Fruit d’une technologie avancée, le télescope Ulysse est chargé de trouver une planète habitable, la Terre s’éteignant peu à peu, sacrifiée sur l’autel du profit… L’initiateur du projet pense que les robots et leurs I.A. ultraperfectionnées seront inutiles là-haut, seul l’intelligence et la créativité humaine pouvant prendre les décisions qui s’imposent…
Leela s’est portée volontaire pour participer à cette aventure qui devrait durer vingt années… Ne supportant plus de vivre dans une bulle sur Terre, elle a décidé de tout quitter, jusqu’à la femme qui partageait sa vie, pour donner du sens à la sienne…
Chaque jour, elle entretien sa forme physique et explore des contrées lointaines en s’immergeant dans une simulation qui reconstitue l’environnement des planètes explorées par le télescope…
Chaque jour, elle envoie consciencieusement un rapport vocal, accepté ou rejeté par l’ordinateur de bord qui ne transmet que les observations factuelles et non les sentiments et les questionnements de la jeune femme… Mais quelqu’un reçoit-il seulement ses rapports ?
Pour son premier album, Gabriele Melegari nous livre un récit de SF intimiste et introspectif qui interroge ses contemporains. Inaugurant
Aux Confins, nouveau label de chez Steinkis, son récit nous entraîne dans la psyché d’une jeune femme désireuse d’explorer le champ des possibles offert par la galaxie pour chercher une planète d’accueil, l’homme ayant achevé d’épuiser les ressources de la terre non sans l’avoir ravagée en déversant les résidus de ses industries… Mais est-il seulement encore temps de sauver une humanité plus soucieuse de conserver son petit confort et les avantages offerts par la technologie que de préserver cette petite planète, pour l’heure seule habitable dans l’immensité de l’univers ?

Le scénariste italien fait montre d’une parfaite maîtrise de la narration avec un récit bien équilibré qui commence par nous dépeindre le quotidien Leela et ses interactions avec l’ordinateur de bord qui fait immanquablement songer à celles qu’entretiennent Heywood Floyd et HAL 9000 dans 2001 l’Odysée de l’espace d’Arthur C. Clarke. Ces échanges permettent au lecteur de porter un regard distancié sur la technologie pour se centrer sur le personnage de Leela dont il va étoffer et préciser le portrait au fil des pages et de flash-backs subtils qui nous montrent ce à quoi elle a renoncé pour explorer l’univers infini pour trouver des réponses aux questions qu’elle se pose et que se posent l’homme lorsqu’il prend conscience qu’il n’est qu’une poussière dans un infini…
A la manière d’un Stanley Kubrick qui usait avec art de la musique dans son adaptation, le dessin de Gabriele Melegari nous fait ressentir la beauté de l’univers par un dessins somptueux et des cadrages vertigineux qui jouent avec art avec les sentiments de son héroïne comme avec ceux du lecteur, soulignant les questionnements quasi métaphysiques qui agitent la jeune femme. L’approche graphique de l’artiste renforce la poésie distillée par son récit subtil et délicat

Pour son premier album, Gabriele Melegari nous entraîne aux confins de l’espace, pour un récit de SF intimiste et introspectif…
La vie sur Terre est devenue difficile et la survie de l’humanité est à chercher au-delà de Neptune… Lella s’est porté volontaire pour une mission de vingt-ans destinée à trouver une planète hospitalière que l’humanité pourrait coloniser… Mais au fil des jours, à bord d’un puissant télescope piloté par une I.A. à même de l’immerger dans une réalité virtuelle plus vraie que nature, la mission principale de la jeune femme semble s’estomper devant les questions métaphysiques qu’elle se pose et auxquelles elle cherche des réponses…
Porté par un dessin virtuose qui nous donne à ressentir l’immensité et la beauté de l’univers, l’auteur italien signe un grand récit de SF qui, en explorant les méandres labyrinthiques de l’âme humaine, pousse le lecteur à s’interroger sur sa place dans l’univers et le rôle qu’il pourrait y jouer… Au-delà de Neptune est un récit somptueux, tout à la fois métaphysique et poétique, qui vous remue avec douceur et vous reconnecte à l’essentiel…
Le saut. Une des trois raisons pour lesquelles je suis ici. Le saut est une simulation. Mon déplacement n’est pas réel. Et pourtant… C’est assez flippant… Tellement ça semble vrai.Leela