Avec « Carthago» , le prolifique Christophe BEC inaugure une nouvelle série au sein des Humanoïdes Associés.
Nous sommes au début du XXIe siècle et la raréfaction des ressources gazières et pétrolières entraîne une course effrénée pour la découverte de nouveaux gisements. Lors d’un forage sous-marin, des scaphandriers sont attaqués par un mégalodon, ancêtre préhistorique du grand requin blanc, censé avoir disparu depuis 5 millions d’années ! Cette découverte remettra t-elle en question l’équilibre écologique de la planète ?
Ce premier tome commence donc tel une aventure océanographique façon "Abyss". Très vite, le fantastique des "Dents de la Mer" s'invite à la fête. Pour élaborer son intrigue, le scénariste Christophe BEC combine adroitement plusieurs thèmes [...]
sombre et intriguant
Hamo aux pinceaux et Antoine Maurel à la plume signe avec Ouverture, premier tome de la série Noir Homme, un premier album fort prometteur.
Le dessin séduisante de Hamo n’est pas sans rappeler le trait de Denis Bodart qui a signé le so british « Green Manor », avec la complicité de Fabien Vehlmann. Son trait d’une facture classique sert fort joliment l’intrigue en distillant une ambiance mystérieuse avec finesse et doigté.
Le scénario de ce premier opus est réellement captivant. L’élément fantastique introduit par cet étrange et inquiétant personnage qu’est Noir Homme est particulièrement bien trouvé. Et si on ignore encore tout de ses sombres motivations, force est de reconnaître que l’envie d’en savoir plus s’i[...]
un magnifique one-shot
Western est une autre petite perle de la collection signé qui nous réserve bien des surprises.
Signée par deux géants de la BD, Grzegorz Rosinski et Jean Van Hamme, il nous entraîne dans l’ouest sauvage pour un one shoot de toute beauté.
Les couleurs sépias utilisées par Rosinski confère à l’album une teinte particulière, renforçant son encrage historique et évoquant les premières épreuves Daguerréotype. Le travail réalisé sur la mise en couleur suggère avec brio des décors sombres, sales et poussiéreux. De rares pointes de rouge, forcément sanglantes, viennent rompre l’homogénéité des planches. On retrouve avec un réel plaisir le trait de cet auteur talentueux que l’on a pu découvrir dans le «Grand Pouvoir du Chninkel », Thorgal ou plus récemm[...]
L'appel du large
Les pirates reviennent à la mode ces derniers temps... et les auteurs de BD ont moultes idées de concepts intéressants et littéraires qui ne peuvent que ravir les amateurs.
La volonté des auteurs est de prolonger le roman mythique de Robert Louis Stevenson en narrant les aventures du tristement célèbre Long John Silver, pirate au long cours unijambiste et figure centrale du roman.
La couverture, représentant sans doute Long John Silver de dos sous une pluie ruisselante est de toute beauté et ne manquera pas d'attirer le regard. Si certaines planches sont de absolument superbes, les graphismes, ou tout du moins la colorisation apparaît comme assez inégale. Certaines cases, dans des teintes automnales, sont de magnifiques, alors que d'autre semblent moins travaillées, n[...]
Un Paradis presque tranquille
J'éprouve toujours un peu de nostalgie à la lecture d'un « Jérôme K. Jérôme Bloche ». La nostalgie d'une bonne bande dessinée classique "à la papa" avec son héros sympa, limite ringard, telle que j'en lisais lorsque j'étais plus jeune.
Dans ce nouvel épisode, Jérôme et Babette quittent la capitale pour "Un Petit Coin de Paradis" à la montagne. Malgré un contexte a priori bucolique, son instinct d'enquêteur permettra à Jérôme de dénouer une situation qui aurait pu devenir dramatique pour certains personnages secondaires de l'intrigue. N'allez cependant pas imaginer que le scénario imaginé par Dodier recèle un suspense insoutenable puisque dès le départ le lecteur connaît la coupable. Néanmoins, le scénariste maîtrise suffisamment son récit pour maintenir notre intérêt de bout[...]
Quantités Négligeables
Ce deuxième opus du « Combat Ordinaire » fait mouche. Manu Larcenet réussit le tour de force de nous renvoyer en toute simplicité l’image de nos propres vies, nous les « Quantités Négligeables ».
Les personnages transpirent la crédibilité dans leurs angoisses, leurs désillusions, leurs peurs. N’allez surtout pas croire que cet album constitue une litanie de situations tristes. L’un des autres talents de l’auteur est de savoir à quels moments placer les situations de gaieté et de fantaisie qui évitent au récit de sombrer dans le misérabilisme.
Deux points m’ont particulièrement touché. Le premier concerne les efforts du personnage pour présenter à travers ses photographies les acteurs du quotidien et éviter de les voir sombrer dans l’oubli et l’indifférence. A [...]
