Nous avons tous peu ou proue était élevé à la potion magique, et c’est bien souvent les aventures d’Astérix (et celle de Tintin) qui nous ont fait entrer dans le monde de la BD. Astérix fait immanquablement partie de notre patrimoine, de notre enfance…
Difficile de résister au coup de crayon bougrement efficace d’un Albert Uderzo, ou à l’humour à plusieurs degré d’un René Goscinny, scénariste talentueux des meilleurs Lucky Luke, des délirants dingodossiers et du Petit Nicolas.
Goscinny disparu, beaucoup ont un peu vite enterré l’irréductible gaulois. Pourtant, Uderzo, a décidé courageusement de reprendre le flambeau. Il était attendu au tournant… et le fait est que si les meilleurs albums d’Astérix restent ceux né [...]
didactique et pédagogique
La sorcière de Bergheim n’est certes pas un chef d’œuvre de la bande dessinée, mais cet album, signé Roger Seiter (scénariste de Fog) et dessiné par Vincent Wagner possède de nombreuses qualités didactiques et pédagogiques.
Rédigé par deux inquisiteurs dominicains allemands (Jacques Sprenger et Henri Institoris), le Malleus Maleficarum se veut être une sorte de bréviaire du chasseur de sorcière. Ce livre, largement diffusé grâce à l’imprimerie naissance, a impulsé de nombreux et tragiques procès en sorcellerie dans l’Europe occidentale. Car pour ces deux auteurs illuminés, la sorcellerie n’était pas l’ouvres de sorciers isolés, mais s’inscrivait dans un vase complot organisé par Satan himself et diffusé par les femmes (n’o[...]
une veillée de conte...
Avec ce troisième opus, Pierre Dubois nous entraîne dans les Taverne, lieu de boisson et de débauche, de contes et départ de bon nombre d’aventures imaginaires.
Civiello signe une fois de plus une couverture magnifique qui d’emblée nous fait pénétrer un monde peuplé de lutins, trolls, cluricaune et autre êtres du petit peuple… En poussant la porte de la taverne, en ouvrant ce livre, on franchit la porte de l’Autre Monde…
Comme le veut la coutume, ce troisième tome nous propose 4 histoires courtes, introduite chacune par de magnifiques gravures signée Etienne le Roux et présentant la nouvelle à suivre…
La première illustré par Peter Madsen non loin de Bergame, quelque part en Italie, alors que des Foletti, atti[...]
psychopathe vs psychopathe
Comme dans Columbo, le lecteur connaît d’emblée la vérité, ou croit la connaître (les supputations de Théolonius pouvant un instant le faire douter)… Il sait que la mort de Manon n’est qu’un accident, et non l’œuvre de cette tueuse en série dont on ne sait presque rien sinon que l’accident ressemble à s’y méprendre à son modus operandi.
L’inspecteur Angelo Faustocopi, lui, l’ignore. Obsédé par Mélissa, serial killer qu’il a traqué sept années durant et pressé par son supérieur qui souhaite que le dossier échoie à Théolonius, va immédiatement lui attribuer cette mort. Cette dernière étant internée en hôpital psychiatrique, il va élaborer l’hypothèse du disciple pour corroborer ses élucubrations… L[...]
loufoque et déjanté
Outretomne est une série savoureuse comme il en existe peu… Les séries Z où se mêlent gore, sexe et humour ne sont pas légion, loin de là !
Les personnages, caricaturaux à souhait font partie des archétypes de ce genre de thématique : du savant totalement barjot qui décide de remmener à la vie sa défunte femme pour célébrer dignement l’anniversaire de sa fille, au play boy serial-kille,r en passant par les zombis décharnés, au baraqué sympa, à la pin up dynamique, aux garous père, mère, fille & fils…
Joyeusement déjanté, les réactions de ces personnages sont des plus imprévisibles… Inutile de s’attarder sur les second rôle dont l’espérance de vie se résume à quelques cases, paix à leur âmes, s’ils en ont une…
Conte cruel
Jacob et Anja s’aimaient d’amour tendre mais ne pouvaient pas avoir d’enfant. Un jour, alors qu’elle épluchait une pomme au pied d’un genévrier, elle s’entaille le doigt et fait le vœu d’avoir un fils. Ce qu’il advint neuf mois plus tard… Mais Anja mourut d’avoir trop mangé de baies du genévrier le jour où elle mit son fils au monde… Son mari l’enterra sous l’arbre qu’elle aimait tant.
Jacob se remaria plusieurs années après et la marâtre, sur les conseils du diable, fit du garçon son souffre-douleur… jusqu’au jour où elle commit l’irréparable…
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entre Assimov, Quinn Martin et Roy Huggins
Avec ce sixième opus dont le thème ait évidemment penser aux concepts imaginés par Isaac Asimov, Alcante se propose de mettre en scène l’Envie, associé au mythe de Prométhée et la cybertechnologie.
