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Dernieres Chroniques
Bandes Dessinées


Tragédie shakespearienne
La Marque de Raspoutine ancre les enquêtes de l’inspecteur Canardo dans le romantisme tragique. Car sous couvert de conte animalier, c’est une fois de plus une histoire sombre que nous a concocté Benoît Sokal. Loin des mièvreries disneyenne, les personnages mis en scènes ne sont pas des humains sous apparence animale mais bel et bien des animaux vivant à côté de la société des hommes, des animaux tragiquement humains.



Ce conte sombre et tragique a conféré à la série naissante une note poétique et mélancolique que l’on retrouvera au fil des albums, à commencer par la « mort douce » ou « l’Amerzone ». Le scénario est toujours sobre mais d’une rare efficacité et la fin à la fois triste et magnifique ne peut laisser indifférent et offre une dimensio[...]
sombre et cynique
Le chien de bout est la première aventure « long métrage » de l’inspecteur Canardo, detective désabusé qui a un lourd passif avec l’alcool. Si on ne peut pas dire qu’il est un rôle très actif dans cette première enquête, force est de reconnaître que le personnage est déjà bien posé : cynique et désabusé, il tire dans l’ombre les ficelles d’une intrigue complexe et surprenante, bien décidé à tirer les marrons du feu, fus-ce au prix d’un mensonge ou d’une demi vérité.



On retrouve déjà l’humour noir et grinçant qui sera le fil rouge de cette série étrange et envoûtante mettant en scène non pas des hommes représentés sous un travers animalier, mais bel et bien des animaux vivant à côté des hommes. Ce choix étrange permettant de nom[...]
vampires modernes
Polka est une série quelque peu méconnue malgré la notoriété du scénariste, Didier Convard. Servi par un dessin signé Siro pour le moins surprenant où les personnages ont souvent des poses étranges et très théâtrales et une mise en couleur évoquant les comics book, il serait néanmoins fort dommage de passer à côté de cette série d’anticipation bougrement efficace.



Dans ce premier tome et au cœur d’un Paris futuriste Polka et son collègue Bernard Pham, dit la Gueigne, arrivent au domicile d’un suspect sur lequel ils enquêtent depuis quelque temps. Mais l’homme, poursuivit pour des malversations financières de petite envergure, vient de se donner la mort… Les deux enquêteurs ignorent encore qu’ils ont mis le pied dans une bien salle aff[...]
Da Vinci Code bug
Le postulat de départ qui met en scène celui qui pourrait bien être Caïn, le meurtrier d’Abel, condamné à une éternité d’errance sur Terre, est pour le moins intriguant et donne une furieuse envie de découvrir la série.



Cependant, si le premier tome accrocheur est plutôt réussi, la trame scénaristique de la série est beaucoup trop touffue et l’intérêt de l’ensemble semble se diluer au fur et à mesure que l’intrigue se complexifie. Les personnages manquant sans doute une peu d’épaisseur tant ils semblent interchangeables et mis en scène par des dialogues qui peuvent l’être tout autant. On a la furieuse et désagréable impression que le scénariste a eu du mal a sélectionner les ingrédients qu’il avait à sa disposition lorsqu’[...]
Politiquement très très incorrect. voir plus...
Incontestablement, avec Commando Torquemada, Philippe Nihoul et Xavier Lemmens atteignent des sommets rarement égalés dans le cynisme et le subversif… Au lieu de mettre le Da Vinci Code à L’index, les pontes du Vatican feraient mieux de remettre les autodafé au goût du jour pour faire disparaître toute trace ce ces albums aussi hérétiques qu’hilarants… car le portrait vitriolé des arcannes du Vatican époque Jean-Paul II est pour le moins… hum… comment dire… l’irrévérencieux?



Les auteurs ont lâché leur bride à leur anticléricalisme primaire, secondaire et même tertiaire avec une redoutable efficacité. Totalement ravagés, les auteurs ont concocté un scénario plus qu’amoral, totalement déjanté, avec des situations plus improbables et des dialogues incroyablement percutants. Le [...]
un bien sombre polar
Si Andrea H. Japp n’a pas signé de nombreuse BD, elle n’est néanmoins pas inconnue dans le milieu du polar… Toxicologue de métier, docteur en biochimie et chercheuse renommée, elle a traduit de l’anglais les romans de Patricia Cornwell et éc rit bon nombre de romans et de scénarios de téléfilm. Pour la petite histoire, son premier roman lui a valu le prix de Cognac en 1991… Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle maîtrise son sujet.



