★★★☆☆ Rêver à nouveau
L'île oubliée, planche du tome 2 © Jungle / Antista / BetaucourtAttachées un poteau en compagnie de Peter, prête à être sacrifiée par une inquiétante prêtresse vêtue d’une toge rouge qui n’est autre que Jane, Eve et Mia se réveillent en sueur à bord du voilier qui les éloignent de cette mystérieuse île oubliée… Elles sont seules à bord… Bien vite, elles aperçoivent leur mère qui leur fait de grands signes de la plage voisine et, privées d’ancre, leur bateau s’échoue…

Sur la grève, elles retrouvent leurs mère qui veille sur leur père blessé… Alors qu’ils pensaient être tirés d’affaire, une force surnaturelle les a attirés vers cette île et projetées leurs parents à l’eau. Leur père, Achille, s’est cassé la jambe et est intransportable. Elsa, leur mère, part seule à la recherche de secours… Bien vite, il faut se rendre à l’évidence : elles sont revenues sur l’île qu’elles espéraient avoir quitté à tout jamais…

Après avoir retrouvé Peter, leur rêve devient réalité : capturé par le clan d’adolescents ne pouvant plus rêver, ils vont être sacrifiés et n’échappent que de justesse au triste sort qui leur était promis… Contactée par Morphée, elles n’ont d’autre choix que de l’aider à délivrer Phobétor, le dieu des cauchemars et franchir un passage mystérieux dont seule Jane est revenue : une porte de Janus…


L'île oubliée, planche du tome 2 © Jungle / Antista / Betaucourt
un récit entraînant écartelé entre rêve, mythe et réalité
Contre toute attente, les jumelles Eve et Mia sont donc de retour sur cette île mystérieuse peuplées de créatures féériques ou cauchemardesques et ce second opus appelle une suite, ce dont on ne peut que se réjouir…

Le scénario aventureux concocté par Xavier Betaucourt s’inspire de la mythologie grecque pour tisser un récit étrange et alambiqué qui évoque l’Odyssée d’Ulysse par cette succession d’épreuves auxquelles sont confrontées nos attachantes héroïnes… L’action prend sa source dans les malversations de Jane qui, loin de s’être amandée, continue d’étendre son influence maléfique… Outre Nicothoé, dangereuse harpie particulièrement inquiétante, nous croiserons Morphée, dieu du rêve et fils d’Hypnos, désireux de délivrer son frère, Phobétor, le dieu des cauchemars, tous deux fils d’Hypnos, dieu du sommeil… C’est nos deux jumelles qui seront chargée de cette dangereuse tâche, poursuivant leur étrange voyage entre rêve, mythe et réalité… Le récit est dense et les péripéties s’enchaînent sur un rythme presque trop endiablé et si elle s’avère particulièrement entraînante pour le public visé, l’histoire semble un peu à l’étroit dans la pagination allouée…

Paola Antista, la dessinatrice de Sorceline fait une nouvelle fois montre de ses talents de dessinatrice et de coloriste. Ses planches s’avèrent superbes et ses personnages au style inspiré du manga avec de grands yeux expressifs particulièrement convaincants. L'île oubliée, planche du tome 2 © Jungle / Antista / BetaucourtL’apparence dont elle revêt le dieu des rêves évoquant une ombre fuligineuse s’avère particulièrement pertinente et ses décors pour le moins convainquant esquissent un univers aussi inquiétant qu’envoûtant.

Eve et Mia pensaient être parvenus à quitter cette île étrange et oubliée mais les dieux grecs en avaient décidé autrement…

Superbement mis en image par les pinceaux délicats de Paolo Antista, le scénario de Xavier Betaucourt poursuit les aventures mythiques et oniriques de nos deux attachantes jumelles dont chaque nouvel opus n’est pas sans évoquer une version modernisée de l’Odyssée d’Ulysse.

Mélangeant récit contemporain et éléments empruntées à la mythologie grecque, ces Portes de Janus a tous les ingrédients pour plaire au jeune public auquel la série se destinent… Et l’aventure est encore loin d’être finie !


- Quel cauchemar !
- Tu l’as dit ! Ils voulaient nous tuer.
- Tu étais attachée à ce poteau ! Je ne pouvais rien faire.
- Non, c’est toi qui étais attachée.
- Comment ça ? Tu veux dire… on a fait le même cauchemar.
- Mais avec des rôles inversés ?
- C’est trop dingue…dialogue entre Eve et Mia

Chronique by El Loco