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Fort Alamo
La véritable histoire du Far-West



Fiche descriptive

Western

La véritable histoire du Far-West

Tome 7

Mathieu Gabella (conseiller historique : Farid Ameur)

Paolo Martinello (sur un storyboard de Ronan Toulhoat)

Martina Pignedoli

Glénat / Fayard

21 mai 2025


14€95

9782344045947

Chronique
Fort Alamo
El deguello

Indépendant depuis 1821, le Mexique, faute de ressources suffisantes pour mettre en valeur ses territoires situés au nord du Rio Grande, a fait le choix d’ouvrir le Texas à la colonisation étrangère.

Pour la majorité, originaires des États-Unis voisins, plus de trente mille colons s’installent ainsi à demeure dans ce nouvel eldorado, faisant peu de cas de l’autorité lointaine et instable de Mexico. Peu à peu, les Anglos, comme on les surnomme, font valoir le droit à l’autodétermination et résistent à un pouvoir de plus en plus centralisateur.

À l’automne 1835, les graines de la rébellion sont semées et s’enclenche une lutte pour l’indépendance. Souhaitant défendre l’intégrité de son pays, le général Santa Anna prend la tête d’un puissant corps expéditionnaire pour anéantir une insurrection qui, sans armée, sans argent et sans gouvernement légal, s’apparente à une coquille vide. Or, contre toute attente, les Texans prennent la décision de défendre la ville de San Antonio, d’une grande valeur stratégique en raison de sa position avancée. Sous les ordres du lieutenant-colonel William Travis et de l’aventurier Jim Bowie, bientôt rejoints par le célèbre Davy Crockett, près de cent soixante hommes se retranchent derrière les murs délabrés et hâtivement fortifiés de l’Alamo, une vieille mission franciscaine.

Le 24 février 1836, l’arrivée des troupes mexicaines, plus de dix fois supérieures en nombre, prend totalement au dépourvu la garnison…
un excellent album!


El deguello
Fort Alamo, planche de l'album © Glénat / Fayard / Martinello / Gabella / Pignedoli / ToulhoatFaute de ressources suffisante pour mettre en valeur les terres situées au nord du Rio Grande, le Mexique a ouvert le Texas à la colonisation étrangère. Issus principalement des jeunes Etats-Unis d’Amériques, les Anglos résistent à un pouvoir centralisateur et font valoir leur droit à l’autodétermination.

Pour défendre l’intégrité du Mexique, le général Santa Anna prend la tête d’un puissant corps expéditionnaire pour mater la rébellion qui couve et contraindre les insurgés à quitter le Texas. Contre toute attente, l’armée texane, sous les ordres du lieutenant-colonel William Travis et de l’aventurier Jim Bowie décidèrent de défendre la ville de San Antonio en se retranchant derrière les murs fortifiés mais délabrés d’une ancienne mission franciscaine, l’Alamo…

Bientôt rejoints par le célèbre David Crockett et ses hommes, les quelques cent-soixante insurgés s’apprêtent à repousser les assauts des troupes mexicaines dix fois supérieures en nombre… Le célèbre siège de Fort Alamo allait pouvoir commencer…


chronique d’une défaite annoncée
Immortalisé par le neuvième art, le siège de Fort Alamo fait partie des mythes fondateurs des Etats-Unis d’Amérique qui vit une poignée d’homme valeureux verser leur sang pour leur pays et donner leur vie pour un idéal de liberté… Travis, Bowie et Crockett rentrèrent dans la légende en devenant des héros de la jeune nation… Voilà pour le mythe…

