★★★☆☆ Les Korrigans monte-en-l’air

Eugénie et les Mystères de Paris, planche du tome 2 © Vents d'Ouest / Gambino / Summer / AranciaAlors que Noël approche, Paris est en proie à une série de cambriolage surprenants… D’étranges brigands que d’aucun qualifie de créatures maléfiques escaladant les bâtiments et courant sur les toits gelés avec une agilité désarmantes, faisant trembler les bourgeois et inquiétant les autorités.

Edmond, l’oncle d’Eugénie s’est blessé en tentant de les arrêter et est dessaisi de l’enquête. Pire : son entrée dans le prestigieux Cercle de la Maison d’Or est conditionnée par l’élucidation de cette étrange affaire. En incapacité de résoudre l’enquête, il mandate sa nièce et la Confrérie Vidocq pour qu’ils se lancent sur la trace de ces mystérieux cambrioleurs.

Eugénie, Charles et Arthur, secondés par Denise, vont mener l’enquête et relier ces vols spectaculaires à un cirque itinérants…


la nouvelle enquête rocambolesque de la Confrérie Vidocq
Après un premier tome entraînant qui nous prenait pour décor une version rocambolesque du Paris d’Eugène Sue, ce seconde opus nous entraîne dans une affaire complexe et tortueuse qui prend racine tant dans la Commune de 1870 , dans de tragiques évènements survenus en Bretagne quelques temps plus tôt et dans les tourments de la Révolution française et de la chute de la monarchie…
Eugénie et les Mystères de Paris, planche du tome 2 © Vents d'Ouest / Gambino / Summer / Arancia
Porté par une poignée d’enquêteurs sympathiques et attachants qui offrent un portrait contrasté de la Belle Epoque, écartelée entre bourgeoisie et misère, le scénario concocté par Éric Summer est une fois de plus rocambolesque à souhait. Il emprunte tant au Mystères de Paris pour sa composant sociale, certes édulcorée, qu’au double assassinat de la Rue Morgue ou à la lette volée d’Edgard Allan Poe pour la fausse piste qui amorce l’enquête ou l’élucidation finale du mystère. Le scénariste assemble avec conviction les différents rouages disparates de sa mécanique scénaristiques (trésor historique, freaks, vengeance et crêpes bretonnes…) pour former une histoire haute en couleur, tout à la fois rafraîchissante et enlevée. Les inquiétants et agiles cambrioleurs se révèleront n’être que les victimes d’un homme sans scrupules alors que le télescopage entre deux récits croisés assure un final haletant et explosif.

Mis en couleur par la palette des Studios Arancia, le dessin tout en rondeur de la talentueuse Miriam Gambino rend d’emblée chacun de nos enquêteurs en culotte courte très attachant. Eugénie et les Mystères de Paris, planche du tome 2 © Vents d'Ouest / Gambino / Summer / AranciaSon style éminemment dynamique, effectuant une synthèse convaincante entre le manga, pour l’expressivité des personnages, et la BD européenne, pour les compositions des planches, rend le récit particulièrement entraînant, ne laissant pas aux jeunes lecteurs le temps de s’ennuyer un seul instant. La couverture, retranscrivant l’un des moments forts de l’album, est une fois encre très réussie et indéniablement attirante.

Seconde aventure de la Confrérie Vidocq, Les Korrigans d'Austerlitz entraîne nos jeunes détectives sur les traces d’habiles cambrioleurs détroussant de riches bourgeois de façon particulièrement rocambolesque…

S’inscrivant dans une veine délicieusement feuilletonnesque avec plusieurs histoires parallèles qui s’enchevêtrent pour un final détonnant, Éric Summer au scénario et Miriam Gambino au dessin nous entraînent dans le Paris de la Belle Epoque d’Eugène Sue et d’Edgard Allan Poe revisité à l’occasion, estompant la noirceur de l’époque pour s’adapter au public visé…


- Donc, la Confrérie Vidocq va reprendre du service. J’spère qu’on va être à la hauteur.
- Il vaudrait mieux si je ne veux pas subir les foudres d’Oncle Edmond.dialogue entre Arthur et Eugénie

Chronique by Le Korrigan