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Dernieres Chroniques
Bandes Dessinées


Une édifiante farce macabre
Agonie est le premier tome d'un diptyque à la thématique pour le moins surprenante mais qui s'avère particulièrement captivante... Staline, le Petit Père des peuples se meurt à la suite d'une attaque cérébrale. L'étrange ballet autour du futur cadavre (une danse macabre où folie, perversité, cynisme et soif du pouvoir se mêlent et s'entremêlent) peu commencer... Improbable récit dont on peine à croire qu'il s'inspire de témoignages réels tant les évènements relatés paraissent hallucinant...



Le récit a tout d'une farce macabre dans les coulisses d'un pouvoir totalitaire dont la peur est le principal carburant et dont Staline et sa folie semblent être le ciment qui fait, tant bien que mal, tenir cet improbable édifice debout... Tétanisés par la peur ou caressant secrètement [...]
Meurtres en utopie
C'est avec un réel plaisir que l'on retrouve le duo qui signa en 2006 L'Étrange affaire des corps sans vie publié par les éditions Paquet...



L'intrigue développée avec un talent certain par les deux auteurs est inextricablement liée à un lieu

étrange et envoûtant baignée d'un délicieux parfum d'utopie: le Familistère de Guise. Utopie? Oui et non... car celle ci n'est pas resté le rêve d'un doux dingue mais a pris corps sous l'impulsion de l'industriel Jean-Baptiste Godin et a perduré près d'un siècle! D'origine modeste, il entend utiliser sa fortune pour améliorer la vie des ses employés, leur construisant logements, écoles (qu'il rend obligatoire jusqu'à 14 ans alors qu'à l'époque les enfants peuvent travailler dès 10 ans!), théâtre, bibliothèque, pouponnière, pisci[...]
Authentiquement bouleversant
Groenland Manhattan est un album bouleversant, juste et touchant concoctée par la talentueuse Chloé Cruchaudet qui inspiré du documentaire de Delphine Deloget et du livre de Kenn Harper.



L'album est fort bien structuré, pouvant se regarder en miroir, entre l'arrivée émerveillée à Manhattan et le départ sans regrets vers le Groenland, articulé autour du moment charnière où Minik découvre l'effroyable vérité quand au sort réservé à son père. Les deux thèmes qui traversent l'album de façon saisissante sont ceux du déracinement et du colonialisme.



Du déracinement, on retiendra principalement l'idée d'apatride, puisque le jeune Minik n'est plus chez lui nulle part. Etranger à New-York, étranger sur sa terre natale, il finira par fuir vers des contrées où nul ne le[...]
totalement azimutée
Alex Crippa retrouve Emanuele Tenderini, le coloriste de l'inquiétant 100 âmes, qui a troqué un temps ses agiles pinceaux contre des crayons pour mettre en image cette histoire pour le moins déjantée qui projette les dieux de l'antiquité au quarantième siècle après Zeus... A cette époque, notre monde est régi par trois lois, les Trois Lois de la Divinité, qui dans leur principe ne sont pas sans évoquer les lois de la robotique imaginées par le génial Isaac Asimov...



1 Un dieu naît quand un fidèle croit en lui

2 Plus un dieu a de fidèles, plus il est puissant.

3 Un dieu meurt quand il n'a plus de fidèle



Soucieux de conserver sa suprématie, Zeus emploie une partie de sa progénitures à traquer les dieux naissants pour les enfermer dans des am[...]
par le prisme de Milady
Quelle délicieuse idée que de se pencher sur le destin tragique de la sulfureuse Milady, farouche ennemie de D'Artagnan, figure de second plan du roman épique d'Alexandre Dumas mais personnage sans qui les Trois Mousquetaires perdraient grandement de son intensité dramatique en s'affadissant grandement...

Mais alors que les mousquetaires se sont taillés la part belle de l'histoire, Dumas lui a réservé l'ombre... Agnès Maupré s'est prise d'affection pour ce personnage emblématique, terriblement intelligente, habile, manipulatrice et vénéneuse... mais effroyablement seule.

En conservant l'ossature de l'intrigue du romancier, elle s'attache à combler les vides, revient sur le passé de Milady de Winter, du terrible sort que lui a réservé Athos, son premier mari, lorsqu'il a trou[...]
une biographie fictionnelle fort réussie
Le parti pris de cet album est des plus original puisqu'il se centre sur l'homme que fut Gauguin et non sur le peintre dont les peintures avec ses grands aplats sont connus de tous. En nous éloignant de celui qui influença des artistes majeurs du XXième siècle, à commencer par les fauves, pour se rapprocher de l'homme qu'il fut ou qu'il aurait put être, Li-An nous livre un portrait crédible, en clair-obscur.

En lui insufflant une note romanesque, il donne un relief et un dynamisme remarquable à ce récit, travestissant la réalité comme Gauguin le faisait pour donner naissance à un tableau. N'a-t-il pas écrit « Ne copiez pas trop d'après nature. L'art est une abstraction». Il en va de même sans doute pour un récit, fut-il autobiographique...



