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Akira
Akira



Fiche descriptive

Dessins animés

Katsuhiro Ôtomo

Mitsuo Iwata, Nozomu Sasaki, Mami Koyama

1988

2h04min.

Chronique

Mise en images pour le cinema d'une bande dessinee apocalyptique sur les débuts du XXIe siecle dans la megapole de Neo-Tokyo au Japon.

Tetsuo, un adolescent ayant vécu une enfance difficile, est la victime d'expériences visant à développer les capacités psychiques qui dorment en chacun de nous. Ainsi doté d'une puissance que lui meme ne peut imaginer, Tetsuo décide de partir en guerre contre le monde qui l'a opprimé. Dès lors, Il se retrouve au coeur d'une légende populaire qui annonce le retour prochain d'Akira, un enfant aux pouvoirs extra-ordinaires censé délivrer Tokyo du chaos...
un chef d'oeuvre!


Violent et désespéré...
« Akira » est un monument du manga animé, à double titre.
D’abord parce qu’il s’agit d’une excellente adaptation de l’œuvre originale papier ; et ensuite parce que vous avez là le film qui ouvrit la porte en Europe (et peut-être même plus généralement en « Occident ») au cinéma d’animation japonais.
Depuis, à part pour le récent « Steamboy », d’autres auteurs se sont engouffrés dans la brèche pour l’agrandir, au nombre desquels on peut compter Mamoru Oshii (« Ghost in the shell ») et surtout Hayao Miyazaki (« Princesse Mononoké », « Le Château Ambulant »), qui n’ont eu de cesse de nous livrer des petits bijoux empreints d’action ou de poésie, dans des formes très nippones.

« Akira » nous emmène dans un monde cyberpunk post-apocalyptique (l’éternelle peur du nucléaire japonaise ; on les comprend…) où l’on suit les aventures de Kaneda et Tetsuo dans un Néo-Tokyo alternatif. Deux jeunes paumés et leurs amis entre drogue, motos et guerre des gangs… L'histoire ne prend pas de gants, et vous propose donc une histoire adulte qui démontrait il y a plus de 15 ans (!) que le manga japonais n'avait rien à envier aux formats plus traditionnels. Certes, le tout est évidemment plus confus que l’œuvre originale, mais comment blâmer l’auteur si vous voulez vivre autrement votre cinéma que sous perfusion par marathon de 24 heures ?! Cela dit, et à mon humble avis, la parure mystico-philosophique de l’histoire se prête tout à fait à ce genre de brume d’incompréhension. Bien sûr, les lecteurs du manga s’y retrouveront bien plus vite, et pardonnerons ou non les raccourcis choisis par l’auteur. Mais « Akira » reste un film puissant, dynamique et violent, et qui explore certaines pistes oubliées de la SF, comme les pouvoirs télékinésiques, magnifiquement employés ici.
Le tout est bien sûr très sombre, et très beau.
La musique, tantôt haletante, tantôt dérangeante, est aussi une merveille. Bien sûr, elle ne s’écoute pas pour s’endormir ou repasser le linge, mais certains morceaux sont inoubliables, comme celui de la scène d’ouverture, démarrant « sur les chapeaux de roue ».

« Akira » est donc une œuvre ambitieuse (13 volumes d’histoire en France il me semble); ambition que ce film a tâché de préserver en mêlant habilement fond et forme. Même si le profane pourra être désorienté de prime abord par un tel cocktail, peu d’entre vous ressortiront de cette expérience manga sans une ambivalente sensation d’exaltation et de désespoir.

Bienvenue à Néo-Tokyo. Bienvenue dans l’univers du manga…
Keenethic



Inspiration jeux de rôle

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Cyberpunk est le premier jeu de rôles à exploiter le thème littéraire du même nom. Il est donc fortement inspiré des romans de William Gibson, Walter Jon Williams, Bruce Sterling, Allec Effinger, Pat Cadigan, etc. L'expression cyberpunk vient du mot cybernétique, la science de la communication entre l'homme et la machine, et du mot punk : mouvement musical et social du début des années 80 ayant lancé le slogan "no future". Le mélange des deux nous plonge dans un futur proche et sombre, où la technologie est omniprésente tandis que la décomposition sociale atteint son paroxysme. ..