J’avoue avoir découvert Locke & Key sur le tard, suivant les conseil les appuyés de lecteurs avisés. Et là, ce fut une formidable claque. Certes, en le feuilletant, j’avais été rebuté par le dessin trop typé comics à mon goût. Mais, comme bien souvent, cette réticence graphique s’estompe devant les charmes de cette histoire qui voit le fantastique s’immiscer dans notre réalité.
Si Christophe Arleston a fait ses premières armes dans le neuvième art avec un polar humoristique (Léo Loden), c’est avec l’héroïc fantasy qu’il s’est taillé un nom à la pointe de sa plume (ou plus probablement de son clavier) en donnant naissance aux mondes de Troy et aux héros que l’on connaît…
Le Monde de Yaxin est un album hybride entre la bande dessinée et l’album jeunesse. On y retrouve le charme et la poésie que l’auteur avait su, en compagnie de Dimitr Vey, distiller dans les pages du Faune Gabriel. Impossible de rester insensible à son dessin plein de délicatesse et de tendresse et à ce récit initiatique et onirique qui s’inscrit dans la même veine que l’album précédent. C’est une nature belle et sauvage qui s’offre à nous, un émerveillement qui vous saisit à chaque planche. Ses pinceaux habiles distillent une magie étrange et envoûtante qui vous entraîne aux confins des rives de l’enfance. 
Ceux qui ont lu les six tomes de la Brigade Chimérique s’en souviennent sans nuls doutes comme une série audacieuse et inventive qui s’emparait du mythe du super-héros pour en écrire un pan européen prologue à celle qui a fleurit outre atlantique entre les deux guerres. S’ancrant dans la réalité, Serge Lehman et Fabrice Colin ont tissé une délicieuse uchronie mettant en scène de nombreux personnages historiques. Les héros sont nés dans le sang et la boue des tranchées pendant la grande guerre, à cause du souffle fétide des gaz de combats et des armes à rayon x qui y furent utilisés plus que de raison. Par de là le bien et le mal, ils ont pris peu à peu le contrôle des principales capitales européennes. Mais le spectre d’une nouvelle guerre se profile alors que de sombres menaces grandissen[...]
Cette nouvelle et prometteuse série signée par Mathieu Mariolle et Kyko Duarte nous entraîne dans dans l’âge d’or du cinéma hollywoodien, mais côté coulisses, là où le stras et les paillettes ne parviennent plus à masquer un univers sombre et inquiétant…
Le Voyage Extraordinaire est une délicieuse ucrhonie steampunk destinée à un jeune public. La couverture, dont la maquette s’inspire de celle des éditions Hetzel des œuvres de Jules Verne et dotée d’une superbe illustration aux couleurs léchées, attire d’emblée le regard tut en posant le décor de façon efficace… Difficile, voire impossible de passer à côté de l’album sans être saisi du besoin frénétique de l’ouvrir pour le feuilleter…
Avec le triangle secret, Didier Convard a posé la première pierre d’un scénario alambiqué aux multiples ramifications. Mêlant avec une habilité déconcertante action, religions, enquête, espionnage et ésotérisme, cette fresque qui compte plusieurs séries qui se répondent et s’enrichissent mutuellement n’en finit plus de passionner les lecteurs. De la série mère en passant par I.N.R.I. qui proposait une préquelle historique savoureuse en passant par Hertz qui développer l’un des personnages les plus fascinant de la série et par les Gardiens du Sang, la trame échafaudée par Didier Convard, lui-même franc-maçon est d’une densité et d’une cohérence saisissante. Avec Acta est fabula, c’est un nouveau chapitre qui se ferme et se clos en beauté.
En regardant la couverte du Monde de Milo, on ne peut manquer de trouver une filiation avec l’œuvre de l’immense Hayao Miyazaki. Le trait, à la confluence du manga et de la bd européenne, renforce cette filiation, de même que cette couverture, écartelée entre deux mondes. En haut, un jeune garçon qu’on devine être le héros et qui manque de basculer dans un univers sombre et inquiétant où une créature sinistre étrange hybride d’homme et de crapaud, poursuit les deux fillettes apeurées dans un univers crépusculaire…
C’est avec plaisir et délectation que l’on se replonge une dernière fois dans cette saga familiale se déroulant XVIIème siècle sur les côtes de Bretagne. Sous la plume de Balac, qui signa les deux premiers tomes de Sambre se brosse une tragédie haute en couleur, pleine de passions et de secrets de familles… N’allez pas croire que ce scénariste talentueux n’a rien publié depuis Je sais que tu viendras... , second tome de la romantique série Sambre! Car c’est sous le pseudo de Yann (de son vrai nom Yann le Pennetier) que l’auteur a signé de nombreuses séries, drôles ou cyniques, mais toujours pleines de charmes : Basil et Victoria, Le Grand Duc, les Éternels, Odilon Verjus, Pin-up ou les irrévérencieux mais tellement jubilatoires Innommables, pour ne citer que quelques-unes de ses séries… S[...]
Après près de quatre ans d’absence, Tony Cors, détecvive privé gravitant dans l’impitoyable jungle de la jet set reprend du service pour une enquête pleine d’action, de dialogues acérés, de cynisme et d’humour.
A l’annonce de la mort de Comès, le 7 mars dernier, j’ai eu l’envie étrange et pénétrante de me replonger dans la lecture de ce que beaucoup considèrent, à raison, comme son chef d’œuvre : j’ai nommé Silence… La magie allait-elle une fois de plus opérer à la lecture de ce roman graphique teinté de fantastique? Question stupide, évidemment, la magie opérait toujours, comme à chaque fois… Je me laissais donc happer une fois de plus dans cet univers campagnard et par ce personnage incroyable qu’est Silence, fils d’un gitan et d’une gadji… L’album exerce une fois de plus cette étrange fascination de la première lecture, faisant dans le même temps affluer les souvenirs de l’époque où j’avais pour la première fois découvert ce récit, telle une madeleine de Proust…
Avec Après-Guerre, Warnauts & Raives poursuivent leur chronique de la Belgique en guerre inaugurée avec le diptyque des Temps Nouveaux. Cette formidable série mettait en scène des destins individuels pour parler de la façon dont la Belgique avait traversé la seconde guerre mondiale. Le premier tome présentait la période qui a vu les prémices de la guerre s’insinuer dans le quotidien d’un petit village paisible alors que le second s’intéressait aux conséquences de la libération sur les principaux protagonistes de ce drame historique précis et documenté.
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