Isabelle Dethan apporte sa sensibilité à ses dessins, superbement mis en couleur (directe). Elle peint ici une grande fresque, un drame en trois actes, une pièce de théâtre dramatique et romantique, à la fois envoûtante et terrifiante.
Le royaume de Beldaran se trouve perdu quelque part entre notre Moyen Age et les Temps Modernes, le tout teinté de fantastique. Les personnages sont complexes et Isabelle Detahn parvient à merveille à dépeindre leurs sentiments les plus secrets et leurs désirs les plus sombres. Les personnages sont loin d’être manichéiste. On se surprend à être ému et touché par le terrifiant Marquis qui nous apparaît parfois bouleversant d’humanité.
Le scénario est fort bien conduit. On ne peut que lire les trois tomes d’une traite, tant l’intr[...]
A lire
Cette série est bien scénarisée. Thomas Mosdi nous distille les éléments du puzzle petit à petit. Avec le tome 2, tout comme Angelo, nous en apprenons un peu plus sur cette "fraternal compania"; certaines spéculations du tome 1 sont confirmées (du moins les personnes versées dans les lettres classiques ou l'histoire peuvent-elles assez facilement faire certains rapporchements mais je n'en dit pas plus).
Le lecteur est à la fois à la place d'Angelo et au-dessus de lui, puisqu'il peut suivre l'évolution des autres groupes en présence (Conseil des Dix, puis agent du Pape, Maria et la mystérieuse Angélina, le policier français) et les débats entre les membres de la "fraternal compania".
On a droit ici a un impressionnant jeu de masques qui engendre un petite di[...]
L'enquête progresse... doucement...
Et voilà le second opus de l’Ombre de l’Echafaud, servi par le tandem Masbou – Cerqueira qui ont embarqué Siel sur leur bicyclette pour seconder le dessinateur pour la colorisation… Cette série s’inspire allégrement de Fantomas, d’Arsène Lupin, des Brigades du Tigre et de toute la littérature qui florissait aux début du siècle dernier et glisse de plus en plus vers le fantastique avec ce second opus…
Les auteurs jonglent ici encore et avec une aisance peu commune avec l’horreur des scènes sanglantes et les répliques burlesques à la manière du Grand Gignol crée par Oscar Méténier…
Le dessin de Cerqueira, toujours aussi riche et fouillé, parvient à plonger lecteur dans l’ambiance de la France de la Bell[...]
Saga historique
Démarrant et se clôturant de nos jours, la série nous plonge l’époque troublée de l’entre deux guerre, de la montée extrémiste et du climat de tension qui régnait alors que le vent de l’est apportait le bruit des bottes…
Les personnages qui vont s’entredéchirer sont rapidement campés, le décor vite planté et on entre rapidement dans le vif du sujet : une histoire d’amitié qui dérape, de jalousies trop longtemps contenues et dont les conséquences funestes se feront sentir jusqu’à nos jours…
Dès le deuxième de couverture, on découvre l’arbre généalogique des principaux protagonistes, entrevoyant déjà les prémices d’une grande saga et, immanquablement, on pense aux Maîtres de l'Orge de Vallès et Van Hamme … Mais ici, plus question de bières et de brasserie, mai[...]
Tirez sur l'ambulance!
Je viens de relire le Combat ordinaire qui m'avait laissé un souvenir très positif à l'heure de sa sortie.
Rédiger une critique d'un album encensé par la critique n'est pas chose aisée, et ce d'autant plus que je ne sait pas trop par quel bout la prendre...
C'est une histoire simple d'un gars comme vous et moi... Ordinaire, presque banal... Un adulte qui se cherche, qui cherche à donner un sens à tout ça, à sa vie, au monde...
Une histoire légère et pleine de finesse qui réveille d'étranges échos en nous? Parce que ce Marco, on a la furieuse impression de bien le connaître... C'est une part de nous, de notre enfance, une part de ceux qu'on a rencontré...
Je range cette BD hors norme, à la fois simple et bouleversante, tendre et gr[...]
Encore et toujours la même chose
Prenez une dose de dessin réaliste à la Bourgeon. Plaquez là-dessus une mise en scène cinématographique à la Van Hamme. Ajoutez un chouia de chaos politique et de romantisme à la Yslaire. Mélangez avec vigueur et sans grand talent. C'est prêt.
"Fées et tendres automates" est un catalogue de fausses bonnes idées (le cyberpunk fantasy), de fausses nouveautés (la ville "néo-baroque" - "néo-gothique" c'était déjà pris), d'approximations scénaristiques et de climax poussifs. Les images sont belles mais illisibles. Les textes sont romantiques mais d'une vacuité abyssale.
Enfin - et surtout - le principal ressort narratif est encore le monolithique "mais où est donc passé cette féérie de notre enfance qu'il faut lutter pour préserver dans ce grand univers capitalist[...]
