Fiche descriptive
10€
Chronique | ![]() ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Six années plus tard, Pierre Grimaud, l’unique rescapé du massacre de la rue des Corneille sort du coma. Adolescent au moment des faits, il est désormais un jeune homme de vingt-et-un ans et n’a qu’un souvenir confus des événements. Il est pris en charge par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialiste de criminologie et de victimologie. Elle avait suivi la sœur de Pierre que tout désignait comme la meurtrière, avant qu’elle ne se suicide… Au fil des séances, elle va emmener le jeune homme qu’elle découvre sensible et intelligent, à se souvenir des circonstances du drame grâce à l’hypnose… Au cours de l’une d’elle, Pierre évoque la présence d’un mystérieux homme en noir qui depuis hante ses rêves et qui est sans doute une réponse de son inconscient à son traumatisme… Une réelle complicité s’installe entre la soignante et son patient, une relation à même de bouleverser la vie de l’un et de l’autre… ![]() une grande ouvre signé par un jeune auteur talentueux et fascinant Révélé au grand public par son remarquable et glaçant Ces jours qui disparaissent, Thimoté Le Boucher publiait deux ans plus tard le Patient, aujourd’hui réédité en format poche, compagnon idéal de cette période estivale…Ce roman graphique sombrement inquiétant s’amorce comme un polar avant de tourner au thriller psychologique. Des meurtres violents et sanglants, une coupable idéale et un rescapé qui n’émerge du coma que des années plus tard avec des souvenirs très parcellaires de la tragédie dont il a été une des victimes, sans oublier l’étrange relation qu’il nouera avec la psychologue appelée à son chevet. Délicieusement labyrinthique, le scénario a fait l’objet d’une adaptation télévisuelle signée Christophe Charrier qui revisitait avec art l’histoire et les personnages tout en conservant son esprit. ![]() Si le trait épuré, sensuel et plein d’élégance de l’auteur parvient à insuffler la vie à ses personnages, avec une facilité désarmante, grâce à un saisissant travail sur les attitudes, les expressions et les regards savamment étudiés qui participent peu à peu au malaise ambiant… Après nous avoir présenté ce patient sous son meilleur jour, l’hôpital devient au fil du temps un carcan particulièrement oppressant… jusqu’à en devenir étouffant, voir suffoquant… Le soin apporté aux cadrages, virtuoses et on ne peut plus cinématographique, accentue encore l’angoisse du lecteur, les couloirs déserts prenant des allures tentaculaires, labyrinthiques et ténébreux où l’on a peur de se perdre et d’y faire de funestes rencontres… comme on angoisse à l’idée de s’aventurer dans l’esprit tourmenté du sociopathe qu’est Pierre… ![]() ![]() Six ans après la tuerie dont il fut le seul rescapé, Pierre Grimaud sort du coma… Lui qui n’était qu’un adolescent au moment du drame est désormais un jeune homme de vingt-et-un an, amnésique et hanté par d’horribles cauchemars. Il est suivi par la séduisante docteur Anna Kieffer, psychologue qui avait jadis suivi sa sœur, meurtrière de toute sa famille, avant que cette dernière ne mette fin à ses jours… Une relation étrange et ambivalente va se nouer entre le médecin et son patient… Une relation dont personne ne sortira indemne… Timothe Le Boucher impressionne une fois encore, tant par la qualité d’écriture de ses personnages que par sa structure narrative délicieusement alambiquée et parfaitement maîtrisée ou son dessin sensuel et élégant qui retranscrit avec art la violence des sentiments qui animent les protagonistes de ce drame angoissant… On va d’abord se prendre d’affection pour la pauvre et innocente victime avant que d’être révulsé par les dires et les actes de ce dangereux sociopathe… Le travail sur les cadrages confère à l’ensemble une dimension très cinématographique, évoquant par moment les audacieux et virtuoses mouvements de caméra d’un Stanley Kubrick… Malsain et délicieusement dérangeant, le Patient nous donne la mesure du talent d’un auteur aussi doué qu’inspiré… La publication de son roman graphique au format poche, compagnon idéal en cette période estivale, sera l’occasion pour beaucoup de découvrir ou redécouvrir ce chef d’œuvre du neuvième art… On passe notre vie à fuir l'ennui. Alors on travaille, on s'invente des passions, des occupations. Tout ça n'est qu'un leurre qui dissimule notre vacuité.Pierre Grimaud
|
||||