★★★★☆ Résurrection
Nautilus, planche du tome 2 © Glénat / Grabowski / Mariolle / BéchuAccusé d’avoir posé la bombe qui a envoyé par le fond le Northampton, un paquebot à bord duquel se tenait une réception organisée par la couronne britannique, Kimball O'Hara n’a d’autre choix que de retrouver l’épave et les précieux documents contenus dans un coffre pour prouver son innocence et désamorcer une crise diplomatique entre l’empire tsariste et l’empire britannique… Mais seul le légendaire Nautilus est à même de pouvoir plonger à pareille profondeur !

Après avoir fait évadé le Capitaine Nemo qui croupissait depuis dix ans dans les geôles russes, les voilà embarqués à bord du Nautilus, rejoint par l’équipage constitué par Arjun, le fidèle second du capitaine. Bien vite, de graves dissentions se font jour entre les deux hommes, Nemo n’ayant rien perdu de sa haine contre la puissance coloniale britannique qui a asservi son peuple et tué sa femme et ses enfants. Nautilus, planche du tome 2 © Glénat / Grabowski / Mariolle / BéchuHomme de parole, Nemo n’en conduira pas moins Kimball sur les lieux du naufrage sans que leur querelle ne soit apurée… Les choses se compliquent encore lorsque Jaya, qui traque sans répits Kimball pour qu’il soit jugé pour sa trahison, parvient à embarquer à bord du Nautilus…

Qui de Némo ou de Kimball trahira l’autre le premier ?


retour 20000 lieux sous les mers
C’est peu dire que le premier tome de Nautilus, scénarisé par Mathieu Mariolle et mis en images par Guénaël Grabowski, un jeune dessinateur au talent déjà impressionnant, avait fait sensation de par chez nous. C’est donc avec impatience que nous attendions la suite de ce récit aventureux et feuilletonesque porté par des personnages charismatiques et éminemment romanesques.

Quel plaisir que d’embarquer à leur suite à bord du Nautilus ! A l’instar de Kimball O'Hara, on ne peut qu’être impressionné par ce monstre de métal et de verre sorti de l’esprit brillant du Capitaine Némo, de la plume de Jules Verne et des crayons virtuoses de Guénaël Grabowski qui l’inscrit dans la plus pure tradition steampunk. Nautilus, planche du tome 2 © Glénat / Grabowski / Mariolle / BéchuRenforcé par des cadrages vertigineux impressionnants de maîtrise, l’artiste met en scène avec finesse ce bâtiment, retranscrivant de façon saisissante tant sa puissance que sa majesté. Les couleurs de Denis Béchu aident à poser l’ambiance des différentes séquences, tant dans les scènes maritimes que dans les scènes plus contemplatives, telles celles où Kimball découvre avec fascination les fonds marins de la verrière du Nautilus ou lorsqu’on entre dans l’un des repères secrets du Capitaine… Rehaussé d’un titre plein d’élégance aux reflets cuivrés, la couverture est, une fois encore, de toute beauté…

Construit autour de la confrontation entre Nemo et l’agent de sa majesté Kimball O'Hara, le scénario de Mathieu Mariolle s’avère tout à la fois rythmé et entraînant. Riches en retournement de situations, il ne ménage ni ses personnages ni le lecteur et le vieillissant Nemo n’a rien perdu de son charisme, de sa superbe et de sa sagacité… Il se pourrait bien que Kimball l’apprenne à ses dépens ! De son côté, l’entrée dans la danse de Jaya qui traque Kiball qu’elle croie traître à la couronne, augmente encore la tension d’un cran…

Nautilus, planche du tome 2 © Glénat / Grabowski / Mariolle / BéchuAprès un premier tome particulièrement enthousiasmant, Mathieu Mariolle et Guénaël Grabowski nous entraînent dans un récit rythmé et entraînant qui nous entraîne 20000 lieux sous les mers à bord du légendaire Nautilus.

Construit autour de la rivalité opposant un Capitaine Nemo vieillissant mais qui n’a rien perdu de sa hargne et de sa superbe et Kimball O'Hara, narrateur de l’histoire et agent de Sa Majesté impétueux désireux de prouver son innocence et d’empêcher une guerre, ce second opus s’avère riche en action et en retournements de situations impromptus. Comment ne pas être à nouveau bluffé par le talent de Guénaël Grabowski qui fait une entrée remarque dans le neuvième art ?

Audacieuse et épique, Nautilus, prolongement de l’œuvre de Verne et de Kipling, mêle avec inventivité action et espionnage sur fond de « Grand Jeu », comme on nommait alors la guerre coloniale et diplomatique que se livraient les empires russe et britannique…


- Je viens de perdre les dix dernières années de ma vie. Il me reste peu de temps à vivre et peu de temps pour mener ma mission à terme : libérer l’Inde. Pourquoi irais-je m’interposer entre ces deux empires pourrissants. Ils étaient déjà en guerre quand j’étais libre…
- Jusqu’à maintenant, c’était une guerre secrète. Un grand jeu mené par des espions. Mais le monde a changé pendant votre captivité.dialogue entre le Capitaine Nemo et Kimball O'Hara

Chronique by Le Korrigan