Pour ceux qui aime l'Histoire avec un grand H
LA série de Dufaux que je préfère...
En compagnie de Martin Jamar, dessinateur autodidacte de talent, Dufaux nous fait vivre une aventure poignante où l'amour se mêle à la sorcellerie, sur fond de guerre Franco- Prussienne de 70, du siège de Paris et de la Commune.
La superbe histoire romanesque de Dufaux se trouve étroitement liée à l'Histoire...
Celle- ci est décrite avec une rare précision, journée par journée, lieu par lieu, camps par camps, et des personnages historiques, tels que Napoléon III ou Victor Hugo, se retrouvent mélés à l'histoire des personnages crées par les auteurs, ainsi qu'à d'autres forces surnaturelles, mais nous en dirons pas plus sur ce sujet...
Les personnages sont très bien construits sur le plan artistique et c[...]
Aventures romanesques
Les frère Stalner ont associé leurs plumes et leurs pinceaux pour donner naissance à cette série haute en couleur, à cheval sur un XIXième siècle agonisant et l’aube d’un XX siècle.
De paris à Cayenne en passant par Venise, cette série vous entraînera dans les aventures romanesques de deus frères, orphelins, désireux de régler leurs comptes avec leur obscur passé…
Le dessin est efficace, précis et soigné est classique. Mais le point fort de la série réside dans l’épaisseur des personnages, leurs caractères, leurs buts et motivations, souvent ambiguës, et surtout, leur évolution au fil de la série. Ils changent, évoluent, s’affirment, bref, ils vieillissent et les aléas de la vie vont les changer, en profondeur.
L’intrigue est classique, tout en [...]
A lire impérativement
Servie par un scénario excellent et des personnages haut en couleur, cette bande dessinée vous plonge dans les bas fonds de Dortwick hanté par la Confrérie des Margoulins, une bande de coupes-jarrets, de voleurs et de malandrins qui compte bien régner en maître sur la ville.
Le dessin de Erwan Fages est magnifique et aide grandement à vous plonger dans les bas fond de cette ville sombre et crasseuse. Il signait la sa première BD et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a un talent fou, un trait qui colle parfaitement à l’ambiance étrange de cet album, renforcé par les couleurs de Chagnaud, délicieusement sombres et inquiétantes. Il suffit de regarder la couverture, remarquablement bien construite, pour s'en convaincre!
Mais un bon dessin n'est rien sans un[...]
Attendons la suite...
Les prépublications s’annonçaient prometteuse, l’ambiance lugubre à souhait et l’époque victorienne, déformée par le prisme de la vapeur n’est pas pour me déplaire.
Le décor est celui de la Londres Victorienne, celle de Jack l’Eventreur, de Sherlock Holmes et de Conan Doyle. Mais, Steampunk oblige, cette réalité est distendue, la technologie, basée sur les machines à vapeur, s’est développé à outrance et est omniprésente.
Le Steampunk, ère de l’Aventure avec un grand A, et c’est avec fébrilité que j’attendais la sortie du premier opus de cette série prévue en deux tomes. La couverture, magnifique, prépare le lecteur à découvrir une version Steampunk de la sanglante affaire de l’Eventreur, dans une version nécessairement décalée…
Pourtant, si le[...]
Epique, tout simplement!
Cette aventure, haute en couleur, inspiré du roman biographique d’un certain Edward John Trelawney, ami de Lord Byron, corsaire de son état dont le bouquin commence par ces mots, qui situent fort bien le personnage : “ Ma naissance fut mon premier malheur. Dès mon entrée dans le monde, je fus signalé et flétri comme un vagabond…”
Qu’on ne s’y trompons pas, nous avons là une superbe aventure de piraterie où les navires qui sillonnaient les mers à l’époque où l’Empire Britannique s’étendait sur le monde, sont remplacés par des dirigeables…
Le background de la BD est des plus réussit, exploitant fort bien l’ère victorienne en l’agrémentant à la sauce Steampunk. La mise en place du décor et du[...]
Western loufoque & déjanté
Loin du romantisme de Ring Circus, des scénarios ciselés de Black Mary, du poisson-clown ou de la noirceur de ce qui est à nous ou de nuit noire, quelque part dans l’Ouest avec un grand O, entre la série kung-fu, les films de Leone, les Monty Python's Flying Circus et les Echaudeurs des Ténèbres, se trouvent Shaolin Moussaka…
Le moins que l'on puisse dire, c’est que les auteurs se sont lâchés sur ce coup là, même qu’on peut facilement s’interroger sur leur santé mentale …
Un univers complètement déjanté, des personnages haut en couleur totalement givrés sortis de l’imagination fertile et débridée de Chauvel, magnifiquement mis en image par un Pedrosa tout aussi ravagé et mis en couleur par un excellent Christophe Araldi (la recolorisation d’Aquablue, c’est lui[...]