Le scénario est une fois de plus impeccable, bien que l’on ne s’en rende pas forcément compte à la première lecture… Mais dès la seconde, une foule de chose que l’on prenait pour de petits détails anodins, prennent tout leur sens et l’on se rend compte que rien n’a été laissé au hasard dans la mécanique scénaristique. Le format de l’albums (60 pages) lui permet de développer une intrigue solidement charpentée et bougrement efficace.
Le dessin d’Alain Henriet est à la fois dynamique et efficace, renforcé par un dé[...]
sombre et tourmenté
Grand admirateur des travaux de Pascal Croci, j’attendais avec jubilation son adaptation du mythe de Dracula. Ses superbes dessins, ces silhouettes fantomatiques prolongées par des ombres inquiétantes, sa façon si particulière de construire ses décor, les baignant d’une lumière crépusculaire, ses personnages inquiétants qui semblent jouer un antique drame… Son style graphique est tel que d’apprendre qu’il travaillait sur le mythe de Dracula était presque une évidence… Et ce d’autant plus que Françoise-Sylvie Pauly, sa complice de longue date (elle a travaillé sur les dialogues de Lady Tara Cornwall et de Gloriande de Themines) avait il y a quelques années écrit un subtil prolongement du roman de Bram Stocker, l’invitée de Dracula (dont je rec[...]
Magouilles et boursicotage
Réaliser un one shot qui s’intègre dans une série, en s’inspirant d’un mythe, relié à un des sept pêchés capitaux, en puisant la matière dans l’actualité proche et en donnant à l’ensemble la structure d’une fable moderne relève de la gageure…
Et le fait est qu’une fois encore, Alcante nous livre une BD au scénario admirablement bien construit, avec des personnages fort et intéressants, tout en parvenant à proposer des récits dans le récit… De cet agriculteur brésilien désireux d’offrir à sa famille un autre avenir, à ce groom attiré par les sirènes du boursicotage et de l’argent facile.
J’apprécie beaucoup le personnage récurent de la mendiante (qui fait ici office d’oracle, comme dans les [...]
une chute en demi-teinte
Difficile de conclure une série qui avec le premier tome (paru il y a déjà dix ans !) avait placé la barre tellement haut. De nombreux mystère trouvent ici leur réponse, des raisons secrètes qui ont poussé le clone de Banks à usurper l’identité de son géniteur à de l’identité du sinistre Chacal.
Les dessin de Nicolas Malfin sont toujours d’une rare efficacité. Ses cadrages et son trait son dynamiques et colle parfaitement à cet album où l’action occupe une place de choix. Les couleurs, froides mais efficaces, collent fort bien à cet univers d’anticipation et à l’univers aseptisé de la micro société pour nantis qu’est Golden City.
Toutefois, ce sixième album laisse quelque peu sur sa faim. Le héros, Harisson Banks, man[...]
un bien étrange Richard
Une première lecture m’avait quelque peu laissé sur ma faim. Refusant de rester sur cet à priori négatif sur album doté d’un si joli plumage, je me suis relancé dans la lecture de l’album plusieurs jours après. Et bien m’en pris! Car sans être un chef-d’œuvre impérissable, Richard Cœur de Lion s’annonce comme une série originale et décalée, ce qui semble être la marque de fabrique de Brrémaud, à qui l’on doit notemment le déjanté Robin Hood mais aussi Aliénor, Kochka, Daffodil, Banana fight et j’en passe…
Graphiquement Richard Cœur de Lion est incontestablement une réussite. On retrouve la patte des studios Disney dans lesquels l’auteur italien a travaillé avant de venir à la BD. Les personnages anim[...]
L'esprit de l'Ouest...
A plus d’un titre, « Lune d’Argent sur Providence » (LASP) est une oeuvre très personnelle d’Eric Hérenguel. Déjà, parce qu’il en est l’unique auteur : scénario, dessin et couleurs sont la résultante de son travail. Ensuite parce que le genre lui tient manifestement à cœur, comme il en témoigne par les petits addendums retraçant la genèse de ce diptyque dont vous avez le premier tome entre les mains (pas encore ? Pffff …). Simplement, avec sincérité et authenticité, l’auteur prend le temps de nous parler de sa BD, en même temps qu’il nous offre gracieusement une filmographie qui sent l’ouest sauvage ; histoire de vous faire une culture.
C’est que LASP est directement née des rêves d’un gamin devant la grande vague hollywoodienne des westerns d’il y a quelques décades. Les[...]