Fort Alamo, planche de l'album © Glénat / Fayard / Martinello / Gabella / Pignedoli / ToulhoatLa vérité historique est comme on s’en doute plus nuancée et les si insurgés ont pris les armes contre le Mexique, c’est aussi et surtout pour protester contre la volonté unitaire du gouvernement qui cherchait à mettre un terme au fédéralisme cher aux migrants américains venus au Texas pour y faire fortune. Leur refus de payer l’impôt et leurs multiples trafics étaient affichaient leur volonté de faire sécession du Mexique et peut être considéré comme un signe avant-coureur de la guerre américano-mexicaine à venir… Solidement documenté, le scénario de Mathieu Gabella nous aide à comprendre le contexte à travers les discussions parfois animées entre les divers habitants de San Antonio, dont certains sont de fervents défenseurs d’un Texas affranchit de la tutelle mexicaine alors que d’autres comprennent que le Mexique ne pouvait fermer les yeux sur les provocations répétées des Anglos… Le déroulé des préparatif de la fameuse bataille s’avère entraînant, avec ces texans fortifiant la place mais pris au dépourvu par l’arrivée précoce des troupes de Santa Anna… et cette sinistre musique rappelant aux assiégés qu’il n'y aurait pas de survivants… On y croise comme il se doit les survivants les plus connus de cette illustre bataille, de Mme Dickinson à sa fille Angelina qui sert de fil rouge au récit, ou Joe, l’esclave de Travis. Le passionnant dossier clôturant l’album vient apporter de nouveaux éléments qui viennent éclairer l’histoire qui nous a été contée… Le fameux triomphe de Houston qui fut si retentissant qu’il effaça son abandon des défenseurs de l’Alamo à leur triste sort et le porta peu après à la présidence du Texas est lui aussi évoqué, rappelant que l’histoire est écrite par les vainqueurs… Encore que… La légende d’Alamo le fut par les vaincus… qui voyaient bien le profit qu’il pourrait faire de l’histoire de ces valeureux héros morts pour leur pays !

S’appuyant sur le storyboard de Ronan Toulhoat, le trait puissant de Martina Pignedoli nous immerge dans ce siècle tourmenté et nous entraîne dans les coulisses d’une défaite annoncée. On y découvre un portrait saisissant des grandes figures de l’histoire des Etats-Unis, de Crockett, pionnier et homme politique, au plus controversé Bowie, qui fut soldat, marchand d’esclave et botaniste… Le découpage rend compte de l’effervescence qui régnait à San Antonio comme de la fureur des combats.

Fort Alamo, planche de l'album © Glénat / Fayard / Martinello / Gabella / Pignedoli / ToulhoatParmi les mythes fondateurs de la nation américaine, la bataille de Fort Alamo occupe une place de choix… Mais la légende de ces hommes veleureux défendant leur liberté et leur pays contre un tyran sanguinaire ne résiste pas à l’analyse historique qui pointe la volonté des texans de faire sécession d’un Mexique qui les avait pourtant accueillis, faute de pouvoir valoriser les terres situées au nord du Rio Grande.

Alors que les troupes de Santa Anna marchent sur le Texas, William Travis et Jim Bowie, bientôt rejoints par le célèbre David Crockett décident de se retrancher avec leurs hommes derrières les murs délabrés de l’ancienne mission franciscaine, l’Alamo. Pris de cours et espérant un prompt renfort, ils allaient devoir se battre à un contre dix…

S’appuyant sur une solide documentation, le scénario de Mathieu Gabella s’avère captivant, de par sa structure narrative ingénieuse qui fait d’Angelina Dickinson, nourrisson survivant de la bataille, la narratrice qu’on imagine dépositaire du témoignage de sa mère… La manière dont le scénariste retranscrit le contexte politique et écornant la vision romantique des héros combattant vaillamment les troupes du cruel Santa Anna, les volontés d’émancipation des texans ne pouvant rester lettre morte est elle aussi joliment retranscrite… S’appuyant sur le storyboard percutant de Ronan Toulhoat, le dessin puissant de Martina Pignedoli, rend compte avec force l’effervescence des préparatifs et la fureur des combats, faisant de ce Fort Alamo un excellent titre de cette passionnante collection qu’est La véritable histoire du Far-West


Si mon appel n’est pas entendu, mes os clameront hautement l’abandon de mon pays.William Travis[/
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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