de la technique de la carte à gratter, rehaussée de quelques rares couleurs, jouant avec art sur les contrastes et faisant jaillir la lumière des ténèbres de ses planches…

Les amateurs de romans gothiques seront sans nuls doute fascinés par cette version somptueuse et singulière du chef d’œuvre de Mary Shelley devenu depuis un classique en plus d’être précurseur des récits de sciences-fiction…

Mon Dieu, qu’ai-je fais ? A ce moment-là, je sus. Je pris conscience de l’horreur abominable que je venais de créer de mes propres mains. Une créature, un monstre véritablement terrifiant. Comment avais-je pu me tromper durant tout ce temps ?Victor Frankenstein