Latinos Requiem
Encore un album acheté car la couverture a su accrocher mon regard. Pour être plus précis, c'est la ressemblance de l'un des personnages avec Al Pacino dans "Serpico" qui m'y a décidé. Eh bien, je ne le regrette pas du tout !
Michel Koeniguer signe là un album solide tant au niveau de l'intrigue qu'au niveau du dessin. Ici, point de héros manichéens. Les personnages principaux sont deux flics, limite crapules, qui font respecter l'ordre public selon des principes éthiques très discutables. Par moment, j'ai vraiment eu l'impression de retrouver les ambiances de films américains types polars. La narration est très bien menée avec des dialogues parfois stéréotypés, mais néanmoins efficaces.
Ce premier tome inaugure une nouvelle série qui sera certainement très pl[...]
Le Démon au Vatican
Ce quatrième tome est du même niveau que les albums précédents.
Le dessin est toujours aussi réussi. Enrico Marini nous offre une nouvelle fois des décors d’une rare qualité graphique magnifiquement réaussés par des couleurs chaudes.
Au niveau de l'intrigue, on ne s’ennuie pas une seconde car le scénario de Stephen Desberg garde un rythme effréné. Les flash back sur l'enfance du Scorpion donnent une certaine épaisseur au personnage et permettent de mieux comprendre le héros.
Cet album lève un petit coin du voile, mais laisse planer un grand nombre de questions. Qu'elle est l’identité du mystérieux Rochnan ? Quel est le véritable père du Scorpion : le défunt Pape, ou l'infâme cardinal Trebaldi ? Qui de la gitane Méjaï ou de l'épéiste Ansea Latal [...]
schéma narratif impeccable
Le poisson clown est une série policière à l’histoire classique servie par une galerie de portraits puisant dans les poncifs du genre. Du provincial naïf au grand frère intégré dans le milieu, en passant par la vamp prête à tout pour s’en sortir, le policier véreux et le parrain dont le bras droit rêve de prendre sa place.
Mais les auteurs évitent le cliché et font sortir cette série du lot par son schéma narratif audacieux et impeccable. La série est construite autour d’un casse qui ne se déroule pas tout à fait comme prévu. Chaque album nous invite à un flash back gravitant autour du casse en présentant la version de l’histoire vu par l’un de ses protagonistes et éclairant les versions précédentes d’une lumière nouvelle. Les personnages,[...]
le mythe
Le premier tome s’intéressait au personnage historique qui inspira Dracula à Bram Stoker, teintant subtilement son histoire sombre et sanglante d’une pointe de fantastique. La structure narrative du premier opus et le graphisme époustouflant de l’auteur, rehaussé de dialogues plutôt théâtraux faisait de ce premier opus un petit bijou.
Mais c’était avant tout un prologue, une introduction au second opus de ce diptyque qui allait plonger le lecteur dans l’œuvre gothique de l’auteur anglais, glissant de l’histoire telle qu’elle peut être trouvée dans les livres, au mythe de Dracula. Ceux qui se sont plongé dans la lecture du roman savent qu’il est construit de façon épistolaire. L’ombre de Vlad Dracul plane à chaq[...]
charme désuet et envoûtant
La brigade de l’étrange est une série au charme délicieusement suranné dont les intrigues, à la lisière du fantastique et ancrée dans l’histoire ne sont pas sans évoquer la série des Brigades du Tigre que le film de Jérôme Cornuau et son prologue BD signé par Xavier Dorison, Fabien Nury et Jean-Yves Delitte ont remis au goût du jour.
L’univers et les codes graphiques, avec des dialogues très présents et de longs récitatifs n’est pas sans rappeler les albums de Black et Mortimer, bien que la précision du trait de Frédéric Marniquet n’égale pas celle de Jacobs. Le trait, brut de décoffrage souffre de nombreuses imperfections et la mise en couleur, très sobre, ne rehausse pas l’aspect plutôt terne que donne l’album au prime abord. [...]
Au pays des géants!
Œuvre magistrale d’auteurs connus pour une talentueuse incursion dans le cyberpunk, « Servitude » nous dépeint un monde médiéval-fantastique d’une grande cohérence et d’une grande beauté ; ceci grâce aux traits splendides d’Eric Bourgier et du fait d’un traitement monochrome du plus bel effet, le tout étant bien entendu soutenu par la scénarisation tragique et touffue de Fabrice David.
Tout au long de ce premier tome, les auteurs distillent des informations permettant aux lecteurs de découvrir leur univers. De fait, il vous faudra plusieurs lectures pour comprendre tout ce que vous avez vu, car certains ressorts narratifs prochains et certains acteurs des tomes qui suivront n’apparaissent parfois que le temps d’une image. C’est dense, sans pour autant être indigeste, grâce a[...]