1891. Gauguin s'apprête à [...]
Cynique comme un poisson dans l’eau
Plus d'un lecteur a sans doute été dubitatif en feuilletant le premier tome du fond du bocal. Difficile d'imaginer qu'il fut possible de tenir le rythme sur l'ensemble d'un album avec pour seuls ingrédients un bocal, un peu d'eau et quelques poissons rouges... Pourtant, au fil des pages, le lecteur est bien obligé de reconnaître que le sieur Poupon sait y faire... et au fil des tomes, son talent et sa formidable capacité à faire de nouvelles sauces dans le même bocal n'a fait que se confirmer...



Et voilà que déboule sur les étals le T6 toujours aussi mordant qui croque la crise avec brio tout en s'attardant longuement sur les questions hautement philosophiques que peut se poser un poisson (rouge) dans son bocal (rond)... Poétique, philosophique, décapant, cynique ou touchant[...]
un jeu pervers
Quelle heureuse surprise que de voir débouler sur les étals le premier tome de la seconde saison d'Enchaînés, série magistrale, charpentée comme une (excellente) série tv américaine... La tétralogie originelle, qui n'était alors pas encore la première saison, était bluffante de maîtrise. Le scénariste de Comptine d'Halloween et de Dans la nuit frappait un grand coup avec son intrigue haletante et son découpage impeccable qui tenait le lecteur en haleine avec ces quatre destins qui se télescopaient sous l'impulsion maléfique du tentateur, qui se fit tour à tour corrupteur, diviseur puis menteur...



Dans cette seconde saison, l'enjeu ne sera pas un million de dollar mais bien plus pervers... en échange d'une vie, le Tentateur se propose de sauver la vie d'un être cher... Alex,[...]
Ballade macabre pour public averti
Baron Samedi est un album déroutant, sans concession et hyper-violent. Rarement la férocité n'aura été porté à un tel paroxysme en bande dessinée et la lecture de ce récit sanguinolent laisse un arrière goût dérangeant...



Il conte l'histoire d'un petit garçon qui a assisté au massacre de toute sa famille le jour du mariage de sa sœur. Lorsqu'il croise par hasard l'instigateur du massacre, la haine trop longtemps contenue se déchaînera, début d'une longue série de meurtres pervers et cruels... Sous les traits du Baron Samedi, figure emblématique du vaudou, il va poursuivre impitoyablement de sa vindicte la République Française tout entière, à l'aide de Maman Brigitte et d'une armée d'orphelins conditionné pour porter la mort au cœur de la cinquième république...


[...]
dans la boue des tranchées
La Première Complainte avait fait forte impression. Roland Vialatte, lieutenant de gendarmerie, y amorçait une enquête sur le meurtre sanglant de trois femmes perpétrés sur la ligne de front... Trois mortes alors qu'autour se déroule une véritable boucherie, chaque jour apportant son lot de cadavres ... Ce contraste saisissant est renforcait, si besoin était, l'horreur de la guerre... Et rarement elle n'aura été dépeinte de façon si poignante et saisissante en bande-dessinée.



Les auteurs plongent le lecteur dans la boue des tranchées. Le dessin de Maël est impressionnant de maîtrise. Sa force est de parvenir à suggérer le froid mordant, l'odeur âcre du sang ou le bruit assourdissant des obus, à nous en mettre plein la vue et ce jusqu'à la nausée... Les planches sont expres[...]
Histoire de faux
Enthousiasmée par le "Journal d’un cadet" de Juncker, j’ai pris à la bibliothèque cette bédé de l’auteur sans trop savoir à quoi m’attendre, les couvertures, la première comme la quatrième, étant plutôt énigmatiques, et je suis tombée sur une œuvre réellement atypique. "Paris, 1812. Maison de santé du docteur Dubuisson. Y sont internés malades et prisonniers politiques.



Claude François Malet est certainement un peu des deux. Ex-noble, ex-jacobin, ex-franc-maçon, ex-général, ex-trafiquant, ex-putschiste, depuis plusieurs années, Malet n’a qu’une constante… Malet conspire!" Et ce qu’il veut, en cet automne 1812, c’est s’emparer du pouvoir à Paris pendant que Napoléon s’embourbe en Russie. "— L’Empereur est mort, Lafon! Tué d’une balle dans la tête! — Que? Mais… comment… — Com[...]
dans le sillage des grandes séries
Les série d'héroïque-fantasy ont longtemps été légions mais peu sortent du lot... Il ne suffit pas de balancer une poignée de personnages kleenex (dont une jeune femme aux formes plantureuses) dans un décor de carton-pâte pour faire une bonne histoire... Fabrice Meddour l'a bien compris en concoctant Ganarah, une trilogie amorcée il y a près de cinq année voit avec la voix du passé sa conclusion...



L'univers, a commencer par la cité d'Armon Zurath, est esquissé avec un certain talent dès le premier tome et les personnages ( Ganarah et Tchénée  en tête) sont suffisamment complexes et travaillés pour être attachants. Le scénario, à la confluence de bon nombre d'influences bien digérées, est efficace mais demande un effort de la part du lecteur pour s'y plonger, malgré son app[...]