Portrait de femmes avec tueur est un polar sombre et tourmenté, remarquablement construit. La mécanique scénaristique est impeccable et les personnages mis en scène savamment travaillés. L’auteur parvient tout en déroulant son intrigue à dresser un portrait étoffé des deux principaux prot[...]
un diamant finement ciselé
A voir la couverture, on pourrait croire à une histoire chorale mettant en scène de multiples personnages dans de multiples intrigues qui finiront par se rejoindre pour n’en former plus qu’une. On aurait tort… et raison à la fois.



Car cet album au format atypique est atypique à plus d’un titre… Il est à la BD ce que Le Horla et autres contes fantastiques est au roman… Voies off se propose de raconter non pas une mais 10 histoires. Dix nouvelles remarquablement bien écrites dont chacune, finement ciselée, est un petit bijou, avec une chute à chaque fois bien sentie et remarquablement bien amenée.



Le dessin très typé est lui aussi une incontestable réussite. Les pages de prologue et d’épilogues sont de toutes beauté et [...]
gambit romantique
Sacrifices confirme tout le bien qu’on pensait d’Ouverture, premier opus de la série Noirhomme, série étrangement méconnue.



Pourtant, elle ne manque pas de qualité, à commencer par un scénario solidement bâti, ancré dans son époque, hommage aux romantiques que furent Balzac, Alfred de Musset et Maupassant, au mythe de Faust, mais aussi aux romans feuilletons et leurs Génie du Mal qui œuvrent en coulisse, manipulant leur contemporains pour poursuivre leurs noirs dessins.



On ignore toujours quelles sont les sombres visées de Noirhomme, que chacun semble abriter en son sein, lové dans la déprime, la solitude et la mélancolie. Qui donc est le roi qu’il cherche à abattre? De même qu’on ignore tout de l’homme qui se cache derrière[...]
Rendez-vous manqué
Ressusciter la baronne Ariane de Troïl pour offrir un second cycle aux 7 vies de l’épervier était sans nul doute une gageure. Car non content d’atténuer la force du premier cycle en offrant une fin bien moins tragique et donc bien plus anecdotique au cycle original, il fallait encore avoir quelque chose à raconter, imaginer suffisamment de péripéties pour rendre les retrouvailles entre Grandpin, Ariane et Gabriel de Troïl suffisamment captivante pour justifier ce qui apparaît comme un second cycle.



Les aventures américaines de l’épervier offre une fin heureuse à ceux qui n’avaient pas apprécié celle des 7 vies, débouchant sur une improbable happy end, pour tout solde de compte, après une incursion dans le Libertalia. Et si c’est malgré tout avec[...]
tragédie antique
Les 7 vies de l’épervier occupent une place à part dans mes lectures aux côtés de la mine de l’allemand perdu et de la ballade en mer salée. Superbement écrit, dans un style très théâtral, ce récit en marge de l’Histoire possède aussi un doux parfum qui m’évoque l’enfance et ces récits des aventures de Masque Rouge qui paraissaient sous forme d’épisode dans les pages de Pif Gadget. Plus mature et plus licencieux que ce récit pour enfant qui, chose rare, faisait la part belle à une héroïne, les 7 vies de l’épervier ont tout du drame Shaekspearien : des devins aux histoires d’amours tragiques en passant par un final sanglant et les personnages historiques, tous les ingrédients de la tragédie antique sont présents.



Les personnages[...]
Pirates!
Le Diable des sept mers est une histoire chorale où souffle le vent de l’aventure. Prévu en diptyque, ce premier tome introduit une foule de personnages hauts en couleurs avec comme toile de fond la piraterie et le traditionnel trésor pirate.



Côté dessin, on retrouve avec joie le graphisme si particulier d’Hermann et ses mises en couleurs si caractéristiques. Certains pourront regretter que l’apparence d’un des personnages, appelé à jouer un rôle de premier ordre, évoque celle de Jerermiah mais qu’importe! Ce dessinateur possède une patte inimitable rodée par une carrière riche et fertile… On appréciera entre autre sa façon si particulière de traiter la lumière et les ombres, dans les scènes de jours comme dans celles de nuit…
pastiche en apéro
C’est avec un plaisir jubilatoire que nous retrouvons les tribulations de notre détective préféré. Loin de proposer une version juste déjantée du héros de Sir Arthur Conan Doyle, les deux auteurs ont choisi d’amplifier ses traits caractéristiques et de le doter d’un inénarrable égo.



Le résultat est une fois de plus savoureux et l’histoire principale de l’album, si elle est plus courte que celle des tomes précédents, n’en est pas moins à la fois efficace et désopilante. Retrouver un Sherlock désœuvré, souffrant du manque de ne pas avoir d’enquête à se mettre sous les neurones et entraîné par Lestrade dans une enquête rocambolesque tournant autour d’une sombre affaire espionnage militaire.

Quand aux histoires courtes, publiées en leur temps dans le magasine de Delcour[...]